Vouloir

誌 zhì

Le caractère 志 zhì se compose de 心, le cœur, surmonté de 士 c’est-à-dire une jeune pousse 屮 qui sort de terre —. À partir d’une base solide, la plante va croître et grandir, tirant continuellement de ses racines de quoi développer tronc et branches.

志 zhì
ambition, idéal, annale
心 xīn
cœur, pensée, esprit, intention
士 shì
lettré, soldat, sous-officier, homme célibataire, gentilhomme, gentleman
屮 chè
germe, 45e radical

Dans les texte classiques d’avant l’ère chrétienne, le caractère 志 zhì signifie l’intention qui se développe en soi, son sentiment, sa détermination, son but; c’est aspirer à un idéal, à un désir, tendre vers un but, une ambition. C’est aussi perpétuer la mémoire de quelque chose, par exemple par des écrits, des mémoires, car l’inscription dans la durée est implicite dans la notion : on ne peut pas parler d’un vouloir sans une certaine constance, sans la persistance d’une idée, d’un désir, d’une pensée.

L’impulsion première, qui permet le début d’une vie et en donne les caractéristiques, vient du ciel. C’est la nature propre, qui définit une vie particulière et la qualifie pour un devenir en fonction des capacités déposées en elle à l’origine. Le vouloir du ciel est la destinée inscrite dans chaque nature propre. Un homme connaît le vouloir du ciel en prenant conscience, en et par son cœur (心 xīn), toujours plus profondément, de l’ordre naturel en soi et dans l’univers, et en orientant correctement son propre vouloir grâce à l’intelligence éclairée qui résulte de la présence des esprits.

Si l’orientation est juste, le vouloir est le contraire des désirs qui égarent et des passions. Si l’orientation est mauvaise, manque de fermeté dans son adhésion à l’ordre naturel, le vouloir est la force, l’impulsion donnée aux passions et désirs.

氣 qì

Les souffles soutiennent l’expression du vouloir; mais le vouloir guide les souffles, influence leurs mouvements selon sa qualité, permet leur concentration ou leur dissipation.

es passerelles, 2017, encre sur papier, 關曉華 Guān Xiǎohuá
Les passerelles, 2017, encre sur papier, 關曉華 Guān Xiǎohuá

五神 wǔ shén

Pour la médecine traditionnelle chinoise, le vouloir (志 zhì) est celui des cinq esprits lié aux reins, c’est-à-dire la participation des souffles de l’eau dans l’élaboration et le fonctionnement de la conscience et du mental.

L’association du vouloir avec l’eau et les reins, en médecine, rend bien compte de ce lien à l’origine ainsi que de la continuité dans le déroulement de la vie, en fonction de cette origine.

Les reins sont le rapport constant à l’origine, le ciel antérieur; ils sont aussi le fondement de toutes les manifestations yin et yang dans les différents organes, ces dernières dépendant des reins pour leur force et leur durée.

Les reins sont la mémoire de l’origine, permettant ainsi la perpétuation de la vie et le maintien de l’identité, ainsi que le passage à la postérité et au ciel postérieur.

五志 wǔ zhì

Cependant, seul un cœur vide, impassible, peut garder l’être dans la direction de son développement naturel. S’il est troublé par les émotions, c’est un dérèglement des cinq vouloirs.

Le vouloir, dans les textes médicaux, se comprend à différents niveaux selon le contexte. Il peut être :

  • l’esprit lié eux reins, dans leur relation à l’origine et à la continuité ;
  • une simple expression du fonctionnement de l’organe reins, on peut alors parler d’excès ou d’insuffisance du vouloir, pour signifier le bon ou le mauvais fonctionnement des reins ;
  • l’intention qui se développe dans le cœur et qui devient la tournure même de l’esprit, le fondement de la pensée ;
  • la disposition intérieure (souvent en couple avec le propos dans l’expression 志意 zhì yì) qui oriente et commande la vitalité ;
  • les désirs et passions qui désorientent l’esprit et perturbent la vitalité.

Pour bien entretenir sa vie, l’homme doit s’adapter aux circonstances, dans son corps aussi bien son mental. Son orientation intérieure varie donc avec les saisons et les circonstances : il est libéral avec le printemps et rigoureux avec l’automne, sans changer sa fidélité à sa nature propre. Son composé sang et souffles varie ainsi également pour maintenir sa parfaite santé.

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