Humidité

湿 shī

Montagnes et forêts, 2011, Philippe Giacobino
Montagnes et forêts, 2011, Philippe Giacobino

Pour la médecine traditionnelle chinoise, l’humidité est considérée comme vitale pour l’estomac, mais nuisible pour son associée, la rate. Les régions où le brouillard est fréquent, souvent d’ailleurs au début de l’automne, les vallées des régions montagneuses, certaines régions tropicales, où l’humidité se combine à la chaleur, toutes ces atmosphères sont à éviter dans les cas de fatigue chronique, déficience du sang, dépression ou problèmes digestifs. L’atmosphère humide excessive d’une maison de campagne ou d’un lieu de travail perturbe le souffle de la rate et, par voie de conséquence, l’estomac ; une attention particulière doit être portée sur le choix des aliments et des modes de cuisson dans ce genre de milieu.

L’attaque de l’humidité se traduit par une sensation de lourdeur, de pesanteur, notamment dans les jambes, puis la déficience se porte sur les différents organes de l’abdomen ; la vessie, aussi bien que les organes génitaux, les intestins ou l’estomac pourront être troublés. Un excès d’humidité peut aussi se manifester par une sensation de lourdeur dans la tête, voire de confusion mentale exprimée parfois en tant que brouillard dans la tête. L’humidité peut se combiner au froid ou à la chaleur, créant notamment les douleurs, inflammations ou gonflements articulaires. La nature humide des bains et des douches est aussi à considérer ; il est souhaitable de les réduire dans les cas précités. Les femmes sont particulièrement sensibles à l’attaque de l’humidité, surtout dans les périodes où leur sang peut être déficient (menstruations et suites d’accouchement).

L’idée que les femmes doivent porter une grande attention à ne pas recevoir l’influence de l’humidité pendant leurs menstruations ainsi qu’après un accouchement, est profondément enracinée dans la culture chinoise. Même de nos jours, en milieu rural, certaines femmes suivent la coutume de ne pas se laver du tout pendant le mois qui suit leur accouchement. Dans toute la Chine, en ville comme dans les campagnes, les femmes souvent ne se lavent pas les cheveux pendant leurs menstruations.

Giovanni Maciocia in Les principes fondamentaux de la médecine chinoise, 3e édition

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