Keith Jarrett joue Over the Rainbow


La musique, Keith Jarrett l’a explorée sous toutes ses coutures, quitte à irriter ou dérouter une partie de son public. Pour autant, la tentation du classicisme ne l’a jamais vraiment quitté et, depuis la fin des années 1970, il n’a cessé de revenir aux standards. Dans ce domaine, il s’est montré d’un respect quasi dévotionnel, prenant à contrepied sa propre légende de génie imbu de lui-même. Sans le moindre soupçon de dédain ou d’ironie, c’est en enfant qu’il aborde Over the Rainbow. On peut parler d’épreuve du feu. À l’approche de la quarantaine, après tant de tentatives et des millions de notes jouées, comment retrouver le sens du merveilleux ? La réponse, Jarrett le sait, se trouve dans la mélodie. Sous ses doigts, et pour peu qu’on supporte ses éternelles grimaces, on redécouvre dans celle d’Arlen une limpidité quasi mozartienne. Louis-Julien Nicolaou

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