Le bleuet

Si vous souhaitez profiter de belles touches de couleur violette dans votre jardin et votre parterre, vous pouvez rapidement vous procurer cette fleur sauvage méditerranéenne. Dans le passé, il a acquis une certaine renommée en tant que plante médicinale et comme mauvaise herbe nuisible. Aujourd’hui, le bleuet est avant tout considéré comme une décoration de jardin facile d’entretien et donne une touche rustique à l’espace vert.

Petit portrait végétal

Le bleuet, également appelé cyan, est originaire du sud-est de la Méditerranée. Elle appartient au genre des centaurées ( Centaurea ) et est attribuée à la famille des marguerites ( Asteraceae ). Le spécimen s’est répandu dans toute l’Europe dès le Moyen Âge et fait actuellement partie intégrante du répertoire végétal local du jardin. La splendeur bleue s’abaisse et atteint une hauteur maximale de 80 cm. Il forme de beaux flocons bleus dans le lit, mais existe également dans d’autres variations de couleurs blanches, pourpres et roses. Le bleuet est un excellent pâturage pour les abeilles et contribue à la pollinisation des plantes du jardin.

Cette petite plante herbacée est annuelle et se reproduit par des graines propagées par le vent. La nouvelle génération de bleuets poussera par auto-ensemencement l’année prochaine. Le bleuet était autrefois une mauvaise herbe gênante qui apparaissait principalement dans les champs de céréales. La fleur bleue rivalisait avec les cultures et devait être combattue de manière proactive. De nos jours, les engrais azotés et les herbicides sont principalement utilisés en agriculture contre le bleuet. L’affinité de la plante pour les champs de céréales explique également son nom populaire.

Les bleuets ne sont pas rustiques, mais ils ravissent les yeux par la splendeur de leurs fleurs d’avril à octobre.

Le semis et l’entretien

Si vous souhaitez cultiver des bleuets en massif ou dans le jardin, vous pouvez acheter des graines au magasin de jardinage. Si vous souhaitez semer à nouveau des bleuets, vous devez récolter les graines des spécimens fanés en fin de végétation. Ils sont situés dans une capsule de graines au milieu de l’inflorescence. La meilleure période pour planter en extérieur se situe entre mars et juillet et le semis est assez facile. Les graines ne doivent pas être placées trop profondément dans le sol, mais plutôt positionnées en surface et recouvertes d’une fine couche de substrat. Semez en groupe en laissant 30 cm entre les plants. La germination du bleuet est rapide et peut prendre jusqu’à 2 semaines. Humidifiez la zone du jardin avec de l’eau sans trop arroser.

Cette plante facile d’entretien ne nécessite qu’un minimum de soins et est idéale pour être plantée dans des jardins au sol pauvre. Le substrat doit être bien drainé et légèrement calcaire – dans tous les cas pas trop riche en nutriments. En ce qui concerne l’emplacement, il doit être ensoleillé. Il n’est pas question de fertiliser les bleuets.

Vous ne devez arroser les bleuets qu’au milieu de l’été et pendant les sécheresses. Sinon, la plante sauvage se porte plutôt bien en extérieur sans aucun soin particulier. Bien que la période de floraison soit très longue, les spécimens individuels se fanent rapidement et les fleurs mortes doivent donc être nettoyées. Cela affecte également les tiges florales des cyanures fanées et stimule de nouvelles vagues de fleurs.

Parfois, le bleuet peut souffrir d’une infestation de tétranyques et, par temps très humide et chaud, d’oïdium .

Des semis mixtes de bleuets et d’autres plantes sont disponibles dans le commerce. Cette petite beauté forme de magnifiques partenariats dans la pelouse et dans les pots de fleurs avec des marguerites, des coquelicots rouges, de l’achillée millefeuille blanche et des mauves.

Le bleuet est-il toxique ?

Les bleuets étaient autrefois utilisés en médecine, mais aujourd’hui les effets curatifs de cette herbe sauvage sont plus répandus. Cependant, il n’est en aucun cas toxique et est utilisé en cuisine comme décoration comestible pour les desserts, les gourmandises et les salades. Les bleuets ont un parfum délicat et un goût légèrement épicé lorsqu’ils sont consommés.

Son rôle dans l’équilibre écologique

Comme la majorité des plantes de la grande famille des éricacées (à laquelle appartiennent également le rhododendron, le thé du Labrador et le thé des bois), le bleuet vit dans la taïga et les tourbières où cette famille forme la masse de la végétation. Ils sont des millions d’individus à occuper ces milieux ingrats, peu attrayants pour les autres plantes. En plus de partager le même habitat, toutes ces espèces ont en commun d’être riches en tanin et de vivre en symbiose avec des champignons, le rhizoctone étant celui qui cohabite avec le bleuet et les autres Vaccinium. Fascinant, n’est-ce pas, que ce champignon soit si agréable au bleuet tandis qu’il est réputé détruire les racines de diverses plantes potagères et fourragères, dont l’asperge, la luzerne, le sainfoin et le trèfle !

Consommation

S’il y a une baie que les Amérindiens ont consommée en grande quantité et ont préparée d’innombrables façons, c’est bien le bleuet. Les Saulteux le faisaient cuire avec du maïs durant l’hiver ou le faisaient bouillir avec de la graisse d’orignal et divers autres aliments. Les Algonquins en faisaient une sorte de pâte de fruits ou le mangeaient avec du pemmican ou du beurre. Les Micmacs en extrayaient le jus. Même les Montagnais qui, paraît-il, dédaignaient normalement les aliments d’origine végétale, le prisaient. Pendant une certaine période de l’année, il constituait ni plus ni moins que la base d’un grand nombre de leurs recettes. Ils en faisaient notamment une sorte de gâteau déshydraté, extrêmement nutritif et nourrissant. Chez les Kwakwaka’wakw de la Colombie-Britannique, on mangeait les bleuets avec des oeufs de saumon. D’autres les cuisaient dans la bannique. Les Esquimaux les mélangeaient avec une variété de framboise et en faisaient une sorte de crème glacée, appelée « glace des Esquimaux ». Encore aujourd’hui, les Inuits les mangent avec des oeufs de poisson, de la graisse de phoque et du sucre; ou encore ils les mélangent avec de l’oseille et du blanc de baleine. À moins qu’ils ne les servent avec de la nageoire de phoque marinée, c’est selon.

Pour les conserver, on les faisait simplement sécher au soleil ou sécher-fumer à feu très doux dans un panier d’écorce de bouleau, en utilisant les branches de l’arbuste comme carburant. Ou on les mélangeait à de la graisse – de phoque, de poisson-chandelle ou d’orignal. Dans les régions au climat plus clément, on les conservait dans des paniers d’écorce de bouleau que l’on enterrait dans des caches, recouvertes de mousse et de feuilles.

En médecine

C’est l’espèce européenne, Vaccinium myrtillus, l’airelle myrtille, qu’on a étudiée et employée en médecine, mais comme les principes actifs sont essentiellement un pigment et des tanins, et que nos espèces sont bien pourvues tant de l’un que des autres, il n’y a pas de raison pour qu’elles n’aient pas les mêmes propriétés. Les Soeurs de la Providence écrivent d’ailleurs dans leur Matière Médicale : « On pense que l’airelle myrtille n’est qu’une même chose avec le petit fruit si bien connu des enfants sous le nom de « gueules noires » qu’on trouve dans nos bois. »

Tant les baies que les feuilles ont été employées, mais leurs propriétés diffèrent sensiblement. Ainsi, seules les baies seraient antidiarrhéiques. En Suède, on en prépare traditionnellement un potage destiné à combattre la diarrhée. Mais c’est la décoction qu’on prescrit le plus souvent à cet effet. Elle se prépare à raison de 3 c. à soupe de bleuets séchés par demi-litre d’eau. Bouillir pendant 10 minutes et filtrer. Prendre plusieurs verres par jour. Selon le Dr Fritz Weiss, le mélange jus de bleuet et fromage quark serait particulièrement efficace contre les diarrhées d’été, les attaques aiguës de diarrhée, voire la dysenterie. Éviter de sucrer le jus.

Attention toutefois : mangé cru et frais, en grandes quantités, le bleuet a exactement l’effet contraire, c’est-à-dire qu’il est laxatif!

Pour faire passer la pilule aux enfants, on réduit les bleuets séchés en poudre, on passe cette dernière au tamis et on en fait une décoction qu’on cuira à petits bouillons environ 3 minutes. Il paraît qu’ils aiment bien.

À cause de son astringence, la décoction de bleuets est également utile dans les inflammations de la cavité orale. On l’emploie en rince-bouche.

Selon le Dr Jean Valnet, la feuille, tout comme la baie d’ailleurs, serait un des plus puissants anticolibacillaires actuellement connus, ce qui a été confirmé récemment lorsqu’on a découvert qu’elle était tout aussi apte que la canneberge à soigner la cystite provoquée par la présence accidentelle de E. coli dans l’appareil urinaire, particulièrement dans les premiers stades de l’infection ainsi qu’en prévention chez les personnes souffrant de cystite récurrente.

Elle serait également utile aux femmes souffrant de crampes menstruelles, son pigment ayant un effet relaxant sur les muscles lisses.

Le bleuet pourrait en outre prévenir la dégénérescence maculaire, affection qui frappe 10 millions d’Américains âgés de plus de 50 ans, et qui peut conduire à la cécité. D’ailleurs, on lui attribue depuis longtemps le pouvoir d’améliorer l’acuité visuelle, particulièrement la vision crépusculaire et nocturne.

La feuille est réputée avoir une certaine activité antidiabétique quoique cette dernière soit relativement faible et ne permette pas de se passer d’insuline ou des autres médicaments habituellement prescrits à cet effet. Elle permettrait toutefois d’atténuer les troubles qui accompagnent cette maladie, notamment la rétinite et les angiopathies. Elle augmenterait en outre la résistance des capillaires sanguins. Athérosclérose, troubles de la circulation (hypertension artérielle, coronarites et fragilité capillaire) répondraient bien au traitement. On la prend en décoction à raison de 40 g de feuilles par litre d’eau. On fait bouillir 5 minutes et infuser 10 minutes. On peut prendre jusqu’à un litre par jour. La teinture se prend à raison de 50 à 100 gouttes, 3 fois par jour.

On aurait également utilisé la décoction de racine à raison de 15 g à 20 g par litre d’eau en compresse sur les plaies pour les assainir et les cicatriser.

On fera sécher les bleuets au soleil ou, en cas de pluie, au four ou dans un déshydrateur. Par contre, feuilles et racines seront séchées à l’ombre, comme il se doit.

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