L’épée Tang

Le terme Táng dāo est le terme général désignant les quatre styles de sabres des dynasties Sui et Tang . A l’époque contemporaine, il fait généralement référence au sabre horizontal, qui a une lame étroite et droite, une petite garde et un long manche, lequel peut être tenu à deux mains.

Sanshou interprété par Liang Tungtsai

Portrait de Liang Tungtsai

Liang Tungtsai (1900-2002) interprète l’enchaînement du sanshou de style Yang avec son élève Enoch Yu. Cela a été filmé alors que Liang vivait encore à Taiwan.

L’intéroception

Détail couverture Neurosci

Il existe de plus en plus de preuves que les signaux envoyés de nos organes internes au cerveau jouent un rôle majeur dans la régulation des émotions et la lutte contre l’anxiété et la dépression. Un article de David Robson 

L’esprit dans la pratique du taijiquan

Yang Jun et Yang Zhenduo

Cultiver et maintenir une attitude positive, en particulier dans les moments d’adversité et d’échec, est le fruit d’un entrainement. Cela ne veut pas dire que nous supprimons complètement la frustration et la déception, mais nous les voyons pour ce qu’elle sont vraiment, une réaction à une situation que nous avons créée. Nous devons nous éduquer et ne pas nous laisser aller à des réactions négatives.

Comment pratiquer la vraie observation ?

Jiddu Krishnamurti

Jiddu Krishnamurti

La vérité n’a pas de sentier, et c’est cela sa beauté : elle est vivante.

Jiddu Krishnamurti

L’ignorance, c’est de ne pas se connaître soi-même profondément ; et vous ne pouvez pas vous connaître si vous êtes incapables de vous regarder, de vous voir tels que vous êtes, maintenant, sans déformation, sans désir de changer. Dès cet instant, ce que vous verrez sera transformé, parce que la distance entre l’observateur et la chose observée ayant disparu, il n’y a plus de conflits.

Jiddu Krishnamurti

L’épée du taijiquan

Le professeur Cheng Man Ching pratique l'escrime

太极剑 tài jí jiàn

C’est une arme dite courte, à double tranchant, dont la taille varie entre 80 et 110 cm, et qui se manie d’une seule main.

Elle a une garde (剑格 jiàn gé) assez petite qui protège la main, une poignée (剑柄 jiàn bǐng ), et un pommeau (剑首 jiàn shǒu ), l’extrémité de la poignée la plus proche de nous qui sert de butée pour éviter à la main de glisser et qui, à l’occasion, peut aussi servir à frapper. Sur le pommeau se trouve le chas (剑眼jiàn yǎn) auquel est attaché le pompon (剑穗 jiàn suì) souvent de couleur rouge et dont les mouvements déconcentrent l’adversaire.

La lame (剑刃 jiàn rèn) se compose d’une pointe (剑尖 jiàn jiān)  pour les coups d’estoc, de l’arête (剑脊 jiàn jǐ), ainsi que des tranchants supérieur (上刃 shàng rèn) et inférieur (下刃 xià rèn) pour les coups de taille. On peut distinguer trois tiers dans la lame :

  • Le tiers côté poignée ( 后下刃 hòu xià rèn) est le plus épais et s’utilise pour bloquer des coups puissants en prenant garde de ne pas utiliser le tranchant, ce qui entraînerait une détérioration du fil de la lame.
  • Le tiers médian (中下刃 zhōng xià rèn) permet de couper profondément, de trancher, mais aussi de dévier un coup ou même de le bloquer s’il n’a pas trop de force.
  • Le tiers de la lame le plus éloigné de la main, côté pointe (前下刃 qián xià rèn) est la partie la plus souple, la plus fine. On ne l’utilise pas pour parer un coup, mais pour cisailler et lacérer ou pour des coups de pointe : ceux-ci ne sont efficaces que s’ils pénètrent dans l’axe de la lame.
Les parties de l'épée du taijiquan

剑訣 jiàn jué

Si la main droite tient une épée, la main gauche est vide. Avec les doigts on fait un « mudra », index et majeurs tendus et joints, les autres doigts repliés, pouce en-dessus. Ce mudra, épée magique du taoïsme, contribue à l’équilibre général du combattant.

Symbole de l’épée, on lui confère un sens énergétique. Au-delà de sa fonction d’équilibrage, il semblerait aussi qu’autrefois on combattait avec le fourreau de l’épée, on le tenait en posant les deux doigts en question dessus pour le contrôler. Le fourreau restait contre l’avant-bras, prêt à parer en cas de besoin.

Les locuteurs chinois font une distinction claire entre une « épée » (à double tranchant) et un « couteau » (à un tranchant). Dans la culture chinoise l’épée à double tranchant ou  剑 jiàn est considérée comme une arme de maître ou une arme de gentleman, à la fois du fait de l’habileté considérable requise pour combattre avec cette arme et du fait que les commandants d’armées ont favorisé le jian afin de se déplacer facilement parmi les troupes. Elle est décrite en chinois comme la «dame délicate» des armes, et est traditionnellement considérée comme l’arme la plus appropriée pour les femmes. Une épée à simple tranchant est appelée 刀 dāo. Le jian et le dao sont parmi les quatre armes principales enseignées en Chine, les autres étant le bâton et la lance. L’ordre dans lequel ces armes sont enseignées peut varier selon les écoles et les styles, mais le jian est généralement enseigné en dernier parmi les quatre.

On a pu voir, récemment, une discussion qui est récurrente sur la façon dont l’escrime chinoise dévie délibérément avec le plat de la lame. Certains aujourd’hui, ne connaissant pas les principes de l’art, mais désireux de pratiquer, empruntent la parade avec le bord de l’épée européenne. Il y a un certain nombre de raisons pour lesquelles 剑法 jiàn fǎ et 刀法 dāo fǎ évitent les parades bord sur bord. Ces raisons incluent la structure 三枚 sān méi (trois plaques) de la lame. La plaque à haute teneur en carbone et à bords durs des épées chinoises les rend excellentes pour couper et maintenir un bord, mais fragiles lors des rencontres bord sur bord.

Au-delà des raisons métallurgiques, le travail au sabre chinois dévie avec le plat pour des raisons de principe. Le principe de base de l’approche chinoise du maniement de l’épée est que chaque réponse au coup du 对方 duì fāng n’est pas une défense dualiste puis contrecarrée par une attaque, mais est un mouvement fluide et sans rupture. Il n’y a ni parade ni riposte ni dans jiànfǎ ni dans dāofǎ. Il y a ce que l’on appelle en mandarin 單形 dān xíng, littéralement une forme unique ou simple. L’acte de dévier consiste à viser et à contre-couper. Il s’agit à proprement parler d’une déviation. Un mot, une action, aucune pensée de défendre puis de chercher une attaque. Il y a une intention mentale avec la déviation et la cible simultanément comme un tout plus grand. L’attaque et la défense n’existent pas dans l’escrime chinoise bien pratiquée. La déviation avec la lame à plat aligne non seulement la contre-coupe, étant un mouvement continu, mais génère également de la puissance pour l’action de coupe du mouvement de déviation-coupe. N’étant qu’un seul mouvement, sans changement brutal de direction, aucun élan n’est perdu. La quantité de mouvement de la déviation fournit ainsi de la puissance à la coupe qu’elle génère. Pour ces raisons, l’escrime chinoise se concentre uniquement sur l’utilisation de la lame à plat pour dévier.

Scott M. Rodell in Deflections in Chinese Swordsmanship

La forme en 37 postures par Huang Sheng Shyan

Le grand maître Huang Sheng Shyan (黃性賢 Huáng Xìngxián 1910-1992) commença par s’entraîner dans le style de la grue blanche de Fujian qu’il maîtrisa dès l’âge de 14 ans. Plus tard, en 1947 Huang Sheng Shyan parti pour Taïwan où il commença l’étude du taijiquan avec le grand maître Zheng Manqing. Il interprète ici la forme Yang des 37 postures créée par le grand maître Zheng Manqing.

S’assoir en silence

Paroles du ciel, eau-forte, 2020, Fudezuka Toshihisa

Le son est une vague d’énergie silencieuse. En tant qu’objet de perception, il a besoin d’un organe de perception pour être entendu, comme l’oreille. Il faut aussi de la conscience. Les insensibles n’écoutent pas. Un esprit humain peut entendre, mais ne pas écouter. Il peut écouter et ne pas entendre. Il peut y avoir un son sous la forme d’une onde énergétique, qui provoque une sensation dans le tympan, mais aucune conception ou discrimination n’a lieu sans une prise de conscience d’instant en instant.

Hommage au taijiquan Zheng zi

Maître Ju Hongbin pratiquant l'épée de Cheng Man Ching

Documentaire réalisé en 2010 par l’International Cheng man Ching Heritage AssociationTai Chi

Ce documentaire rend hommage au taijiquan Zheng zi, une forme en trente-sept postures, créée par maître Zheng Manqing en 1938. Maître 鞠鴻賓 Jū Hóngbīn, disciple direct de Zheng Manqing y est interviewé. Maître Ju Hongbin s’est consacré pendant plus de 50 ans à la promotion du taijiquan Zheng zi.

Le pays des sens

Accumulation de fenêtres, 2006, encre sur papier, quatre panneaux, Cai Guangbin

Entraîné par cette épreuve de la puissance de la raison, notre penchant à étendre [nos connaissances] ne voit plus de bornes. La colombe légère, qui, dans son vol, fend l’air dont elle sent la résistance, pourrait s’imaginer qu’elle volerait bien mieux encore dans le vide. C’est ainsi que Platon quittant le monde sensible, qui renferme l’intelligence dans de si étroites limites, se hasarda, sur les ailes des idées, dans les espaces vides de l’entendement pur. Il ne s’apercevait pas que, malgré tous ses efforts, il ne faisait aucun chemin, parce qu’il n’avait pas de point d’appui, de support sur lequel il pût faire fond et appliquer ses forces pour changer l’entendement de place. C’est le sort ordinaire de la raison humaine, dans la spéculation, de construire son édifice en toute hâte, et de ne songer que plus tard à s’assurer si les fondements en sont solides.

Emmanuel Kant in Critique de la raison pure