Cinq sons

äș”èČ wǔ shēng

Sheng , s’emploie pour toute sorte de son Ă©mis par les ĂȘtres paroles humaines, cris des animaux, chants des oiseaux 
 avec toutes leurs modulations possibles; sons produits par des instruments musicaux dans diverses tonalitĂ©s
 C’est aussi la rumeur et la renommĂ©e.

Les masques du théùtre nÎ
Dans le nĂŽ, seuls les acteurs principaux portent des masques de bois laquĂ© dont les traits et expressions dĂ©finissent le personnage et synthĂ©tisent l’atmosphĂšre d’une piĂšce.

En mĂ©decine, tous les bruits Ă©mis par le corps peuvent servir au diagnostic. On privilĂ©gie ceux qui donnent des informations sur les souffles dans la poitrine. On prĂȘte ainsi la plus grande attention aux sons de la voix (force ou faiblesse, rapiditĂ© ou lenteur, cohĂ©rence ou incohĂ©rence des propos), Ă  la respiration (rauque, sifflante), Ă  la toux (sĂšche, grasse). aux Ă©ructations et renvois, hoquets et suffocations.

La sonoritĂ© particuliĂšre accompagnant un symptĂŽme donne des indications sur la situation. Ainsi une toux qui rend un son clair et Ă©levĂ©, sonore mais sans raucitĂ©, indique souvent une attaque externe de vent et froid, alors qu’un son rauque, trouble, lourd indique la prĂ©sence de glaires et d’humiditĂ©; une dyspnĂ©e rapide, aggravĂ©e par l’activitĂ©, avec un temps inspiratoire plus long que l’expir signale un vide des Reins. Cette Ă©coute fait partie du diagnostic traditionnel (Quatre diagnostics 曛èšș sĂŹ zhěn)

Le poumon est donc particuliÚrement concerné. Les sons se trouvent sous son autorité, relation renforcée par son appartenance au métal.

La poitrine est le lieu de la mer des souffles, oĂč convergent et se mĂȘlent tous les souffles yin~yang renouvelĂ©s en l’individu, et l’emplacement du poumon, maĂźtre des souffles. Les souffles de la poitrine reprĂ©sentent donc l’harmonie de tous les souffles du corps, mais rĂ©percutent Ă©galement leurs dĂ©sĂ©quilibres. Ainsi, quand un souffle domine indĂ»ment, il influence la montĂ©e vers la gorge des souffles de la poitrine et fait sortir une sonoritĂ© qui lui correspond.

Quand on analyse l’ensemble de ces souffles selon les cinq agirs, on a alors les cinq sons, correspondant chacun Ă  un Ă©lĂ©ment et un organe cri, rire, chant, sanglot et soupir.

Que ce livre, du moins, obscur message, arrive,
Murmure, Ă  ce silence, et, flot, Ă  cette rive !
Qu’il y tombe, sanglot, soupir, larme d’amour !
Qu’il entre en ce sĂ©pulcre oĂč sont entrĂ©s un jour
Le baiser, la jeunesse, et l’aube, et la rosĂ©e,
Et le rire adorĂ© de la fraĂźche Ă©pousĂ©e,
Et la joie, et mon cƓur, qui n’est pas ressorti !
Qu’il soit le cri d’espoir qui n’a jamais menti,
Le chant du deuil, la voix du pĂąle adieu qui pleure,
Le rĂȘve dont on sent l’aile qui nous effleure !
Qu’elle dise : Quelqu’un est lĂ  ; j’entends du bruit !
Qu’il soit comme le pas de mon Ăąme en sa nuit !

Victor François Hugo in Les Contemplations
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