e luth en forme de poire a lentement migrĂ© de l’Asie centrale vers la Chine pendant les dynasties Han et Sui (Ier-VIIe siĂšcle). C’est finalement devenu le pipa; le terme dĂ©crit le mouvement de jeu original du plectre tenu dans la main droite de l’artiste: p’i, “jouer en avant” (vers la gauche), et p’a, “jouer en arriĂšre” (vers la droite). Jusqu’au milieu du Xe siĂšcle, le pipa se tenait Ă l’horizontale (style guitare) et ses cordes en soie torsadĂ©e Ă©taient pincĂ©es avec un grand plectre triangulaire. Vers la fin de la dynastie Tang, les musiciens ont commencĂ© Ă utiliser leurs ongles pour exĂ©cuter le rĂ©pertoire exubĂ©rant et programmatique qui gagnait en popularitĂ© et qui est devenu le style national. Pour faciliter l’utilisation des doigts, l’instrument a commencĂ© Ă ĂȘtre maintenu dans une position plus verticale. En plus de son utilisation dans les ensembles d’opĂ©ra et de narration, le pipa possĂšde un rĂ©pertoire solo de musique virtuose hautement programmatique.
Le dos et les flancs spectaculaires de cet instrument unique de la dynastie Ming comportent plus de 110 plaques ivoire hexagonales, avec des plaques d’os plus minces sur le cou. Chaque plaque est sculptĂ©e de chiffres et de symboles taoĂŻstes, confucĂ©ens ou bouddhistes qui reprĂ©sentent la prospĂ©ritĂ©, le bonheur et la bonne chance. Celles-ci incluent des images de divers dieux et immortels, tels que Shou Lao, le dieu taoĂŻste de la longĂ©vitĂ©, reprĂ©sentĂ© avec un front proĂ©minent sur la plaque unique tout en haut. Lorsque l’instrument est jouĂ©, l’auditeur ne voit pas cette finition experte, car le dos est tournĂ© vers le joueur. Le devant est relativement simple mais montre des signes d’utilisation. Le porte-cordes en ivoire porte une scĂšne avec quatre personnages et un pont; une inscription cursive archaĂŻque; et, au niveau de la lĂšvre, un motif de chauve-souris avec des vrilles feuillues. Au-dessus des frettes infĂ©rieures, deux petits incrustations reprĂ©sentent une araignĂ©e et un oiseau. Juste avant les frettes supĂ©rieures arrondies, une plaque trapĂ©zoĂŻdale reprĂ©sente deux hommes, l’un avec un poisson. Le fleuron rĂ©pĂšte le motif chauve-souris (bonne chance).
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