Quatre saisons

Les ć››æ™‚ sĂŹ shĂ­ sont les souffles du ciel se manifestant sur terre avec rĂ©gularitĂ©. Elles prĂ©sentent deux grandes caractĂ©ristiques : leur alternance annuelle et la diffĂ©renciation de leurs souffles.

Les quatre saisons, un ensemble de quatre rouleaux, encre, thé et café sur papier céramique, 2012, Qin Feng (1961-)

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Les quatre saisons sont les souffles du ciel se manifestant sur terre avec régularité.

Elles présentent deux grandes caractéristiques.

  • Leur alternance annuelle, tĂ©moin de l’ordre naturel, rĂ©gulier et fiable, qui Ă©mane du ciel. Rien ne peut vivre ou survivre en dehors de cet ordre. Elles sont donc le modĂšle absolu des cycles de succession, des phases par lesquelles tout phĂ©nomĂšne et tout ĂȘtre passe pour dĂ©rouler son existence, la continuer, l’entretenir, la mener Ă  terme.
  • La diffĂ©renciation de leurs souffles. Chaque saison est un souffle distinct, une modulation particuliĂšre du yin~yang. Au long de l’annĂ©e, souffle le froid, puis le rĂ©chauffement, suivi de la chaleur puis du refroidissement, qui mĂšne Ă  nouveau au froid 
 Quatre images primordiales du souffle de vie. Les saisons sont constantes dans leur alternance et leurs grandes caractĂ©ristiques, mais jamais identiques.

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Le monde naturel, animaux et vĂ©gĂ©taux, se transforme au fil des souffles changeant des saisons. Les quatre saisons sont toutes les variations de la vie; elles organisent de façon exemplaire les changements (èźŠ biĂ n) et transformations (挖 huĂ ) des ĂȘtres au sein du ciel~terre.

L’ĂȘtre humain doit prendre conscience de la qualitĂ© des moments pour rĂ©gler sa conduite. Il devrait penser, sentir, agir et rĂ©agir en fonction des souffles du moment et non pas de son dĂ©sir ou de ses idĂ©es. C’est l’adĂ©quation au moment qui donne sa valeur Ă  une action, une pensĂ©e, une attitude, une dĂ©cision
 Car chaque moment est un souffle particulier et l’ignorer est contrevenir Ă  l’ordre naturel, au rythme intrinsĂšque Ă  toute vie, Ă  l’intĂ©rieur comme Ă  l’extĂ©rieur de soi.

Dire qu’un moment est un souffle qualifiĂ©, c’est dire qu’il est qualifiĂ© pour une certaine sorte d’action ou d’intention, et non pour une autre. En rĂ©glant ses dispositions intĂ©rieures, son vouloir, en fonction de la saison, on rĂšgle aussi ses activitĂ©s, puisqu’on ne dĂ©sire et ne veut faire que ce que commande la saison, le moment. On participe ainsi pleinement au mouvement de la vie du ciel~terre.

La vie n’existe pas sans des phases, un cours rĂ©gulier, rĂ©gulĂ©, fait d’alternance, qui sont des alternances de souffles, l’un devenant l’autre, comme le souffle tiĂšde du printemps devient la chaleur de l’Ă©tĂ© et comme le souffle de l’Ă©tĂ©, ayant atteint l’apogĂ©e du yang, devient la montĂ©e du yin automnal, marquĂ© par le refroidissement, etc.

Quatre temps rythment chaque vie, du dĂ©but Ă  la fin : les ĂȘtres apparaissent, croissent, dĂ©clinent et disparaissent, puis tout se renouvelle. Quatre temps rythment les pĂ©riodes de la vie, selon ce mĂȘme modĂšle de l’aube Ă  midi et du soir Ă  la nuit, par exemple, pour chaque journĂ©e.

Savoir apprĂ©cier le moment permet de conduire sa vie selon l’ordre naturel. Cela permet aussi d’intervenir au bon moment dans un traitement. On attend le moment opportun. Par exemple, on attend que la maladie, qui passe aussi par ses phases d’Ă©volution, ses saisons, entre dans une phase de dĂ©clin; ou encore on attend que le moment de la journĂ©e, ou d’une pĂ©riode de temps donnĂ©e, soit favorable par rapport Ă  la nature de la maladie.

On regarde si la vitalitĂ© du patient est en accord avec la qualitĂ© des souffles du moment; son pouls doit ĂȘtre «de saison». Il varie normalement d’une saison Ă  l’autre. En cas de pathologie, on regarde si les souffles responsables de la maladie sont dans leur saison (comme le froid en hiver), ou non. On regarde si l’Ă©volution de la maladie se fait selon les saisons, c’est-Ă -dire la succession normale de ses phases, ou non. On tient compte aussi des variations que prĂ©sentent les saisons selon les annĂ©es; si leur souffles arrivent en avance (par ex. hiver prĂ©coce) ou en retard (par ex. printemps tardif). On comprend alors mieux la situation, ce qui l’a causĂ©e et ce qu’elle rĂ©clame comme traitement.

Les quatre saisons furent associĂ©es aux cinq Ă©lĂ©ments : le souffle du printemps est l’expression dans le temps du souffle du bois, celui de l’Ă©tĂ© est liĂ© au feu, celui de l’automne au mĂ©tal et celui de l’hiver Ă  l’eau. Le cinquiĂšme Ă©lĂ©ment, la terre, est associĂ© Ă  une qualitĂ© du temps, et non Ă  une vĂ©ritable saison.

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