火 huǒ
Depuis l’origine, le caractère 火 montre la flamme qui s’élève. C’est le feu avec ses aspects destructeurs, l’incendie qui détruit et ravage, ou le brûlis pour chasser ou cultiver, le foyer où l’on réchauffe et cuit les aliments et qui permet la survie, le flambeau qui éclaire et protège; c’est encore la brûlure qui blesse ou qui cautérise.
南方生熱
– 素問 Sùwèn 5
熱生火
火生苦
苦生心
心生血
血生脾
心主舌
其在天為熱
在地為火
在體為脈
在藏為心
在色為赤
在音為徵
在聲為笑
在變動為憂
在竅為舌
在味為苦
在志為喜
喜傷心
恐勝喜
熱傷氣
寒勝熱
苦傷氣
鹹勝苦
C’est l’étincelle de vie, la vivacité des mouvements et des réactions, l’intensité des passions, la fougue de la jeunesse, l’ardeur qui fait ètre «tout feu tout flamme».
時 | shí | Saison | Été | 夏 | xià |
| | Climat | Chaleur | 热 | rè |
| | Action de la saison | Croître | 長 | zhǎng |
方 | fāng | Cinq directions | Quadrant méridional | 南 | nán |
星 | xīng | Planète | Mars | 火星 荧惑 | huǒxīng yínghuò |
臟 | zàng | Organe plein | Cœur | 心 | xīn |
腑 | fǔ | Organe creux | Intestin grêle | 小肠 | xiǎo cháng |
五體 | wǔtǐ | Cinq parties | Circulations vitales | 脈 | mài |
脉 | mài | Pouls | En crochet | 鉤 | gōu |
色 | sè | Couleur | Rouge | 赤 红 | chì hóng |
五聲 | wǔ shēng | Son corporel | Rire | 笑 | xiào |
音 | yīn | Cinq notes | Zhi | 徵 | zhi |
竅 | qiào | Orifice | Langue | 舌 | shé |
變動 | biàn dòng | Mouvement | Oppression | 憂 | yōu |
五神 | wǔ shén | Cinq esprits | Esprits | 神 | shén |
五誌 | wǔ zhì | Cinq vouloirs | Allégresse | 喜 | xǐ |
五榮 華 | wǔ róng huá | Cinq splendeurs Meilleure partie | Teint Visage | 色 麵 | sè miàn |
味 | wèi | Saveur | Amer | 苦 | kǔ |
| | Nombre | Deux | 二 | èr |
五液 | wǔ yè | Cinq fluides | Sueur | 淚 | lèi |
德 | dé | Vertu | Sens des rites | 禮 | lǐ |
臭 | xiù | Odeur | Brûlé | 焦 | jiāo |
谷物 | gǔ wù | Grain | Millet glutineux | 黍 | shǔ |
牲 | shēng | Animal domestique | Mouton | 羊 | yáng |
Mais c’est aussi l’accélération exagérée, l’énervement, la colère, des sentiments cuisants et douloureux d’anxieté ou d’indignation, une tension pénible, une inquiétude désagréable, les pensées qui rongent le cœur et les désirs qui le dévorent.
Le feu est l’élément qui correspond au sud, à l’été, au cœur, et dont la caractéristique est de chauffer, flamber, enflammer, brûler, de s’élever, se propager, se répandre partout comme une fumée impalpable.
Le feu 火 fixe les formes données à la glaise par le potier, il est la chaleur et le rayonnement solaire, aussi indispensable que l’eau à la fécondité de la terre, le cœur soutient le yang de la rate et donne force à ses souffles : le feu génère la terre. Si le feu du cœur est trop faible, la rate s’affaiblit et se refroidit, l’humidité s’entasse, les nutriments sont mal assimilés et transportés.
Le feu fond le métal et le rend malléable, en permet les transformations, le feu du cœur dynamise les souffles du poumon et les circulations de sang et souffles, prévenant les blocages et congestions, l’allégresse empêche de tomber dans l’abattement et la tristesse : le feu équilibre le métal. Si le feu du cœur est trop fort, il détruit les liquides du poumon et provoque la surchauffe des souffles.
Le feu est contrôlé par l’eau qui l’éteint, les essences des reins permettent au yin d’être présent dans le cœur, conservant la qualité du sang et soutenant les esprits vitaux : l’eau équilibre le feu. Si l’eau des reins est insuffisante, le feu échappe à tout contrôle et détruit la vie.
Le feu qui entretient la vie n’est pas celui qui flambe et qui brûle; c’est celui qui réchauffe et nourrit, comme le cœur fait s’écoulement le sang, en bas comme en haut, pour réchauffer et nourrir tout le corps. L’été est la période où cette fonction est à son apogée, quand les branches des arbres ploient sous le poids des fruits et que la terre porte les moissons qui ont achevé leur croissance.
Le feu, les souffles, le yang entretiennent des rapports analogiques étroits; on associe donc au feu l’action des souffles qui, par les transformations qu’ils opèrent incessamment sur les essences et toutes les substances vitales, permettent l’évolution et la maturation des êtres. Le cœur permet lui aussi la maturation et l’achèvement de la vie personnelle.
Le feu est l’image par excellence du yang. Il est intermédiaire entre le sans forme et l’ayant forme : sans forme en lui-même, il tire sa visibilité des formes qui lui servent de combustible.
Positionné en haut, au Sud — place du souverain — le feu est aussi lumière, intelligence spirituelle qui éclaire le cœur dégagé de préoccupations et libre de passion; par lui s’accomplissent alors les mutations qui relèvent des esprits. Le cœur occupant l’emplacement du corps le plus exposé à la lumière céleste du soleil, le maximum de rayonnement lumineux et chaleureux en émane, comme d’un soleil. Comme le soleil, le cœur réchauffe, entretient la douce chaleur de la vie par la circulation du sang; mais il éclaire et procure la lumière qui émane de la présence des esprits.
Le feu présente un double aspect, correspondant au double aspect du cœur
- le cœur conscience et discernement, unité de la personne et de ses organes, demeure des esprits et responsable de la vie;
- le cœur comme l’un des cinq organes pleins, en charge de la bonne circulation du sang qui permet au maître de la vie d’exercer son autorité.
On pourrait dire que le feu qui opère, qui agit dans la visibilité du sang et la perception de la chaleur, est un feu ministre qui contrôle une activité particulière, alors que le feu qui éclaire, qui est rayonnement des esprits et intelligence spirituelle, est un feu souverain, qui contrôle la vie de l’être. Le feu souverain appartient au seul cœur (et par extension à l’intestin grêle). Le feu ministre se trouve dans les protections du cœur, le triple réchauffeur, la porte du destin et la vésicule biliaire.