Théorie des méridiens

經絡 jīng luò

Modèle d'acupuncture en bois, Asie, années 1600, vue latérale du profil du haut du torse et de la tête

La théorie des méridiens qui fournit une structure au concept de holisme en médecine traditionnelle chinoise. Le yin~yang et les cinq éléments supposent une forme physique dans le corps sous la forme de méridiens et d’organes ayant chacun une nature unique.

Dans l’environnement extérieur, le méridien relie les organes entre eux et le corps au qì. En fait, dans la médecine traditionnelle chinoise, les méridiens sont partie intégrante des organes eux-mêmes. À cet égard, la théorie des méridiens et la théorie des organes sont indissociables. Les méridiens ne sont pas des voies creuses qui transportent des substances dans les divers organes, mais au contraire des agents actifs qui participent au processus physiologique effectif.

Les sources de la théorie des méridiens

On peut identifier cinq sources fondamentales, d’où est probablement issue la théorie des méridiens:

  • l’histoire de l’autopsie,
  • l’histoire de la chirurgie et des châtiments impériaux,
  • les techniques ésotériques du qi gong,
  • l’expérience clinique classique,
  • la philosophie chinoise classique.

Les techniques ésotériques du qi gong

L’histoire du qi gong montre qu’enraciné dans la terre du chamanisme préhistorique, le qi gong s’est développé au cours de millénaires jusqu’à constituer une sorte de domaine scientifique autonome. Les praticiens suivent des programmes rigoureux pour améliorer les capacités du corps à se guérir lui-même. Certains des plus anciens schémas des trajets des méridiens dans lesquels le qì est dit circuler impliquent des références au qi gong sous la forme de techniques de respiration.

La structure physique du méridien

间 jiān
intervalle, travée, durant, pièce, chambre
间 jiàn
séparer, mettre un intervalle
隙 xì
fente, fissure, occasion
气 qì
gaz, air, souffle, odeur, vigueur, énergie, colère, irriter
化 huà
changer, transformer, fondre, digérer, se transformer en imitant un modèle, éduquer, transformer les mœurs, convertir

Au peut considérer que les méridiens sont des espaces  (間隙 jiàn xì) situés dans le corps, des chemins que l’on pourrait assimiler aux espaces entre les tissus conjonctifs du corps.

Dans un sens plus large, le concept de méridien renvoie non seulement aux espaces mais également à tout ce que ces derniers englobent. Il comprend non seulement les espaces entre les tissus conjonctifs mais aussi les structures et les liquides qui y sont contenus et que ces tissus conjonctifs mettent en contact les uns avec les autres.

Un méridien est donc comme un fleuve avec ses rives et toute la complexité de la vie que l’on trouve dans l’eau comprise entre ces rives. Dans le corps, les méridiens sont donc un regroupement de tissus conjonctifs qui rassemble des vaisseaux sanguins, des os, des vaisseaux lymphatiques, des nerfs, des tissus et des liquides interstitiels dans le cadre de leur zone d’action.

La difficulté est d’unifier ces concepts physiques avec la connaissance traditionnelle de la transformation du qì (氣化 qì huà).

Les concepts fondamentaux

網絡 wǎng luò

Les méridiens sont un réseau de relations entremêlées

  • Le système des méridiens relie les organes internes entre eux, et les relie à la surface du corps et à l’environnement pris au sens large.
  • Le réseau des méridiens unifie les autres systèmes du corps comme les systèmes digestif, lymphatique, nerveux, reproductif, etc, en un tout cohérent et réactif.
  • C’est grâce à ce réseau que les organismes vivants s’adaptent aux changements de leur environnement extérieur.

Les méridiens sont « vivants », de la même façon que l’on peut dire que le cœur ou les poumons sont vivants.

通道 tōng dào

Les méridiens sont des voies

  • Le réseau des méridiens est un système de voies dans lesquelles l’énergie vitale et les nutriments du corps circulent.
  • Ils servent à unifier et à intégrer les structures anatomiques plus vastes associées à chaque organe interne.
  • Les méridiens peuvent transportent également les pathologies d’origine externe en raison de leur localisation superficielle par rapport aux organes yin et yang. Lorsqu’un facteur pathogène externe envahit le corps, il commence souvent par envahir le méridien.
  • Les méridiens ont un rôle d’intégration, lorsque le dysfonctionnement d’un organe ou une perturbation émotionnelle provoquent une maladie d’origine interne, ceux-ci sont aussi impliqués.

Ainsi, les méridiens sont affectés par la présence de tout facteur pathogène, qu’il soit interne ou externe, capable de produire des modifications visibles à la surface du corps, sur le trajet du méridien.

途徑 tú jìng

Les méridiens comme système de communication

Dans la physiologie traditionnelle, on considère les méridiens comme transmettant des informations sur l’environnement extérieur aux organes internes. Ils transmettent aussi des informations entre les organes internes eux-mêmes. Le concept de 氣 qì dans les méridiens est lié à cette fonction.

La progression de la maladie dans les méridiens implique des modifications matérielles provenant de modifications relativement immatérielles dans la circulation du qì.

Le concept d’un réseau de méridiens implique une forme « d’intelligence du corps » avec une information sur l’état des organes se déplaçant dans les tissus conjonctifs.

Lorsque le système des méridiens est incapable de réagir correctement ou d’intégrer des modifications dans les environnements internes et externes, tout comme les changements du métabolisme du corps ou même des conditions sociales, la maladie ou le mal être s’ensuit.

Lorsque les organes ne fonctionnent pas correctement, c’est le système des méridiens qui va aider à restaurer le métabolisme normal.

Système des méridiens, illustration de l'Encyclopédie Impériale
Système des méridiens, illustration de l’Encyclopédie Impériale
Illustration des points d'acupuncture du corps humain
Les points d’acupuncture

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.