Traité des atteintes du froid

傷寒論 shāng hán lùn

張仲景 Zhāng Zhòngjǐng (150-219 EC) rédigea le Traité des atteintes du froid au début du 3e siècle de notre ère. Il ne s’agit pas à proprement parlé d’une œuvre d’acupuncture mais plus plutôt d’un traité de pharmacopée chinoise avec des recettes médicinales utilisant les théories médicales déjà utilisées dans le Classique interne de l’empereur Jaune ou le  Classique des difficultés. C’est l’un des livres médicaux le plus commenté (entre cinq cents et neuf cents commentateurs), dont la plupart des recettes de phytothérapie sont encore utilisées de nos jours. Le Shānghán lùn a la particularité également de ne traiter, comme son nom l’indique, que des atteintes par le froid, donc les refroidissements infectieux, certaines pathologies pulmonaires, digestives, le paludisme, les maladies contagieuses, etc.

Portrait de Zhang Zhongjing
張仲景 Zhāng Zhòngjǐng (150-219 EC)

Les modes thérapeutiques de base sont au nombre de huit : sudorification, vomification, purgation, harmonisation, réchauffement, réfrigération ou purification, tonification et dispersion. La sudorification est surtout employée au premier stade de la maladie pour chasser les « énergies » pathogènes de la partie superficielle (錶 biǎo) du corps , comme le vent ou le froid. On utilisera des plantes telles que la branche de cannelier (cinnamomum aromaticum), l’éphèdre..

L’ouvrage est subdivisé en six parties en fonction des atteintes énergétiques selon le classement des grands méridiens allant de la superficie à la profondeur du corps : taiyangyangmingshaoyangtaiyinshaoyin, et jueyin. Il faut noter que l’évolution de la maladie selon ces niveaux structurels sera identique dans les chapitres 31 du  Classique interne de l’empereur Jaune, mais différente dans le chapitre 6 où on retrouve un ordre différent : taiyangshaoyang, yangmingtaiyinshaoyin et jueyin. Des auteurs modernes offrent aussi une autre classification selon la dialectique 陰陽 yīn~yáng et le rapport externe-interne (錶裡 biǎo~lǐ) du chapitre 24 des questions simples : taiyangshaoyang, yangmingtaiyinjueyinet shaoyin. Marié considère que bien que l’on puisse étudier la pénétration de l’agent pathogène selon cette méthode, la méthode du Traité des atteintes du froid est préférable.

Ainsi dans les maladies du Taiyang, niveau énergétique le plus superficiel formé par l’association du méridiens intestin grêle et du méridien de vessie, on pourra observer deux sortes de maladies : le shanghan et le zhongfeng. On observera par exemple au cours de cette dernière les symptômes suivants : maux de tête, nuque raide, fièvre, crainte du vent, sudation avec frilosité. La thérapeutique consistera à utiliser la sudorification par décoction de cannelle qui permettra d’harmoniser et régulariser les souffles défensifs et nourriciers.

A noter que même si le traitement est phytothérapique, de nombreuses propositions acupuncturales ont été reprises dans le  Compendium d’Acupuncture et Moxibustion. Ainsi une technique de sudorification en cas de d’atteinte du taiyang par le vent (zhongfeng) consiste à puncturer les points : Le fond de la vallée, Rupture d’alignement, Porte du vent, Étang du vent.


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