Bouddha au temps des neurosciences

Comment la méditation agit sur notre cerveau

James Kingsland

« Voudriez-vous maintenant connaître une autre extraordinaire et merveilleuse qualité du Tathàgata ?» demanda le Bouddha. Tout le monde acquiesça avec enthousiasme. « Oh oui, s’il vous plaît ! »

Une longue pause s’ensuivit, et lorsque finalement il parla, ce fut en esquissant un sourire. «Lorsqu’une sensation apparaît dans l’esprit du Tathâgata, il sait que c’est une sensation. Lorsqu’une sensation s’installe dans son esprit et lorsqu’une sensation disparaît, il sait que c’est une sensation qui s’installe et une sensation qui disparaît. Lorsqu’une perception apparaît dans l’esprit du Tathagata, il sait que c’est une perception. Quand une perception s’installe dans son esprit et lorsqu’une perception disparaît, il sait que c’est une perception qui s’installe et disparaît. Lorsqu’une pensée apparaît dans l’esprit du Tathàgata, il sait que c’est une pensée qui apparaît. Lorsqu’une pensée s’installe dans son esprit puis disparaît, il sait que c’est une pensée qui s’installe puis disparaît. Cela aussi est une autre extraordinaire et merveilleuse qualité du Tathâgata ».

Si les textes bouddhiques abondent en descriptions haletantes d’événements surnaturels, le Bouddha s’efforçait néanmoins continuellement de recentrer l’attention de ses disciples sur les idées qu’il avait acquises pour développer un esprit sain, ce qui était pour lui infiniment plus important que tout récit merveilleux. Lors de mon séjour au monastère, l’abbé Ajahn Amaro me raconta le récit esquissé plus haut. « Ce qu’il souligne ici, c’est que toutes ces histoires de fleurs de lotus et de devas ne vous aident pas vraiment, dit-il. Ce qui est réellement incroyable, le vrai miracle, c’est que vous pouvez observer votre propre esprit».

Les psychologues appellent cela la «métacognition» —la capacité de penser la pensée, d’examiner objectivement les sensations, les perceptions, les idées et les convictions à mesure qu’elles surviennent dans l’esprit. Les humains sont très probablement la seule espèce capable de faire cela. L’un des objectifs de la méditation est de rompre avec l’habitude de s’identifier aux composants de notre flux de conscience, de s’agripper à eux comme s’ils nous définissaient, pour les considérer désormais comme des événements mentaux discrets que nous pouvons observer à mesure qu’ils surviennent, s’attardent un moment, puis disparaissent. La métacognition est ce qui vous permet, durant la méditation — et, point plus important, dans la vie en général —, de faire des observations en silence, avec détachement, telles que « ça, c’est calme » ou « ça, c’est de la frustration » et non pas « je suis très frustré en ce moment ! » Cela nous amène à comprendre le processus de flux et reflux des composants de l’esprit. Lorsque les bouddhistes parlent des idées issues de la pleine conscience, la métacognition est l’une de ces idées.

Bouddha au temps des neurosciences – Comment la méditation agit sur notre cerveau

La méditation modifie-t-elle notre cerveau ?

Des études scientifiques le montrent : les heures de méditation des moines bouddhistes ont un effet sur la structure de leur cerveau, réduisant les zones liées au stress, et stimulant au contraire les zones impliquées dans le contrôle de soi. Mais le débutant peut aussi l’expérimenter: après quelques semaines seulement de pratique, les régions du cerveau impliquées dans l’apprentissage, la mémorisation et le contrôle des émotions sont modifiées. Dans ce livre, James Kingsland s’appuie sur des recherches de pointe pour montrer comment la méditation agit sur le cerveau et pourquoi elle est utile pour atteindre un meilleur bien-être mental et physique. Il propose quelques exercices simples pour s’initier à la pratique méditative.

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