Printemps

昄 chĆ«n, le mouvement qui porte Ă  la rencontre les uns des autres les souffles du ciel et de la terre dĂ©clenche, par cette conjonction, un surgissement dont la violence et la puissance donnent Ă©lan Ă  un dĂ©ferlement qui s’Ă©tend aussi loin que possible.

昄 chĆ«n

Début du printemps, encre & couleur sur papier de GuanZhi
Début du printemps, Guan Zhi

昄䞉月
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箠敏 SĂčwĂšn 2

æ˜„äž‰æœˆæ­€èŹ‚ chĆ«n sān yuĂš cǐ wĂši
Les trois mois du printemps sont appelés :
ç™Œé™ł fā chĂ©n
Jaillir et déployer

Le mouvement qui porte Ă  la rencontre les uns des autres les souffles du ciel et de la terre dĂ©clenche, par cette conjonction, un surgissement dont la violence et la puissance donnent Ă©lan Ă  un dĂ©ferlement qui s’Ă©tend aussi loin que possible.

La muraille de Chine au printemps
La muraille de Chine au printemps
ć€©ćœ°äż±ç”Ÿ tiāndĂŹ jĂč shēng
Ciel et Terre ensemble produisent la vie
èŹç‰©ä»„æŠź wĂ n wĂč yǐ rĂłng
Les Dix mille ĂȘtres en resplendissent.
Un oiseau à Ɠil blanc vole parmi les cerisiers en fleurs au Jardin botanique de Nanjing Zhongshan
Un oiseau à Ɠil blanc vole parmi les cerisiers en fleurs au Jardin botanique de Nanjing Zhongshan

La production de la vie est initiĂ©e avec assez de force pour se poursuivre ; tous les ĂȘtres la ressentent.

☳ 震 zhùn
L’Ă©veilleur. Il est un des huit trigrammes du bāguĂ  et a pour image naturelle le tonnerre.
Qualités : Impulsion, mise en route, secousse
D’autres images associĂ©es au zhĂšn sont l’Ă©veilleur, le dragon, le fils ainĂ©, le pied, le jaune foncĂ©, une grande rue, un roseau ou un jonc.
☎ ć·œ xĂčn
Le doux. Il est un des huit trigrammes du bāguà et a pour image naturelle le vent, le bois.
Qualités : Pénétration, soumission, intériorisation
D’autres images associĂ©es au xĂčn sont la fille ainĂ©e, le coq, les cuisses, le corbeau, le travail, le blanc, le long, le haut, l’indĂ©cis.

Les animaux hibernant sont émus par le coup de tonnerre qui annonce la pénétration du ciel, fécondateur et initiateur, dans la terre qui le désire ; ils sortent au jour.

Arbres en fleurs le long de Kelly Drive Ă  Philadelphie
Arbres en fleurs le long de Kelly Drive Ă  Philadelphie
ć€œè‡„æ—©è”· yĂš wĂČ zǎoqǐ
A la nuit on se couche, Ă  l’aube on se lĂšve

Les humains Ă©prouvent une excitation semblable dans leur corps et dans leur coeur ; ils se lĂšvent et commencent Ă  s’activer quand le jour pointe, mais, prudemment, se retirent quand le soleil disparaĂźt pour ne pas fatiguer les forces encore prĂ©caires du printemps, pour ne pas trop enhardir en eux la montĂ©e de la sĂšve, ce qui dĂ©clencherait des cĂ©phalĂ©es ou d’autres maux, par exagĂ©ration de la poussĂ©e vers le haut du sang et des souffles.

Cerisiers en fleurs Ă  Chidorigafuchi Ă  Tokyo
Cerisiers en fleurs Ă  Chidorigafuchi Ă  Tokyo
ć»Łæ­„æ–Œćș­ guǎng bĂč yĂș tĂ­ng
On arpente la cour à grandes enjambées
èą«é«źç·©ćœą bĂši fĂ  huǎn xĂ­ng
Cheveux dĂ©nouĂ©s, le corps Ă  l’aise.

Le foie prend le commandement et instille dans les muscles un sang frais et des souffles vifs ; tout le corps dĂ©sire bouger et s’exerce Ă  retrouver la mobilitĂ© assoupie durant l’hiver ; il s’agit de le faire progressivement, de supprimer les obstacles Ă  la libre circulation, dans les muscles, de tout ce qui les vivifie et les meut. Ces obstacles sont physiques (ceinture serrĂ©e
) ou mentaux le vouloir doit se tendre dans la mĂȘme direction pour encourager le mouvement ; en retour, le libre exercice d’une force musculaire, de plus en plus dĂ©ployĂ©e, encourage l’orientation intĂ©rieure du vouloir. Ce dernier donne la coloration de la vie intĂ©rieure, la nuance qui accompagne le jeu des sentiments, des rĂ©actions et des expressions.

Fleurs de pĂȘchers dans une ferme du district de Luyang , Hefei
Les gens apprĂ©cient les fleurs de pĂȘchers dans une ferme du district de Luyang Ă  Hefei, en mars 2017.
ä»„äœżćż—ç”Ÿ yǐ shǐ zhĂŹ shēng
On exerce son vouloir pour la poussée de la vie
ç”Ÿè€Œć‹żæźș shēng Ă©r wĂč shā
Faire vivre et ne pas tuer
äșˆè€Œć‹żć„Ș yǔ Ă©r wĂč duĂł
Donner, ne pas ĂŽter
èłžè€Œć‹żçœ° shǎng Ă©r wĂč fĂĄ
Récompenser, ne pas punir
æ­€æ˜„æ°Łä苿‡‰ cǐ chĆ«n qĂŹ zhÄ« yÄ«ng
Ainsi se conforme-t-on aux souffles du printemps
逊生äč‹é“äčŸ yǎngshēng zhÄ« dĂ o yě
La voie pour l’entretien de la poussĂ©e de la vie

Au printemps, on est un printemps pour soi et pour les ĂȘtres : on est prodigue et gĂ©nĂ©reux, on mesure de moins en moins son effort, car la pĂ©riode de temps supporte de plus en plus la dĂ©pense de la vitalitĂ© ; on ne compte pas plus ce que l’on donne aux autres, sa famille, ses proches ; on laisse en vie ceux-lĂ  mĂȘme qui, en d’autres temps, auraient Ă©tĂ© chĂątiĂ©s et tuĂ©s pour que la paix de la sociĂ©tĂ© ne soit pas menacĂ©e, en des moments difficiles, par des Ă©lĂ©ments nuisibles, fixateurs et propagateurs de troubles. Le corps humain et le corps social reposent sur les mĂȘmes lois, qui sont celles du naturel.

Le printemps transforme la Chine en mer de fleurs, Cecilia Zhang
Le printemps transforme la Chine en mer de fleurs, Cecilia Zhang
逆äč‹ć‰‡ć‚·è‚ nĂŹ zhÄ« zĂ© shāng gān
Aller Ă  contre-courant porterait atteinte au foie
ć€ç‚șćŻ’èźŠ xiĂ  wĂši hĂĄn biĂ n
Causant, Ă  l’Ă©tĂ©, des altĂ©rations dues au froid
ć„‰é•·è€…ć°‘ fĂšng zhǎngzhě shǎo
Par insuffisance de l’apport Ă  la croissance

Qui restreint ou contient en lui ce mouvement, ne laisse pas le bois-qui-est-le-foie sortir ses effets. On dira, quasi indiffĂ©remment, bois, foie, foie-qui-est-le-bois, car l’Ă©lĂ©ment et le zang qui l’exprime en un humain sont, analogiquement, une seule chose. L’obstruction ou l’impuissance du foie ne donne pas assez de vivacitĂ© Ă  l’animation ; le feu-qui-est-le-cƓur ne pourra pas prendre appui sur cet Ă©lan pour apporter partout la douce chaleur ; le froid rĂ©duira activitĂ© et dĂ©veloppement, submergeant un feu sans force.

Photographie des cerisiers en fleur du temple Ninna-ji
Chaque printemps, Ninna-ji est décorée de fleurs de cerisier en pleine floraison.

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