八段錦 bā duàn jǐn signifie non seulement huit sections, parties ou mouvements, mais aussi les éléments multiples qui se conditionnent et se contraignent mutuellement, et qui fonctionnent en cycle.
Lorsqu’ils sont pratiqués entre une heure du matin et midi, les huit pièces de brocart mènent les pratiquants à une harmonie avec l’univers.
Gao Lian (1368-1644) in Huit aspects des soins pour la santé
錦 jǐn désigne les choses splendides, élégantes, brillantes et magnifiques comme le brocart. Ces exercices peuvent être considéré comme un enchaînement d’exercices pour la santé aussi parfait que de la soie.
Li Siju fut nommé sommelier de l’empereur en 1117. Il se levait à minuit, puis s’asseyait en respirant profondément, et se massait, ces exercices étaient appelés les huits pièces de brocart.
洪邁 Hóng Mài (1123–1202) in Chroniques de Yijian
Cela prouve que les exercices des bā duàn jǐn étaient populaires en Chine sous la dynastie des Song. Ils sont pratiqués dans deux positions : debout et assise.
Sous les dynasties des Ming et des Qing (1368 – 1911), la position debout a connu une évolution, et est devenue plus populaire.
Sous la dynastie des Qing, dans un livre intitulé Illustrations nouvelles pour la préservation de la santé, les huit pièces de brocart furent les premiers à illustrer les mouvements faits en position debout.
- Les deux mains levées soutiennent le ciel pour réguler les trois réchauffeurs ;
- bander l’arc pour décocher une flèche à gauche puis à droite ;
- lever le bras agit sur la rate et l’estomac ;
- regarder en arrière pour prévenir les ‘cinq fatigues’ et ‘les sept malaises’ ;
- secouer la tête et remuer la queue afin de chasser la chaleur du cœur ;
- agripper les pieds avec les mains pour tonifier les reins et les lombes ;
- serrer les poings en écarquillant les yeux pour accroître le souffle et la force ;
- soulever et baisser les talons pour guérir les maladies.
C’est ainsi que furent déterminés les exercices des huit pièces de brocart.
Beaucoup d’écoles apparurent avec le développement des bā duàn jǐn. Il y a deux écoles principales l’école du sud et l’école du nord. La première est plus souple, avec des mouvements dont la plupart se font en position debout ; la deuxième, est plus rigide, avec des mouvements faits en position du cavalier. Mais les documents et les mouvements prouvent que ces deux écoles ont la même origine, qu’elles se sont mélangées, et sont devenues plus semblables.
On ne sait pas par qui, ni quand ont été créé les bā duàn jǐn. Mais il est sûr qu’ils ont été créé par des thérapeutes et des pratiquants. Les illustrations du 導引 dǎoyǐn découvertes dans le tombeau des Han (206 AEC – 220 EC) à Mawangdui de Changsha, province du Hunan, attestent qu’au moins quatre mouvements ressemblent aux postures des bā duàn jǐn, telles que « bander l’arc pour décocher une flèche à gauche puis à droite », « lever le bras agit sur la rate et l’estomac », « agripper les pieds avec les mains pour tonifier les reins et les lombes », et « soulever et baisser les talons pour guérir les maladies ». De plus, on peut aussi trouver des illustrations similaires dans le 養性延命錄 Yǎngxìng yánmìng lù, le Rapport sur le principe vital pour prolonger la vie, écrit par 陶洪景 Táo Hóngjǐng des Dynasties du Sud et du Nord (420 – 589). Ce qui prouve que les bā duàn jǐn ont une relation étroite avec ces deux œuvres.