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DotĂ© dâun rĂŽle trĂšs important pour les Chinois qui peuplent les steppes, le cerféčż lĂč symbolise la richesse et la longĂ©vitĂ©. Il servait ... More symbolise la richesse et la longĂ©vitĂ©. Il servait traditionnellement de monture Ă ć€è ShĂČulÇo, le dieu de la longĂ©vitĂ©, Ă lâimmortel 锿æ TiÄ GuÇilÇ, ainsi quâĂ éș»ć§ MĂĄ GĆ«, une taoĂŻste qui Ă©tait vĂ©nĂ©rĂ©e, car elle protĂ©geait les personnes ĂągĂ©es. Les lĂ©gendes racontent que le cerf peut vivre trĂšs longtemps et mĂȘme atteindre lâimmortalitĂ©. Selon ces rĂ©cits, la fourrure de cet animal devenait grise lorsquâil atteignait lâĂąge de mille ans, quâelle devenait blanche comme la neige cinq cents ans plus tard et quâil devenait immortel lorsque ses cornes devenaient noires. Une fois devenu immortel, le cerf ne se nourrissait que de ç”è lĂngzhÄ«, le champignon de lâimmortalitĂ©.

ć€è ShĂČulÇo est le dieu de la LongĂ©vitĂ© et il est ici reprĂ©sentĂ© dâune maniĂšre traditionnelle en vieillard avec un crĂąne chauve proĂ©minent et chevauchant un cerf blancçœ bĂĄi est la sommation de toutes les couleurs, quand elle.... Ce dieu dĂ©cide de lâinstant de la mort de chaque homme, quâil retranscrit sur un rouleau ici reprĂ©sentĂ©. Il fait partie des sept dieux du Bonheur – lâAmour, lâHonneur, les Talents, la Richesse, la Nourriture, le Contentement et la LongĂ©vitĂ© – dont tout Chinois ou Japonais se doit dâavoir une reprĂ©sentation chez lui pour lui porter fortune et bonne santĂ©.
On retrouve sur des peintures et objets les dieux se tenant à cÎté de cerfs, symboles de longévité, et accompagnant des fonctionnaires comme souhait de gloire et de fortune.
Des vertus aphrodisiaques sont prĂȘtĂ©es Ă la jeune pousse de boisæš mĂč se dresse, souple et fort, comme l'arbre qui tire su... More du cerf, mĂȘme de nos jours. Sous la dynastie Ming, il Ă©tait de coutume de confectionner des trĂŽnes impĂ©riaux en bois de cerf. Cet animal est Ă©galement le compagnon du dieu de la richesse et son nom dĂ©signe le salaire des fonctionnaires chinois. Le cerf est aussi associĂ© au bouddhisme, comme en tĂ©moigne une reprĂ©sentation de Bouddha en train de prĂȘcher entourĂ© de biches et de cerfs.
Le cerf : roi de nos forĂȘts

Roi incontestĂ© de nos forĂȘts, le cerf fascine les hommes depuis plusieurs milliers dâannĂ©es. Alors quâil en existait encore de spectaculaires spĂ©cimens Ă lâĂ©poque gallo-romaine, sa population a Ă©tĂ©ć€ xiĂ se caractĂ©rise par un mouvement dâexpansion vers... More largement rĂ©duite au cours des siĂšcles, avant quâil ne soit rĂ©introduit dans certaines rĂ©gions. Aujourdâhui, bien quâil cause des dĂ©gĂąts dans les forĂȘts, il nâa pas encore atteint sa capacitĂ© dâexpansion maximale et nul ne voudrait le voir disparaĂźtre. Car, plus quâun animal, il est lâesprit de nos forĂȘts.
Le cerf, âmi-bĂȘte, mi-forĂȘtâ
Cerf Ă©laphe, cerf rouge蔀 chĂŹ est le rouge du sang qui affleure sous la peau du n... More, cerf dâEurope, toutes ces appellations lui conviennent, mais la plus belle et la plus juste lui a sans doute Ă©tĂ© donnĂ©e par le poĂšte Ronsard, qui le disait âmi-bĂȘte, mi-forĂȘtâ. Parce que le cerf ne se contente pas de porter une forĂȘt sur la tĂȘte, qui lui tombe chaque hiveréŒ dĆng marque la fin du cycle annuel. La terre est Ă©puis..., dans le mĂȘme temps que les arbres dĂ©nudĂ©s sâendorment dans le gel, et qui lui repoussera au printempsæ„ chĆ«n, le mouvement qui porte Ă la rencontre les uns de..., comme les feuilles aux arbres ; il est lâincarnation de la forĂȘt, son esprit puissant et son rĂąle lorsque lâautomneç§ qiĆ« manifeste le dĂ©clin du yang et la naissance du yin... venu, le rut le prend, et quâil lutte jusquâĂ la mort pour la perpĂ©tuation de lâespĂšce. Les forĂȘts dâEurope seraient vidĂ©es de tout mystĂšre si le cerf ne les habitait plus. Et bien quâon le croise rarement, cet animal sauvage, discret et vĂ©loce, nous savons quâil est lĂ et quâil rĂšgne depuis des dizaines de milliers dâannĂ©es sans doute, si lâon en croit les peintures pariĂ©tales trĂšs anciennes, et que lâon se rappelle que la plus ancienne divinitĂ© connue de la Gaule est le dieu Cernunnos, le âcornuâ, dieu de la force fĂ©condante, de la fertilitĂ© et du renouvellement saisonnier, maĂźtre du temps qui sâĂ©coule et de la Nature, que lâon trouve reprĂ©sentĂ© avec des bois de cerf.
Caractéristiques du cerf élaphe
Grand cervidé des forĂȘts tempĂ©rĂ©es dâEurope, dâAfrique du Nord, dâAmĂ©rique du Nord et dâAsie, il associe deux Ă©tymologies pour un mĂȘme ĂȘtre, élaphe signifiant cerf en grec et cerf provenant du latin cervus mais aussi du gaulois caruos, la racine indo-europĂ©enne ker se retrouvant dans toutes les langues celtes. Herbivore ruminant, il est plus adaptĂ© Ă la vie dans les plaines que dans les forĂȘts. La femelle prend le nom de biche à partir dâun an, tandis que le faon mĂąle est nommĂ© hĂšre, dĂšs lâĂąge de 6 mois. Dâun Ă deux ans, on lâappelle daguet, tandis que la femelle prend le nom de bichette.Â
La longueur du mĂąle peut atteindre 2,60 mĂštres pour 1,50 mĂštre de hauteur au garrot et il peut peser jusquâĂ 300 kilos, mais son poids varie selon son Ăąge, et selon la rĂ©gion. Plus on avance vers lâEst de lâEurope, plus le poids du cerf est consĂ©quent. Il faut attendre sept ans au mĂąle pour que son poids se stabilise, environ la quatriĂšme annĂ©e pour la femelle. Au XIXe siĂšcle a Ă©tĂ© retrouvĂ© dans un puits funĂ©raire gallo-romain le squelette entier dâun cerf de bien plus grande taille, preuve quâil existait jusquâil y a moins de 2000 ans des spĂ©cimens de cerfs quasiment gĂ©ants.Â
Le cycle des bois du cerf

Plus grand que la femelle, le mĂąle a gĂ©nĂ©ralement un pelage plus sombre que celui de Madame. Mais tous deux ont cette tĂąche jaune clair qui orne leur croupe, que lâon appelle cimier. Leurs pattes sont constituĂ©es de quatre doigts, dont lâun, considĂ©rĂ© comme le pouce, est atrophiĂ©. Sensible au changement des saisons, le pelage du cerf change de couleurèČ sĂš s'emploie non seulement pour les diffĂ©rentes couleu..., comme celui des arbres. De brun-roux lâĂ©tĂ©, il vire au gris-brun lâhiver. MĂąles comme femelles peuvent perdre jusquâĂ 15% de leur poids lorsque lâhiver est rude. Pendant la pĂ©riode du brame, le mĂąle peut Ă©galement perdre 20% de son poids.
Mais le changement le plus spectaculaire est celui des bois du cerf mĂąle. De mĂȘme que son pelage mue deux fois par an, dâabord au printemps (avril-mai), lorsque le cerf perd son pelage dâhiver pour une nouvelle peau plus fine et plus claire, alors quâĂ lâautomne, vers le mois dâoctobre, il acquiert une nouvelle robe plus Ă©paisse et plus sombre qui lâaidera Ă supporter le froidćŻ hĂĄn induit un ralentissement de l'activitĂ©. L'eau se f... de lâhiver, les bois du mĂąle poussent au printemps et meurent Ă lâautomne.Â
Câest Ă partir de neuf mois que des bois se mettent Ă pousser sur le crĂąne du jeune mĂąle. Ce sont dâabord les pivots qui lui viennent, et Ă un an, le daguet porte ses premiers bois. Quand ils sortent, les bois sont recouverts de velours, une enveloppe nourriciĂšre, duveteuse, irriguĂ©e de sangLe sang, èĄ xuĂš, est gouvernĂ© par le cĆur, emmagasinĂ© p... More, qui assure leur irrigation sanguine et leur croissanceL'Ă©tĂ© poursuit le printemps, accomplit les promesses, fait... More Ă la maniĂšre dâun placenta pour lâembryon. La plupart des cervidĂ©s connaissent ce cycle de pousse saisonnier, vraiment impressionnant. Câest la croissance osseuse la plus rapide de toute la nature : environ 3 cm par jour. Elle est directement liĂ©e au cycle sexuel de lâanimal. Lorsque le printemps vient, le taux de testostĂ©rone augmente chez le mĂąle, lui faisant sortir les bois de la tĂȘte. Lorsque lâĂ©tĂ© sâinstalle et que les bois ont terminĂ© leur pousse, le cerf se dĂ©barrasse de lâenveloppe protectrice en frottant ses bois contre des troncs dâarbre et en mangeant les lambeaux du placenta. On peut alors apercevoir des cerfs aux bois sanguinolents. On appelle cela la frayure. Ses bois sont dĂ©sormais prĂȘts pour lâautomne et la pĂ©riode du rut, oĂč le rĂŽle du mĂąle prend tout son sens. La fonction sexuelle et la lutte pour la reproduction est en effet la finalitĂ© du mĂąle dans la nature. Les bois du cerf lui permettront de se distinguer et de gagner la lutte contre les autres mĂąles. La femelle choisit gĂ©nĂ©ralement celui qui a les bois les plus beaux et les plus solides, synonyme de sa parfaite santĂ© physique. Ainsi, la lignĂ©e la plus puissante se reproduira, autorisant la survie de lâespĂšce. Câest paradoxalement lorsque les bois seront morts quâils seront utiles au cerf.Â
Habitat et moeurs du cerf
Le cerf vit surtout dans les grands massifs de la forĂȘt tempĂ©rĂ©e europĂ©enne et dans les forĂȘts et maquis mĂ©diterranĂ©ens. Mais câest dans les zones de bois claires, les parcelles coupĂ©es et en rĂ©gĂ©nĂ©ration, les trouĂ©es et les clairiĂšres avec prairies ou les landes et les larges chemins d’exploitation peu frĂ©quentĂ©s que le cerf est Ă son aise. EspĂšce devenue crĂ©pusculaire et nocturne, sans doute Ă cause de la chasse, de mĂȘme quâelle est devenue forestiĂšre, alors quâelle est adaptĂ©e aux milieux ouverts ou semi-ouverts, elle quitte la forĂȘt oĂč elle trouve refuge le jour, pour se nourrir et boire au crĂ©puscule dans les champs et les prairies qui bordent les bois. Le cerf nâest pas un animal solitaire et oĂč il en trouve la possibilitĂ©, il vit en grands troupeaux (un mĂąle peut ĂȘtre accompagnĂ© dâune harde de 60 biches), broutant essentiellement des plantes de lumiĂšre. Il peut parcourir de longues distances pour trouver sa pitance, et son territoire vital est de 1000 Ă 5000 hectares en France, selon lâabondance de la nourriture quâil y trouve. Câest pourquoi la fragmentation forestiĂšre lui est nuisible, bien que les écoducs, qui lui permettent de franchir autoroutes et lignes ferroviaires, lui soient une aide prĂ©cieuse.
En lâabsence de leurs prĂ©dateurs naturels que furent loups, hyĂšnes, tigres Ă dents de sabre, lions des cavernes, lynx, les cerfs tendent Ă perdre leur musculature et Ă se sĂ©dentariser. Mais ce sont les hommes qui les ont quasiment exterminĂ©s par la chasse depuis le Moyen Age en Europe, si bien quâĂ la fin du XIXe siĂšcle, il nây en avait quasiment plus. RĂ©introduits, ils se sont multipliĂ©s, mais au dĂ©triment de leur patrimoine gĂ©nĂ©tique, trĂšs certainement appauvri depuis lâĂ©poque prĂ©historique.Â
Aujourdâhui, leur population augmente et lâon estime quâil pourrait y en avoir encore beaucoup plus, bien quâils causent de sĂ©rieux dĂ©gĂąts dans certaines forĂȘts. Â
Symbolique et mythologie du cerf

Si le cerf venait Ă disparaĂźtre de notre territoire, câest un pan entier de son histoire et de sa mythologie qui sâeffondrerait. En effet, la plus ancienne divinitĂ© gauloise connue est le dieu Cernunnos, dont le nom est attestĂ© par une inscription gallo-romaine du pilier des Nautes (1er siĂšcle EC), dĂ©couvert sous le chĆur de Notre-Dame de Paris. Toutefois, les origines du dieu seraient bien plus anciennes et lâon peut estimer que nos ancĂȘtres chasseurs-cueilleurs lui rendaient dĂ©jĂ hommage au MĂ©solithique, il y a plus de 10000 ans, si lâon en croit certaines reprĂ©sentations dâanciennes grottes. Le dieu portant des bois sur la tĂȘte serait lâesprit protecteur du gibier et de la chasse.
Le renouvellement des bois de la bĂȘte au printemps, et sa chute en hiver, concordant avec les cycles saisonniers, ont sans doute concouru Ă la sacralisation du cerf.

Symbole de force physique, reproductrice, de virilitĂ©, de fĂ©conditĂ©, lâanimal apparaĂźt comme lâemblĂšme absolu de la forĂȘt. Il est une richesse naturelle que nous devons prĂ©server.