土 tǔ
L’élément terre ne correspond pas à une saison, contrairement au bois, au feu, au métal et à l’eau, mais il est influent aux intersaisons. L’ordonnance des quatre saisons selon les points cardinaux : le printemps à l’est, l’été au sud, l’automne à l’ouest, l’hiver au nord ; suppose un observateur central. Ce centre, notamment par sa stabilité, est nommé terre et, si les quatre points cardinaux définissent une orientation spatiale, ils entretiennent aussi des relations particulières avec le centre, terre, caractérisées par l’échange, comme tous les phénomènes obéissant au principe yin~yang.
Ainsi, à travers don et réceptivité, les quatre éléments prennent naissance au cœur de la terre et, grâce à son énergie, se transforment en son sein. Juste retour des choses, la terre, elle, va se nourrir des fruits de cette transformation des éléments : le bois qui pourrit, les feuilles d’automne, les cendres métalliques et minérales du feu, vont former l’humus grâce aux pluies et cours d’eau et à l’action digestive des micro-organismes.
Nourricière, la terre distribue aux êtres humains tous les fruits de sa chair sans compter, sans discrimination. Elle permet la croissance et la maturation des végétaux, se donne comme support pour toutes sortes de constructions. Perméable, elle reçoit les influences extérieures qui se manifestent entre autres par les climats (chaleur, vent, froid, pluie, sécheresse), sous l’effet desquels elle se modifie ; la chaleur et le vent l’assèchent, la pluie ou les cours d’eau l’humectent, le froid craquelle sa surface. Réceptive à travers cet accueil des influences célestes, elle l’est aussi sous la main de l’homme qui aménage surface et sous-sol, pour le meilleur et pour le pire.
Les essences combinées du ciel et de la terre font le yin et le yang. Les essences ordonnées yin-yang font les quatre saisons et des essences répandues des quatre saisons se font les dix mille êtres.
Dans la pensée chinoise, la combinaison des énergies du ciel, yang, et de la terre, yin, donne la vie. Ils se rencontrent, s’épousent et se fécondent au printemps, s’unissent en parfaite harmonie en été et produisent inlassablement puis, à l’automne, le ciel se retire doucement alors que la terre continue de s’épanouir et, enfin, l’hiver signe le temps de la séparation. La Terre, docile, reçoit et transforme, manifeste les énergies du ciel.
L’homme, fruit de l’union des souffles du ciel et de la terre, prend place entre ces deux pôles en tant que récepteur-émetteur, ne pouvant survivre sans le passage incessant des différents souffles en lui.
ssi protège.
時 | shí | Saison | Intersaison | ||
Climat | Humidité | 溼 | shī | ||
Action de la saison | Transformer | 化 | huà | ||
方 | fāng | Cinq directions | Centre | 中央 | zhōng yāng |
星 | xīng | Planète | Saturne | 鎮星 土星 | zhèn xīng tǔ xīng |
臟 | zàng | Organe plein | Rate | 脾 | pí |
腑 | fǔ | Organe creux | Estomac | 胃 | wèi |
五體 | wǔtǐ | Cinq parties | Chairs | 肉 | ròu |
脉 | mài | Pouls | En intermittence | 代 | dài |
色 | sè | Couleur | Jaune | 黃 | huáng |
五聲 | wǔ shēng | Son corporel | Chant | 歌 | gē |
音 | yīn | Cinq notes | Gong | 宮 | gōng |
竅 | qiào | Orifice | Bouche | 口 | kǒu |
變動 | biàn dòng | Mouvement | Éructation | 噦 | yuě |
五神 | wǔ shén | Cinq esprits | Intention | 意 | yì |
五誌 | wǔ zhì | Cinq vouloirs | Pensée | 思 | sī |
榮 華 | róng huá | gloire meilleure partie | Lèvres | 唇 | chún |
味 | wèi | Saveur | Doux | 甘 | gān |
Nombre | Cinq | 五 | wǔ | ||
五液 | wǔ yè | Cinq fluides | Salive | 涎 | xián |
德 | dé | Vertu | Confiance | 信 | xìn |
臭 | xiù | Odeur | Parfumé | 香 | xiāng |
谷物 | gǔ wù | Grain | Millet | 稷 | jì |
牲 | shēng | Animal domestique | Bœuf | 牛 | niú |
- Œuvre de Tchoang-tzeu traduit par Léon Wieger, publié en 1913