Classique interne de l’empereur Jaune

黄帝内經 Huángdì nèijīng

Le Classique interne de l’empereur Jaune est le plus ancien ouvrage de médecine chinoise traditionnelle. Il se divise en deux parties : 

素問 sùwèn
les questions simples
língshū
le pivot merveilleux

Tous les aspects de la médecine y sont abordés, avec leur traitement, et plus particulièrement le traitement par acupuncture. C’est à 黄帝 Huángdì, l’Empereur jaune mythique que l’on attribue la découverte de l’acupuncture et de la moxibustion.

Illustration du Classique interne de l’empereur Jaune
Illustration du Classique interne de l’empereur Jaune

Le Huángdì nèijīng s’intéresse beaucoup aux 5 internes représentant les 5 organes profonds du corps humain, au cœur de la vitalité, d’où son nom. On considère que l’ouvrage a été composé durant la période couvrant les Royaumes combattants (476 à 221 AEC) à celle de la dynastie Han (220 AEC à 220 EC), ce qui est tout à fait vraisemblable depuis les découvertes des manuscrits de Mawangdui. Cependant, il existe d’ autres versions du  sùwèn :

  • le Huángdì nèijīng organisé tel que nous le connaissons ce jour, du moins pour les vingt-quatre parties et quatre-vingt-un chapitres du sùwèn a été compilé par 王冰 Wáng Bīng (710-804 EC) pendant douze années de sa vie,
  • 皇甫謐 Huángfǔ Mì (215-282 EC) a repris de nombreux chapitres intégraux du sùwèn dans son propre ouvrage le 針灸甲乙 Zhēnjiǔ jiǎyǐjīng,
  • le 黄帝内經素問 Huángdì nèijīng sùwèn de 楊上善 Yáng Shàngshàn écrit sous la dynastie Sui, 
  • celle de 全元起 Quán Yuánqǐ (520-577 EC).

Le souverain Huángdì pose à son médecin et ministre 岐伯 Qí Bó des questions concernant les fondements de la vie humaine, abordant autant la physiologie, à travers l’étude des organes et des trajets des méridiens, que l’étiologie, en décrivant les mécanismes physiopathologiques, le diagnostic, par la prise des pouls, ou que le traitement : puncture, moxibustion, phytothérapie, massages, … Le Huángdì nèijīng expose donc comment déceler les maladies et comment les traiter.

Huangdi : Le pouls de printemps est en corde. Comment cela ?
Qibo : Il est celui du foie, de l’est, du bois, du début de la vie des créatures. Son souffle est souple, léger, lisse et s’allonge tout droit comme celui des jeunes pousses, c’est pourquoi il est dit en corde. Sinon il est pathologique … 

Livre VI. Chapitre 19

Vont s’exposer la théorie du yin~yang, et aussi la théorie des cinq éléments qui prenaient leurs essors justement à l’époque de la rédaction de l’ouvrage. La physiologie va s’exprimer à travers l’étude des correspondances entre les cinq organes et les cinq éléments.

Le froid et la chaleur, la sécheresse et l’humidité, le vent et le feu sont le yin et le yang célestes, Les 3 yin et les 3 yang les reçoivent d’en haut, Le bois, le feu, la terre, le métal, et l’eau sont le yin et yang de la terre, et la naissance, la croissance, la maturation et l’engrangement leur répondent en bas, dans le yang il y a du yin et dans le yin il y a du yang.

Huang di nei jing su wen

Le chapitre X, 經 jīng mài, du língshū va décrire les trajets des méridiens. Et sur ces méridiens, on repère quelques points d’acupuncture. Dans le terme 靈樞 língshū, se retrouve le caractère 樞 shū, pivot, permettant l’ouverture et la fermeture alternée d’une porte, entrée ou sortie du souffle, lequel s’écoule par l’intermédiaire des méridiens (經 jīng). Et c’est par les aiguilles et la pharmacopée que l’on peut préserver le but de la vie, c’est à dire la relation vitale au ciel, par les esprits ( shén). L’appellation  língshū n’apparut que sous les Tang. Le Huángdì nèijīng língshū se dénommait antérieurement le Classique des aiguilles (針經 zhēn jīng).


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