本神 běn shén
L’activité de toutes ces composantes psychiques repose sur une relation intime, une véritable symbiose, avec les viscères (organes, moelle, cerveau, etc.). À tel point que les Chinois désignent sous le nom d’entités psychoviscérales, ces entités, à la fois physiques et psychiques, qui prennent soin des essences et qui maintiennent un milieu propice à l’expression des esprits.
Ainsi, la théorie des cinq éléments associe chaque organe à une fonction psychique particulière :
- la direction des entités viscérales revient à l’esprit du cœur (心神 xīn shén) qui désigne la gouverne, la conscience globale, rendue possible par l’action collégiale, combinée et complémentaires des différentes entités psychoviscérales ;
- les reins (肾 shèn) soutiennent la volonté (志 zhì) ;
- le foie (肝 gān) loge l’âme psychique (魂 hún) ;
- la rate (脾 pí) soutient l’intellect, la pensée ( 意 yì) ;
- le poumon (肺 fèi) loge l’âme corporelle (魄 pò).
L’équilibre provient de la relation harmonieuse entre les différents aspects des entités psychoviscérales. Il importe de noter que la MTC ne considère pas que la pensée et l’intelligence relèvent exclusivement du cerveau et du système nerveux comme dans la conception occidentale, mais qu’elles sont intimement liées à l’ensemble des organes.
Dans les écoles taoïstes d’alchimie interne (道家的内丹学中 dàojiā de nèidān xué zhōng), il y a un dicton selon lequel les trois fleurs se rassemblent au sommet (三花聚顶 sān huā jù dǐng), les cinq qi mènent à l’origine (五气朝元 wǔ qì cháo yuán). Les trois fleurs se rassemblent au sommet font référence à l’expérience spirituelle d’une personne, tandis que l’expression les cinq qi mènent à l’origine est liée au 氣 qì des cinq organes internes : le cœur, le foie, les reins, les poumons et la rate. Lorsque le souffle des cinq organes internes est est retourné à l’espace vide à l’intérieur de l’ombilic (黄庭 huáng tíng), qui est considéré comme le 五氣朝元 wǔ qì cháo yuán, la méthode taoïste d’entraînement au qì.