Figue

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Le figuier appartient Ă  la mĂȘme famille que le palmier. Les figuiers n’ont aucune fleur sur leurs branches. C’est pour cela que les Chinois appellent la figue : le fruit (菓 guǒ) sans (無 wĂș) fleurs (蘀 huā). En fait, la fleur est Ă  l’intĂ©rieur du fruit. Ce sont ces fleurs minuscules qui produisent les petites graines croquantes qui donnent aux figues leur consistance si particuliĂšre. Donc, au sens botanique, la figue n’est pas un vrai fruit, mais un rĂ©ceptacle charnu qui abrite en son sein un grand nombre de petites graines croquantes, nommĂ©es akĂšnes, qui sont les vĂ©ritables fruits. Le figuier peut vivre plus de 100 ans (mais on connaĂźt des exemples d’arbres plusieurs fois centenaires) et peut atteindre 30 m de haut. Il ne mesure guĂšre plus de 5 m lors-qu’il est cultivĂ©, car on le taille. Son tronc et ses branches contiennent du latex.

Figuier, gravure de Federica Galli
Figuier, gravure de Federica Galli

Le figuier semble ĂȘtre originaire d’Asie Mineure. La figue est l’un des plus vieux fruits cultivĂ©s et consommĂ©s par l’homme. DĂšs l’AntiquitĂ©, on lui reconnaĂźt des propriĂ©tĂ©s thĂ©rapeutiques et nutritives. Elle servit notamment d’Ă©dulcorant avant que le sucre ne soit connu. Les Chinois l’appelĂšrent d’ailleurs le fruit mielleux (蜜菓 mĂŹ guǒ ). La figue fut particuliĂšrement apprĂ©ciĂ©e des Égyptiens, des HĂ©breux, des Perses, des Grecs et des Romains. Ces derniers rĂ©pandirent sa culture dans le Bassin mĂ©diterranĂ©en et en Europe. En GrĂšce antique, les bergers utilisaient des branches de figuier pour brasser le fromage, le latex contenu dans ces branches accĂ©lĂ©rant la coagulation.

Ce fruit est Ă  plusieurs reprises Ă©voquĂ© dans la Bible, soulignant qu’il Ă©tait de consommation courante il y a 2 000 ans au Proche-Orient. L’Ă©rudit romain Pline l’Ancien (23-79 EC) nous apprend dans son Histoire naturelle que la figue faisait partie de l’alimentation rĂ©servĂ©e aux athlĂštes. Finalement, on retrouve le figuier dans tout le Bassin mĂ©diterranĂ©en, sur les bords de la mer Caspienne et de la mer Noire, allant mĂȘme jusqu’Ă  la Chine. Ce sont les conquistadors et les missionnaires espagnols qui l’introduisirent en AmĂ©rique, oĂč il Ă©tait inconnu jusqu’alors.

La saison de la figue commence en juin pour se terminer en septembre.

Figues

La figue fait partie intĂ©grante de la pharmacopĂ©e chinoise, c’est un des grands alicaments capables de maintenir la rate en bon Ă©quilibre, gage de longĂ©vitĂ©.

Saveur et natureDoux, neutre.
Organes et méridiens destinataires Rate, estomac, poumons, gros intestin.

Elle renforce l’estomac, rafraĂźchit et de purifie les intestins, rĂ©duit les tumĂ©factions et Ă©limine les toxines, favorise la lactation et supprime les ƓdĂšmes.

  • Le manque de lait est souvent Ă  mettre en relation avec une perte de sang et d’énergie importante au moment de l’accouchement. La figue favorise la production de lait maternel. Pour se faire, en Chine, on a l’habitude de la cuire avec un pied de porc qui est un grand tonique du sang et de l’énergie. Pour avoir une action encore plus importante, on peut y rajouter deux dattes rouges.
  • Une faiblesse de yÄ«n peut entraĂźner ce que l’on appelle une sĂ©cheresse du poumon, Ă  l’origine de toux sĂšches sans expectoration, d’aphonie. Dans les cas extrĂȘmes ce sera la toux du tuberculeux. La saveur douce humectante de la figue et son action anti-inflammatoire donnent alors de trĂšs bons rĂ©sultats.
  • Une sĂ©cheresse des poumons entraĂźne souvent une sĂ©cheresse du gros intestin avec Ă  la clĂ©, des problĂšmes de constipation par manque de lubrification de la paroi et une sĂ©cheresse des liquides organiques. Cela peut aussi ĂȘtre une grande cause d’hĂ©morroĂŻdes. On prendra alors par cure de neuf jours, trois figues crues par jour.
  • À l’opposĂ© de la constipation, on peut se trouver devant ce que l’on appelle un vide de rate qui est alors Ă  l’origine de selles molles, d’inappĂ©tence, de diarrhĂ©es chroniques. Il faut prĂ©parer alors une dĂ©coction avec 5 Ă  7 figues dans un demi-litre d’eau, dans laquelle on peut rajouter du sucre cristallisĂ©.  Cette prĂ©paration peut alors tonifier la rate, chef d’orchestre de la digestion du bol alimentaire.
  • Une recette trĂšs connue en chine contre les rhumatismes liĂ©s Ă  ce que l’on appelle le vent-humiditĂ© : prendre 60gr de figues fraĂźches, un Ɠuf frais, 15 gr d’alcool de riz et 50 gr d’eau. Laissez mijoter le tout et consommez une fois par jour.
Soupe de cĂŽtes de porc aux figues
Humidifier les poumons : soupe de cĂŽtes de porc aux figues

Le figuier a une trĂšs forte charge symbolique. C’est l’arbre de la connaissance, du savoir et de la fertilitĂ©. C’est aussi l’exemple type de la gĂ©nĂ©rositĂ©, le symbole de la volontĂ© de survivre. À l’état sauvage, il s’accroche au moindre creux de rocher, la moindre fissure pour y puiser l’eau nĂ©cessaire Ă  sa survie. Depuis la nuit des temps, c’est un arbre qui a nourri, mais aussi soignĂ© hommes et animaux avec une grande gĂ©nĂ©rositĂ© sans rien demander pour sa culture.


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