Ici, l’épaisse forêt qui se déploie au second plan est comme contaminée par la luminosité presque irréelle du ruisseau. Au blanc des petites vagues répond l’enchevêtrement des branches effeuillées qui forme un réseau de longs filaments illuminant la moitié supérieure du tableau. Arabesques des berges, vibrations à la surface du cours d’eau et galets chatoyant sous les rayons du soleil transperçant la végétation, sont autant de preuves que l’héritage de la période nabie est encore vif dans les paysages vallottoniens des années 1920. Le ruisseau, tapis d’eau multicolore, ressort métamorphosé de l’opération de synthèse formelle et chromatique à laquelle le peintre le soumet.