Automne

秋 qiĆ« manifeste le dĂ©clin du yang et la naissance du yin.

秋 qiĆ«

Barrage d'automne, photographie de Yangshuo
Barrage d’automne, photographie de Yangshuo

A l’automne le ciel et la terre amorcent leur sĂ©paration

A l’inverse du printemps, qui se caractĂ©rise par un mouvement Ă©nergĂ©tique ascendant, l’automne manifeste le dĂ©clin du yang et la naissance du yin.

Apres la pĂ©riode de saturation du feu de l’Ă©tĂ© dans l’expression d’un yang maximum, et grĂące au pouvoir de maturation et de transformation de l’Ă©lĂ©ment terre dans l’intersaison, l’automne dĂ©ploie une Ă©nergie plus tempĂ©rĂ©e. Les forces du ciel se retirent doucement, la lumiĂšre solaire, moins ardente, teinte d’un Ă©clat particulier les couleurs des paysages, Ă©clat propre au mĂ©tal. Celui-ci, associe a l’ouest, au soleil couchant, nous offre comme le crĂ©puscule les nuances poudrĂ©es et profondes des ocres, des ors et des brans.

Toutes les forces de vie, actives aux saisons prĂ©cĂ©dentes, suintent maintenant des fruits de la terre, saturĂ©s de chaleur, de couleurs et d’odeurs.

Le rĂŽle de l’homme au sein de la nature est encore sous le signe de l’activitĂ©, car il doit cueillir, rĂ©colter, trier, engranger tout ce qui lui permettra de passer l’hiver confortablement. Mais nous rĂ©coltons ce que nous avons semĂ©.

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En cela, l’automne nous permet d’Ă©valuer les productions et les moyens mis en oeuvre pour mener Ă  bien le travail de la terre, durant les mois prĂ©cĂ©dents. Ce jugement est prĂ©sent dans le crĂ©ateur, le pĂšre qui, avant de se sĂ©parer de la terre-mĂšre, pour l’hiver, pose un dernier regard sur l’ordre Ă©tabli.

Barrage d'automne, photographie de Yangshuo
Barrage d’automne, photographie de Yangshuo

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Le Joyeux donne deux images trĂšs caractĂ©ristiques de l’automne. AprĂšs tant d’efforts fournis pendant le printemps et l’Ă©tĂ© pour qu’arrivent Ă  maturitĂ© les semailles, pour que la vie suive son cours le mieux possible, la saison de la rĂ©colte apporte joie et satisfaction profondes. Ce n’est pas la joie du printemps, le coup de tonnerre intĂ©rieur dans l’Ă©nergie vive du yang naissant. La fatigue est prĂ©sente, le climat moins clĂ©ment. Le temps du repos n’est pas encore venu, mais l’homme peut enfin pousser un soupir de contentement au terme de son labeur. NaĂźt en lui un sentiment de plaisir subtil, il se trouve en Ă©tat de contemplation, telle l’eau paisible du lac reflĂ©tant le monde extĂ©rieur.

Dans ce reflet, pas de mensonge ou de distorsion de la rĂ©alitĂ©, l’image est conforme Ă  son modĂšle et, dans ce pouvoir rĂ©flĂ©chissant, le lac Ă©voque la sĂ©rĂ©nitĂ© : il s’agit de voir et d’accepter les choses telles qu’elles sont, sans projection et sans pour autant que cet apaisement intĂ©rieur ne soit inhibiteur de l’action. Mais cette sĂ©rĂ©nitĂ©, Ă  la fois symbolique et concrĂšte, que nous inspire l’atmosphĂšre automnale, est parfois difficile Ă  intĂ©grer.

Chant des bergers, photographie de Yangshuo
Chant des bergers, photographie de Yangshuo

Si fruits et feuilles en tombant Ă  l’automne ne font que suivre, sans Ă©tat d’Ăąme, un processus naturel, passant par l’Ăąge mĂ»r puis la mort, peut-ĂȘtre n’est-ce pas la valeur poĂ©tique de cette vision qui nous touche. Le temps passe, se dĂ©roule, les cycles s’enchaĂźnent et nous entraĂźnent dans le mĂȘme processus de transformation. Un certain vague Ă  l’Ăąme peut nous envahir, des pensĂ©es nostalgiques et l’incontournable bilan de notre vie passĂ©e. Mais la vie est mouvement, changement, et cet “arrĂȘt sur image ” n’a pas lieu de se prolonger.


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