Livre de la voie et de la vertu

道德經 dàodéjīng

Le Livre ( jīng) de la Voie ( dào) et de la Vertu (德 dé) est un ouvrage classique chinois qui, selon la tradition, fut écrit autour de 600 AEC par Laozi, le sage fondateur du taoïsme, dont l’existence historique est toutefois incertaine. De nombreux chercheurs modernes penchent pour une pluralité d’auteurs et de sources, une transmission tout d’abord orale et une édition progressive. Les plus anciens fragments connus, découverts à Guodian, remontent à 300 AEC environ ; les premières versions complètes très semblables au texte actuel, provenant de Mawangdui, datent de la première moitié du IIe siècle AEC.

Le Dao de jing a été classé parmi les textes taoïstes par les érudits de la dynastie Han et faisait partie des écrits sacrés des Maîtres célestes, qui divinisaient Laozi. Pourtant, son lectorat n’était pas limité à un courant philosophique. Le fait que le premier à le mentionner et à le commenter soit le légiste Hanfei, et que les textes de Guodian semblent avoir été rassemblés par des confucéens en témoigne.

Il n’existe pas de conclusion définitive quant à sa signification réelle. Selon certains, ce serait un recueil d’aphorismes provenant de plusieurs auteurs où on trouve des propositions contradictoires. D’autres au contraire y voient un texte cachant une cohérence profonde sous un style allusif et elliptique. En Chine, le texte a toujours été accompagné d’un commentaire. Par l’interprétation qu’ils suggèrent, ces commentaires ont contribué autant que le texte d’origine au sens de l’ouvrage et à sa place dans la philosophie et la religion.