Dans le Classique des changements, le trigramme ☵ 坎 kǎn, l’insondable, caractérise l’élément eau (水 shuǐ). Orienté au nord, il s’associe au froid et à l’hiver.
L’eau possède une grande faculté d’adaptation, épousant parfaitement les formes de tout réceptacle. Elle présente aussi un pouvoir de pénétration, d’érosion. l’eau peut jaillir en source, prendre une certaine légèreté aux pierres des cascades, sa nature la conduit plutôt à subir les effets de la pesanteur. Elle pénètre ainsi, toujours plus avant dans les profondeurs de la Terre, comme mue par une volonté farouche d’en atteindre le centre. Dans sa course, l’obstacle sera érodé ou contourné mais, avec le temps, franchi. Même les eaux les plus paisibles en apparence restent actives, continuent leur avancée.


Si l’eau est associé à l’hiver, c’est qu’une certaine similitude les rapproche. La puissance de l’eau s’apparente à la force vitale qui travaille au sein de la graine, lorsqu’elle s’enfouit dans la terre en hiver. L’arbre est contenu dans la graine.
Les matins gèlent. Un sel saupoudre les herbes et aplatit les eaux… Puis l’hiver tombe comme le soir. Poules et gens, les souris et les hommes, rentrent dans les maisons… on joue avec l’air vierge, le soleil, l’azur et l’espace… on s’en va dans une sorte de rêve, vers un besoin de pureté, d’espace et de discipline. On quitte les hommes. On monte vers les hauteurs apaisantes. Le silence se fait encore plus parfait. Et plus parfaite encore la solitude. On va se chercher soi-même loin des civilisations et des points communs dans des profondeurs personnelles.
Jean Giono in Provence
Le ciel et la terre ne communiquent plus

La terre est épuisée, comme une mère ayant donné naissance à ses enfants, les ayant nourris, éduqués, portés vers la vie, il lui faut maintenant du repos. La terre est livrée à elle-même et ses énergies travaillent en profondeur. Toute la nature s’endort à la surface du sol ; les manifestations de vie, à l’extérieur, sont réduites au minimum. Toute forme de vie subit un développement immuable, en respectant différentes phases: naissance, croissance, maturité, vieillesse, mort et, par voie de transformation, nouvelle naissance.
L’hiver

L’hiver exprime la manifestation du yin maximum, caractérisé par les phénomènes d’intériorité et d’involution. La vie ne concerne plus l’extérieur mais l’intérieur. Les arbres exsangues se montrent nus et squelettiques. La terre pelée ou couverte de neige se refroidit, poussant le règne animal à se réfugier dans des lieux d’hibernation. Les animaux vont ainsi reprendre des forces en limitant leurs activités et leurs besoins.

Le cycle saisonnier contraint tout être vivant aux mêmes exigences d’alternance de rythme qui, si elles ne sont pas suivies, entraînent forcément un déséquilibre. L’homme n’agit plus, il résiste et lutte. Des symptômes comme la fatigue, la nervosité, les douleurs du dos, les sciatiques et les lumbagos, font leur apparition. Les influences climatiques sont perçues plus violemment, surtout le froid et l’humidité, qui vont accroître la fragilité de l’organisme. La dysharmonie qui découle d’un hiver mal vécu se prolonge et peut s’accentuer au printemps. Un cercle vicieux s’installe au fil des saisons, régi par des pathologies de plus en plus lourdes. Considérer les rythmes de la Nature et s’y conformer permet de transformer le poids de la vie en Art de vivre.
Le froid

Le froid est associé à l’hiver, il est yin, par rapport à la chaleur, yang. Contracter, ralentir et figer font partie de ses propriétés. L’énergie des reins et de la vessie, organes eau, s’affaiblit très vite sous l’effet du froid. La déficience des reins engendre des douleurs lombaires, pouvant conduire aux lumbagos et aux sciatiques, des douleurs de genoux et des problèmes urinaires, mais aussi des symptômes concernant les oreilles ou les dents. Il est donc capital d’entretenir la chaleur interne en hiver, notamment en couvrant les reins, les pieds et le sommet du crâne.
Les organes reins et vessie
Les reins sont considérés en tant qu’organes particulièrement vitaux puisque de leurs énergies dépendent toutes les énergies des autres organes. Fondement de notre équilibre physiologique, de notre vigueur physique autant que de notre force mentale, les reins possèdent de multiples fonctions.
Les reins et le méridien du rein sont yin. Ce dernier court depuis la plante du pied le long de la partie interne de la jambe, puis le long de la face antérieure du tronc. La vessie et son méridien sont yang. Celui-ci, partant du coin interne de l’œil, court le long du front, du crâne, pour descendre le long du dos et de l’arrière de la jambe, pour se terminer à l’extrémité externe du petit orteil.
Contenu du séminaire

Les ateliers porteront sur :
- l’exploration de l’attitude eau: être debout ;
- l’étude de postures équilibrant les fonctions des reins et de la vessie;
- la conscientisation de la chaine musculaire postéro médiane et l’étirement des méridiens tendino-musculaires :
- les mouvements pour purifier et nourrir les organes reins et vessie ;
- le travail du singe;
- la découverte du qi gong des cinq mouvements qui nous invite à explorer et expérimenter ces cinq mouvements du souffle.
Les éléments de théorie :









