Quelle est la première chose à faire ?

Traduction d’un article de Nigel Sutton paru dans Facebook.

La question posée par Javi pour savoir quelle était la première chose à faire lors de l’entrée dans une salle d’entraînement a suscité les observations suivantes :

La salle d’entraînement (que ce soit chez vous, dans votre jardin, dans un gymnase ou un centre communautaire, ou en tant qu’espace dédié à l’entraînement aux arts martiaux) est, pour vous (l’entraînement comme voie), un espace sacré. C’est votre « champ de rêves » où vous perfectionnez les outils que vous utilisez pour vivre votre vie : votre corps, votre intellect et votre esprit. Afin de tirer le meilleur parti de votre temps dans cet espace, vous devez être conscient de sa nature sacrée ; vous devez y entrer pleinement conscient que ce n’est pas le monde de tous les jours. Lorsque vous franchissez la porte, vous vous inclinez peut-être (chaque tradition a son salut), mais vous devez au moins vous arrêter momentanément pour reconnaître que cet endroit et votre temps sont consacrés à un objectif qui pourrait être très différent de ce que vous poursuivez dans votre vie ordinaire. Une façon de vous rappeler cette pause est de toujours entrer dans l’espace d’entraînement avec un pied particulier (là encore, les traditions varient). Ensuite, quand vous partez, faites-le consciemment, de la même manière, en choisissant le pied sur lequel vous allez vous en aller. Personnellement, j’entre avec le droit, qui représente la force, et je sort avec le gauche, qui représente la faiblesse. Cela me rappelle que si puissant que je puisse me sentir dans ma « vie dans le monde », à mon départ de la salle d’entrainement, un peu d’humilité avait été restauré. Comme je l’ai déjà dit, les traditions sont différentes, mais entrer faible dans un espace et en sortir fort peut aussi être efficace, mais reconnaître que vous entrez dans un espace sacré ne constitue pas l’essence même de la pratique. Trouvez une pratique qui a du sens pour vous et faites-en une habitude. Ensuite, quand vous partez, faites-le consciemment, de la même manière, en choisissant le pied sur lequel vous allez aller. 

La prochaine chose est de rendre hommage en saluant l’enseignant ou la’ancien présent. Selon la coutume chinoise, vous saluez vigoureusement par son nom et son titre le professeur ou l’ancien – peut-être 師傅 shīfù ou 師姐 shījiě. Ensuite, le cas échéant (en cas de doute, demandez la permission de l’aîné) allumez des bâtons d’encens à l’autel, s’il en a un et si vos propres croyances religieuses vous le permettent. Habituellement, trois bâtons sont allumés et placés dans le réceptacle utilisé à cette fin. Dans certaines écoles chinoises, seul le professeur place de l’encens au centre du récipient. Il est donc préférable de placer vos bâtons sur le côté.

Si vous vous entraînez seul et / ou dans votre propre espace d’entraînement, rendez hommage à votre plus grand idéal avant de vous entraîner. C’est une reconnaissance de la source des compétences que vous souhaitez exercer et perfectionner. Cela pourrait être le divin (quelle que soit la forme que votre dévotion), ou peut-être le 道 dào ou l’Univers, la Nature… quel que soit le pouvoir que vous percevez comme étant plus grand que vous. Une telle pratique reconnaît le fait que peu importe la quantité de travail effectué, il y aura toujours quelque chose ou une personne plus forte, plus rapide ou plus compétente que vous. L’humilité et la faiblesse doivent toujours être les points de départ de notre entrainement. Une reconnaissance similaire, peut-être sous la forme d’une inclination de tête, qui devrait avoir lieu à la fin de l’entrainement, en remerciement de la possibilité de vous entraîner dont vous avez jouit.

C’est une réponse à la question de Javi, MAIS en réalité, cette question jette une lumière nouvelle sur quelque chose de plus fondamental que le caractère sacré de la salle d’entrainement. C’est la nature sacrée des outils que nous utilisons pour nous entraîner. Et par cela, j’entends le corps, l’intellect et l’esprit dont nous sommes parés lorsque nous marchons sur le chemin. Idéalement, lorsque nous nous levons le matin, nous devrions reconnaître que notre corps, quel que soit l’état dans lequel il se trouve, est le véhicule dont nous sommes doté pour progresser, tandis que notre esprit pensant et notre moi spirituel / émotionnel sont les moteurs de ce véhicule.

Un de mes professeurs m’a appris une formule simple pour m’assurer que tout ce que nous faisons dans la vie est «encadré» dans un contexte propice à un voyage harmonieux. C’est que nous devrions commencer tout ce que nous faisons avec une intention (consciemment, avec conscience) et le terminer avec gratitude (à qui / qui est une question de choix personnel). Simple et selon mon expérience, efficace. Alors, peut-être que quand nous nous levons le matin, notre rite pourrait être celui-ci : nous nous étirons, après en avoir pris l’intention consciente, puis nous le remercions pour ce qu’il peut faire. Ensuite, nous pourrions nous asseoir pour méditer, ou nous lever pour 站桩 zhàn zhuāng, ou nous déplacer de manière précise et réfléchie comme dans la forme du taijiquan; cela permet d’accorder la conscience et l’esprit. Ensuite, nous offrons notre gratitude et passons aux activités de notre journée.

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