Rites des Zhou

週禮 zhōulǐ

Le livre des Rites des Zhou fut connu jusqu’aux Tang sous le nom du livre des fonctionnaires des Zhou (周官 zhōuguān) car c’est en fait une liste de fonctions officielles réparties en 6 catégories qui inspirèrent les 6 ministères de l’administration impériale. Il devrait sa survie à Liu Xian, prince de Hejian (河間王 Héjiān wáng), parent de Wudi, actif collectionneur de textes anciens. C’est à lui qu’on aurait apporté l’ensemble auquel manquait le chapitre 6, pour lequel une récompense importante fut promise, mais en vain. Comme tous les documents remis par le prince à l’empereur, il aurait été archivé dans la bibliothèque impériale et laissé de côté jusque l’année -9, où Liu Xin (劉歆) reprit le travail de bibliographe de son père Liu Xiang (劉向). Liu Xin, qui en attribua la rédaction au Duc de Zhou, remplaça le chapitre manquant par un autre document sur la fonction publique, disparu depuis.

Tous les rouages politiques et administratifs y sont exposés avec une entière évidence, tant leurs spécialités propres, que leurs rapports d’action. Tous les offices qui concourent au mécanisme général du gouvernement, depuis celui du souverain jusqu’à celui du dernier magistrat du peuple, y sont individuellement décrits, réglés, fixés, jusque dans les moindres particularités de leurs attribution et de leurs devoirs […] .

JB Biot in Avertissement de l’édition de l’Imprimerie nationale de 1851

Le zhōuguān fut donc dès les Han orientaux soupçonné d’être un faux au service de l’usurpateur. Actuellement, rares sont ceux qui y voient un document du début des Zhou. Les opinions se partagent entre une rédaction vers la fin des Royaumes combattants comprenant des interpolations Han, et une fabrication de Liu Xin au début de l’ère chrétienne. Il fut traduit en français par Édouard Biot.