Expliquer et comprendre

Dans l’absolu, il n’y a besoin d’aucune parole, et la véritable transmission se fait I shin den shin (d’âme à âme). Dans le monde actuel, si les gens veulent étudier les théories supérieures, il est nécessaire de les expliquer. Le problème ne se pose plus de savoir quel est le mode de transmission. Dans la situation actuelle, il faut que l’élève commence par comprendre les théories avec la tête. Ensuite, dès qu’il commence à bouger, je lui fais remarquer qu’il utilise la force, qu’il pousse dans le sol. Et à partir de là, le travail de correction commence. Sans explication, il sera possible d’imiter la forme, mais pas de comprendre les mécanismes d’utilisation du corps. Je l’explique et le démontre en faisait toucher les muscles que j’utilise aux élèves, mais pour effectuer le même mouvement, les muscles que je sollicite sont totalement différents des leurs. Si je ne donnais pas d’explications et disais simplement voilà, c’est ainsi après une démonstration, les élèves continueraient à utiliser les mêmes muscles et de la même manière. Il n’y aurait pas d’évolution. D’un autre côté, il est évident que les mots ne per mettent de percevoir les choses que d’une manière superficielle et n’en transmettent pas l’essence.

Tetsuzan Kuroda Sensei, propos recueillis par Léo Tamaki et Frédéric Carnet in Budoka no Kokoro

Kuroda Tetsuzan est l’un des plus grands maîtres d’arts martiaux contemporains. A vingt ans il devient le plus jeune pratiquant de l’histoire à recevoir le titre de Hanshi Hachidan (8ème dan) de Kobudo du Daï Nippon Butokukaï. Pratiquant hors pair il est aussi un théoricien exceptionnel qui a mis en lumière les principes régissant l’utilisation du corps dans les voies martiales traditionnelles.


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