Pei Xirong

èŁŽéŒ«æŠź PĂ©i XÄ«rĂłng (1913-1999) descend d’une lignĂ©e distinguĂ©e de maĂźtres Wudang et a beaucoup contribuĂ© Ă  notre comprĂ©hension actuelle du Wudang Kungfu.

èŁŽéŒ«æŠź PĂ©i XÄ«rĂłng

Pei Xirong est nĂ© en 1913 dans le comtĂ© de Raoyang, dans la province du Hebei. Son pĂšre Ă©tait un membre essentiel du mouvement de l’union de la justice et de la concorde (çŸ©ć’Œćœ˜è”·çŸ© yĂŹhĂ©tuĂĄn qǐyĂŹ) [1], et sa mĂšre avait Ă©galement participĂ© au mouvement des Lanternes rouges [2]. Son oncle, Qi Dalong, Ă©tait garde du corps dans l’agence des caravanes Ă©tablie par Li Cunyi qui gardait les caravanes voyageant entre Tianjin et Gubeikou. Lorsque les forces alliĂ©es ont envahi Tianjin, lui et Li Cunyi se sont battus contre les envahisseurs Ă  la gare de Laolongtou. Il s’est battu avec courage, subissant plusieurs blessures.

Les exploits de ses ancĂȘtres ont inspirĂ© Pei Xirong, de sorte que dĂšs son plus jeune Ăąge, il a souhaitĂ© pratiquer les arts martiaux pour servir son pays. La famille de Pei Xirong pratiquait la mĂ©decine traditionnelle chinoise depuis 4 gĂ©nĂ©rations ; c’est pour cette raison que le grand-pĂšre de Pei, un mĂ©decin compĂ©tent, s’appelait « èŁŽäž‰ćž– PĂ©i sān tiē » (3 cataplasmes Pei). Pei a perpĂ©tuĂ© la tradition familiale, apprenant la MTC en mĂȘme temps que les arts martiaux, Ă©tablissant une base solide dans cette Ă©tude. En 1929, Pei, Ă  16 ans, est allĂ© au « tournoi national de Leitai Â» qui s’est tenu Ă  Hangzhou. Il y rencontre le cĂ©lĂšbre maĂźtre de xingyi et de bagua, Fu Jianqiu, et a la chance de devenir son Ă©lĂšve.

Fu Jianqiu Ă©tait disciple expĂ©rimentĂ© de Li Cunyi. À l’hiver 1929, Fu Jianqiu, accompagnĂ© de Pei, se rendit Ă  Wudang Shan dans la province du Hubei Ă  la demande de Li Jinglin (æŽæ™Żæž— Lǐ JǐnglĂ­n). Au Palais du Nuage Pourpre (çŽ«éœ„ćź« zǐ xiāo gƍng) Ă  Wudang, il rencontre l’abbĂ© taoĂŻste Xu Benshan (ćŸæœŹć–„ XĂș BěnshĂ n). En fin de compte, Fu considĂ©rait que Xu Ă©tait un artiste martial accompli qui avait laissĂ© derriĂšre lui le monde de poussiĂšre et devint ainsi son Ă©lĂšve. Il fut acceptĂ© en tant que disciple de la 16e gĂ©nĂ©ration des arts martiaux Wudang, et reçu le nom taoĂŻste ć‚…ć°ć±± FĂč TĂĄishān (la gĂ©nĂ©ration du caractĂšre 搈 hĂ©) tandis que Pei a Ă©tĂ© inscrit comme un hĂ©ritier de la 17e gĂ©nĂ©ration de la gĂ©nĂ©ration du personnage 教 jiāo. [3]

Fu et Pei se sont attardés dans le Zi Xiao Gong pendant plusieurs mois, apprenant :

  • le travail interne du taiji Wudang Taiji Neigong (æ­Šćœ“ć€Șæžć†…ćŠŸ Wǔdāng tĂ ijĂ­ nĂšigƍng),
  • la balle du ciel~terre (äčŸć€çƒ qiĂĄnkĆ«n qiĂș),
  • le baton du guerrier mystĂ©rieux (çŽ„æ­ŠæŁ xuĂĄnwǔ gĂčn),
  • le taiyi sanshou (ć€Șä虿•Łæ‰‹ tĂ i yǐ sĂ n shǒu) et l’Ă©pĂ©e Wudang, entre autres.

Les annĂ©es d’entraĂźnement ardu passĂ©es auprĂšs de Fu ont Ă©tĂ© le dĂ©but de la carriĂšre des arts martiaux de Pei Xirong. Plus tard, Li Jinglin a recommandĂ© Ă  Pei de poursuivre ses Ă©tudes Ă  l’AcadĂ©mie centrale des arts martiaux de Nanjing. AprĂšs cela, Pei a fait des sĂ©jours en tant que mĂ©decin MTC Ă  PĂ©kin et Zhengzhou. À Zhengzhou, il a Ă©galement travaillĂ© comme rĂ©dacteur pour la rubrique Sports du Quotidien de la Chine du Nord (ćŽćŒ—æ—„æŠ„ HuĂĄběi rĂŹbĂ o). En mĂȘme temps, il a continuĂ© Ă  Ă©tudier assidĂ»ment les arts martiaux, et a Ă©galement appris la  boxe du cƓur et de l’intention des six harmonies (ćżƒæ„ć…­ćˆæ‹ł xÄ«nyĂŹ liĂčhĂ© quĂĄn) du cĂ©lĂšbre maĂźtre ćźéŒŽ Bǎo Dǐng (alias ćźæ˜Ÿć»· Bǎo XiǎntĂ­ng).

Les compĂ©tences de Pei Xirong se sont amĂ©liorĂ©es Ă  pas de gĂ©ant sous la tutelle de ses diffĂ©rents professeurs. Bao Xianting tenait particuliĂšrement Ă  Pei, lui confiant des tĂąches d’enseignement ainsi que la compilation de manuels d’arts martiaux.

Au milieu des annĂ©es 1930, le Quotidien de la Chine du Nord a Ă©tĂ© contraint de cesser de paraĂźtre parce qu’il avait publiĂ© plusieurs poĂšmes progressistes. En consĂ©quence, Pei a quittĂ© Zhengzhou et est retournĂ© Ă  l’AcadĂ©mie centrale des arts martiaux de Nanjing. Un jour, alors qu’il marchait le long de la rive de la riviĂšre Qinhuai, il a vu des voyous harceler une jeune femme. Furieux, Pei a utilisĂ© la saisie unique (ć•æŠŠ dān bǎ) du poing de la forme/intention (ćœąæ„æ‹ł xĂ­ng yĂŹ quĂĄn ) pour jeter l’un des voyous dans la riviĂšre. Les autres, en voyant cela, s’enfuirent rapidement.

Par pur hasard, le responsable Ă  l’Ă©poque de l’AcadĂ©mie centrale des arts martiaux (äž­ć€źć›œæœŻéŠ† zhƍngyāng guĂłshĂč guǎn), le professeur Huang Bonian, a Ă©tĂ© tĂ©moin de cette scĂšne. Voyant que Pei Ă©tait Ă  la fois de caractĂšre droit et Ă©tait inhabituellement habile, Huang accepta Pei comme son disciple sur place, continuant Ă  enseigner Ă  Pei sa forme de dragon du baguazhang (éŸ™ćœąć…«ćŠæŽŒ lĂłng xĂ­ng bāguĂ  zhǎng). Plus tard, Pei Xirong a Ă©galement appris le bagua taiji et le ć…«ćŠé™°é™œç›€æ‰‹ bāguĂ  yÄ«nyĂĄng pĂĄn shǒu de 搳俊汱 WĂș JĂčnshān. À ce stade, le premier professeur de Pei Xirong, Fu Jianqiu, enseignait Ă  Wuxi dans la province du Jiangsu. Au cours des annĂ©es suivantes, Pei a continuellement fait la navette entre Nanjing et Wuxi. À cette Ă©poque, il devint plus puissant et apprit l’essence des arts internes du xingyiquan, du baguazhang, du taijiquan et du wudangquan.

AprĂšs le dĂ©clenchement de la guerre sino-japonaise, l’AcadĂ©mie centrale des arts martiaux a dĂ©mĂ©nagĂ© dans la ville du sud-ouest de Chongqing (anciennement Chungking), et a ensuite travaillĂ© comme mĂ©decin Ă  Xi’an. Pei Xirong a vĂ©cu plusieurs annĂ©es prĂšs de la pagode de la Petite oie. À de nombreuses reprises, il s’occupa gratuitement des soldats combattant les Japonais et de la population locale, ce qui lui valut une bonne rĂ©putation dans la rĂ©gion. AprĂšs la capitulation japonaise, Pei est retournĂ© Ă  l’est de la Chine via Xuzhou. Son train fut arrĂȘtĂ© Ă  Bengbu (dans la province d’Anhui) par un accident, et Pei dĂ©cida donc de se loger Ă  l’hĂŽtel de transport de Bengbu. Un matin, il fut repĂ©rĂ© par un maĂźtre local de la mante religieuse nommĂ© Li alors qu’il pratiquait ses arts martiaux dans un parc. Li lui rendit visite Ă  son hĂŽtel et l’invita Ă  un banquet qui se tenait dans un autre hĂŽtel. Une fois le banquet terminĂ©, Li a demandĂ© si Pei et lui pouvaient comparer leurs compĂ©tences. Pei Xirong suggĂ©ra que chacun d’entre eux exĂ©cute une routine, pour voir les techniques de l’autre. Li rĂ©pondit: “Si vous vous inquiĂ©tez de nos techniques, je vais pratiquer avec mon disciple”. En disant cela, Li a commencĂ© Ă  s’entraĂźner avec son disciple. Ses techniques de paume Ă©taient impressionnantes et il avait l’habitude d’utiliser des gifles au visage pour gagner.

Pei releva sa robe et commença Ă  se battre avec Li. Li continua d’essayer d’attaquer le visage de Pei, avec pour seul rĂ©sultat que Pei se dĂ©robe Ă  chaque fois. Li Ă©tait habile et a soudainement attaquĂ© la taille de Pei avec la technique du coup de pied fantĂŽme (éŹŒèžčè…ł guǐ chuĂ i jiǎo). L’intention de Li en faisant cela Ă©tait que si la technique rĂ©ussissait, Pei serait blessĂ© Ă  coup sĂ»r; s’il utilisait ses bras pour essayer de saisir la jambe, Li attaquerait le visage de Pei. Afin de se dĂ©fendre contre l’attaque au visage de Li, Pei utilisa sa jambe pour intercepter le coup de pied. Li attrapa ensuite la jambe de Pei. Pei a ensuite utilisĂ© la technique du coup de poing au genou (ć†Č膝 chƍng xÄ«) des huit stratĂ©gies de combat (ć…«ć­—ćŠŸ bāzĂŹ gƍng) du poing de la forme et de l’intention (ćœąæ„æ‹ł xĂ­ng yĂŹ quĂĄn ) pour frapper les cĂŽtes de Li, le faisant tomber au sol.

Li s’est alors levĂ© et a essayĂ© d’utiliser Le tigre mĂ©chant bondit sur les moutons (恶虎扑矊 Ăš hǔ pĆ« yĂĄng) pour donner un coup de tĂȘte Ă  Pei dans la poitrine. Pei, voyant que Li s’impliquait totalement, utilisa une technique de luxation disloquant la mĂąchoire infĂ©rieure de Li. Par la suite, Pei replaca la mĂąchoire de Li et lui donna des mĂ©dicaments. Ils devinrent ensuite amis, Li demandant Ă  Pei de rester Ă  Bengbu pour Ă©changer des techniques.

La victoire de Pei sur Li l’a rendu cĂ©lĂšbre dans la province d’Anhui. À cette Ă©poque, Zhengyangguan comptait deux joueurs cĂ©lĂšbres portant le nom de famille Gao. Ils firent un voyage Ă  Bengbu rien que pour inviter Pei Xirong Ă  visiter Zhengyangguan. L’un des Gaos Ă©tait si fort qu’il pouvait jouer avec une serrure en pierre de 100 kg [4] comme s’il faisait tourner une bille. Pei, en rĂ©alisant sa force, utilisa sa paume des huit trigrammes en forme de dragon (éŸ™ćœąć…«ćŠæŽŒ lĂłng xĂ­ng bāguĂ  zhǎng) pour serpenter et s’Ă©chapper, de sorte que Gao ne puisse pas s’approcher. Ainsi, mĂȘme si Gao Ă©tait puissant, il ne pu trouver d’opportunitĂ© pour saisir Pei. Parce que Gao avait pratiquĂ© tellement de dur (硬抟 yĂŹng gƍng), alors que le combat se prolongeait, il commença Ă  se fatiguer et Ă  avoir une respiration sifflante. Gao, voulant que Pei reste immobile, ramassa une poignĂ©e de sable et la lança aux yeux de Pei. À sa grande surprise, Pei rĂ©agit immĂ©diatement et sorti son Ă©ventail en fer, bloquant le sable. Gao a ensuite attrapĂ© le bras de Pei et a tentĂ© d’utiliser la technique du sac Ă  dos (èƒŒćŒ… bĂši bāo) contre laquelle Pei Xirong a de nouveau utilisĂ© une technique de luxation pour disloquer l’avant-bras de Gao, remportant le combat.

ImmĂ©diatement aprĂšs sa victoire Ă  Zhengyangguan, Pei a pris un train de Bengbu Ă  Wuxi, oĂč l’un de ses amis l’a prĂ©sentĂ© au dĂ©partement d’athlĂ©tisme de l’universitĂ© de Jiangnan. En 1951, l’universitĂ© de Jiangnan obĂ©it Ă  l’ordre de fusionner avec l’universitĂ© de Nanjing, et Pei est donc venu Ă  Shanghai pour enseigner Ă  l’universitĂ© de Fudan (l’une des meilleures universitĂ©s de Chine). Pendant son sĂ©jour Ă  Shanghai, il a continuĂ© Ă  s’entraĂźner dur, bĂ©nĂ©ficiant des conseils de ć°č玉璋 Yǐn YĂčzhāng, de è‘Łæ–‡äżź Dǒng WĂ©nxiĆ« [5], de é»„äŒŻćŻż HuĂĄng BĂłshĂČu et èƒĄè€€èŽž HĂș YĂ ozhēn [6]. Avec l’avĂšnement de la RĂ©volution culturelle, les fonctions d’enseignement de Pei ont Ă©tĂ© suspendues.

AprĂšs sa retraite, Pei a acceptĂ© des postes dans diverses associations de Qi Gong et d’arts martiaux et a fait des tournĂ©es de confĂ©rences au Japon, en Malaisie et Ă  Singapour. Ses Ă©tudiants incluent Gao Tieniao (enseignant maintenant en SuĂšde), ainsi que Liu Xiaoling et Jane Yao (tous deux enseignent maintenant aux États-Unis).

En exĂ©cutant l’ensemble, les mouvements doivent ĂȘtre Ă©tendus (pas Ă  l’Ă©troit), les formes gracieuses et agiles, avec une force qui coule continuellement sans interruption, comme de l’eau qui coule. Lorsque vous avez terminĂ© une sĂ©quence, vous devez passer Ă  la suivante afin que vos mouvements s’enchaĂźnent sans fin, complĂ©tant les aspects durs et mous. Utilisez votre corps pour diriger vos bras, utilisez la volontĂ© pour diriger votre flux d’Ă©nergie et utilisez le flux d’Ă©nergie pour dĂ©placer votre corps. Votre pratique doit ĂȘtre lente, gracieuse et harmonieuse. Lorsque vous effectuez des motifs, utilisez des mouvements circulaires et une force de spirale interne. Votre mouvement doit ĂȘtre fait selon le flux sans fin d’Ă©nergie vitale dans vos mĂ©ridiens, de sorte que l’Ă©nergie vitale et le sang soient rĂ©partis sur tous les organes et parties du corps, pour atteindre le but de la force interne et de la puissance externe.’


  1. Le mouvement de l’union de la justice et de la concorde (çŸ©ć’Œćœ˜è”·çŸ© yĂŹhĂ©tuĂĄn qǐyĂŹ), plus communĂ©ment connue sous le nom d’insurrection des boxeurs, Ă©tait une secte qui croyait pouvoir accomplir des exploits extraordinaires grĂące Ă  l’entraĂźnement, aux arts martiaux et Ă  la priĂšre. Ils lancĂšrent la RĂ©bellion des Boxers (1898-1901).
  2. Les lanternes rouges Ă©tait une branche du Yihetuan qui n’acceptait que les femmes, elle Ă©tait localisĂ©e Ă  Tianjin.
  3. Dans une «famille» d’arts martiaux traditionnels chinois, les disciples reçoivent souvent des noms de gĂ©nĂ©ration basĂ©s sur un poĂšme transmis par le fondateur du style. Ainsi, par exemple, le maĂźtre de baguazhang de quatriĂšme gĂ©nĂ©ration, Sun Zhijun, est de la gĂ©nĂ©ration du caractĂšre ć±± shān [montagne], basĂ© sur un poĂšme laissĂ© par Dong Haichuan.
  4. Les cadenas en pierre étaient utilisés pour la musculation dans les arts martiaux traditionnels chinois.
  5. Dong Wenxiu était un maßtre de bagua et de xingyi qui était considéré comme un petit-neveu de Dong Haichuan. La plupart de son enseignement venait de Liang Zhenpu, mais il a également reçu des instructions de Liu Fengchun, Li Cunyi et Zhang Zhaodong.
  6. Hu Yaozhen (1897-1973) Ă©tait un maĂźtre du Xinyiquan qui Ă©tait Ă©galement trĂšs versĂ© dans l’acupuncture, la mĂ©decine chinoise et diverses sortes de qigong. Il a d’abord appris le Xinyiquan de Peng Tingjuan, et Mu Xiuyi et plus tard a appris le taijiquan de Zhang Qinglin (le neveu de Yang Chengfu). Il est surtout connu pour avoir enseignĂ© le Feng Zhiqiang.

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