夏朝 xià cháo
2100 – 1600
La dynastie Xia trouve sa source dans l’historiographie chinoise, en particulier le Classique des documents. Ces textes, les plus anciens de l’historiographie chinoise, concernent la politique et l’administration des souverains de l’antiquité chinoise, depuis Yao.
Les textes du Classique des documents proviennent pour la plupart de la cour royale de Zhou. Selon ces textes la dynastie Xia aurait été la première des Trois dynasties de la Chine pré-impériale. Elle débuterait par la venue d’un héros, ses successeurs rencontrant des difficultés, puis la dégénérescence se serait installée, des dérèglements célestes seraient intervenus, entraînant la chute de la dynastie.
Généralement la communauté scientifique considère cette dynastie comme un mythe d’origine qui pourrait avoir été composé au premier millénaire avant notre ère, sous la dynastie Zhou, précisément pour des raisons propres à cette dernière dynastie. Les vestiges inattendus d’une vaste ville aux fortifications de pierre, découverts depuis 2013 à Shimao dans le xian de Shenmu au Shaanxi, relancent la question. Les autorités chinoises voient dans ce site néolithique la première preuve archéologique de l’existence de la mythique dynastie des Xia.
Le Livre des Montagnes et des Mers dit que Yu est le fils de Baima (Cheval Blanc), qui est lui-même le fils de Luoming (Chameau Brillant). Ce dernier est le fils de Huangdi, l’Empereur Jaune.
Yu le Grand est connu pour avoir permis aux eaux des fleuves de Chine de s’écouler, probablement par des travaux d’entretien du réseau existant. En construisant des digues, son père Baima, également appelé Gun, les avaient bloquées. Selon Marcel Granet, Yu put ainsi ramener la richesse et des récoltes abondantes. Mais l’entretien des cours d’eau nécessitait la levée des tributs, dont il établit la juste mesure. Il parcourut le territoire dans les quatre directions et établit chacun à sa place : « Chinois et Barbares ». Et la paix fut rétablie. Mais à sa mort il semble que le principe de l’élection du meilleur d’entre eux par les seigneurs, désigna le fils de Yu, instaurant de ce fait la première dynastie. Ce fils, Qi, fut essentiellement un guerrier. Et le dernier de la dynastie un tyran qui avait perdu le Mandat du Ciel. Ainsi il perdit la bataille qui l’opposait au fondateur de la dynastie suivante, le roi Tang, des Shang.
D’après les textes chinois, le nom du fief de Yu, Xia, est devenu celui de sa dynastie. Ce nom signifie « été ». Or Huangdi aurait créé une danse appelée Xianzhi, qui était exécutée au solstice d’été sur un tertre carré placé au milieu d’un lac. Ce tertre représentait sûrement la Terre. Yu était un fondeur (comme son fils Qi et comme Huangdi), puisqu’il aurait fabriqué neuf chaudrons tripodes en bronze, qui devinrent des symboles du pouvoir des empereurs de la Chine antique. Ces chaudrons apparaissent effectivement dans la culture d’Erlitou, sur laquelle les archéologues chinois ont longtemps placé la capitale du royaume Xia.