Caractère 胯 kuà  en style sigillaire

kuà

  • hanche
  • aine
  • fourche


Les enseignants des arts internes soulignent l’importance des 胯 kuà pour arriver à un haut niveau. Leur rôle est fondamental : sans kua, le haut et le bas du corps ne peuvent pas coopérer. Les kua assurent la cohésion entre le haut et le bas du corps.

Anatomie

Le kua est l’articulation (關節 guān jié) en boule qui est au sommet du fémur (股 gǔ) à l’intérieur de la hanche. Le reste, ce sont des éléments qui lui sont rattachés. C’est pourquoi il y a confusion et c’est pourquoi la compréhension de ce point varie fréquemment. Les différentes perceptions et vécus des kua chez les différents maîtres et professeurs, donnent lieu à des explications différentes.

Quand ils parlent de kua, les définitions données par les professeurs dépend de la manière dont ils utilisent les kua.

Quand vous mobilisez cette articulation, cela affecte la structure et les mouvements de votre corps. Mieux vous utilisez les kua, mieux est coordonné votre corps. Les différents maîtres utilisent le kua à des niveaux et des vécus différents. La capacité à connecter les kua au corps est signe du niveau atteint. Pourtant la simple définition factuelle et anatomique des kua, utilisée dans le passé, n’était pas erronée. Le kua est communément compris comme l’articulation de la hanche.

Fonctions

Pour utiliser correctement vos kua vous devez utiliser correctement les parties du corps qui les entourent. Vous devez utiliser vos hanches, les fémurs, votre poids et votre coccyx correctement. Ce sont des éléments entièrement associés aux kua qui doivent être pris en considération parce qu’ils en dépendent.

Du point de vue fonctionnel, il est préférable de souligner le rôle primordial des kua, plutôt que de la taille. En apparence, les gens voient les exercices de taijiquan comme des exercices avec la taille alors que le mouvement est effectué par les kua.

Prenons la zone de la taille à partir des kua, c’est à dire du pli inguinal en remontant jusqu’aux aisselles. Toute cette partie du corps doit agir d’un seul tenant. Pensez cet espace comme un cylindre qui s’appuierait sur les deux jambes. Ce sont les kua qui régissent le tout.

La communication à partir des jambes vers le haut du corps ne se produira pas si les kua ne sont pas correctement alignés. Concevez les comme une machine physique. Les « joints de cardan » des deux cuisses doivent s’ajuster de sorte que le cylindre puisse être aligné, ajusté en termes de longueur, d’angle et de capacité à se diriger de
manière cohérente.

Cette articulation doit supporter le poids du corps, tout en restant flexible pour diriger les mouvements à chaque instant. Le kua est donc semblable à un cardan. Il doit être capable de supporter le poids avec un niveau constant de friction, changer constamment de direction, sans interrompre la connexion.

Guider et s’adapter

Le tronc, la taille et le torse doivent être alignés. Le tout est perpendiculaire au sommet des deux jambes. Le tronc ne guide rien, il s’adapte.

Les deux kua doivent bouger de manière à diriger le mouvement du haut du corps, et non l’inverse. Faites cette importante distinction. La plupart des gens attribuent cette fonction primaire à la taille. La taille est en fait la
base du cylindre. Prendre le mouvement de la taille comme origine, prendre le déplacement physique
du cylindre comme la cause des déplacements de vos jambes est une erreur. Le mouvement des jambes
entraîne le déplacement des kua qui entraînent l’ajustement du tronc.

Intégrer

L’utilisation de la partie supérieure du corps en relation avec celle du bas est essentielle. Le tronc doit être placé dans une position fixe et il ne doit pas se déplacer de façon autonome. Il peut seulement pivoter et s’ajuster par rapport à l’action des jambes mues par les genoux. Lorsque les genoux bougent, l’énergie est propulsée dans deux directions : l’une vers les pieds, directement vers le sol, l’autre vers le kua dans la direction du tronc. C’est la bonne façon de faire. C’est pourquoi les débutants font trop de mouvements de genou. En s’améliorant, les mouvements des genoux deviennent plus petits. Avec la pratique, ils apprennent à faire efficacement de petits mouvements pour provoquer de grands changements dans le corps.

A tout moment la source principale de la puissance du corps vient des deux genoux. Quand on progresse, cela se voit moins mais le mécanisme est identique, la puissance doit toujours être lancée à partir des deux genoux.

Kua est l’articulation responsable de la transmission de la puissance. Quoique fasse la partie supérieure du corps, la rotation des deux kua est coordonnée de manière à assurer que le tronc, posé sur eux, reste tout le temps dans l’axe. La manière, dont vous faites cela varie chaque fois ; mais le tronc doit rester vertical et comme suspendu.

La taille ne bouge pas vraiment, eIle ne bouge ni vers le haut, ni vers le bas, ni vers la gauche, ni vers la droite. Elle reste à la même place comme une sphère qui reposerait sur deux sphères pivotantes.

La taille s’ajuste aux mouvements des kua dirigés par les genoux. Dans le même temps, la taille peut s’ajuster à d’autres mouvements, comme ceux des épaules poussées ou tirées par votre adversaire. Dans tous les cas, la taille ne provoque pas d’action, elle s’adapte aux actions qui lui sont appliquées.

C’est le point situé au centre du corps qui maintient cette rectitude et cet équilibre, il maintient et il s’adapte. Il ne crée pas d’action. Or la plupart des pratiquants, en raison d’une mauvaise compréhension, tentent de créer de l’action à partir de la taille.

Les erreurs les plus courantes dans la pratique sont dues à une mauvaise utilisation des kua, déconnectés des autres parties du corps.

Relier

Prenons l’exemple des globes terrestres. Nous en avons tous vus, posés dans un berceau placé au dessous.
C’est pareil. Les kua ont les jambes au-dessous. Ce globe est tout ce qui est posé au dessus des kua. Quand les deux kua bougent de manière coordonnée, le globe peut fonctionner correctement pour avoir tous les résultats désirés. Si l’un des kua bougeait plus que l’autre la pratique serait incorrecte. Les Kua ne sont que le siège. Le globe repose sur ce siège.

Lorsque la plupart des gens parlent de hanches, ils ne comprennent pas l’anatomie. Ils entendent par hanche tous les os de la taille, alors que l’articulations de la hanche est en réalité beaucoup plus basse. Les jambes se mouvent et nous pouvons les faire évoluer tout en gardant la hanche au même niveau.

Comme pour le globe, vous pouvez le mouvoir sur son support qui ne bougera pas, ou déplacer le
support sans bouger le globe. Tout cela dépend du niveau de compétence, selon ce niveau, les actions seront différentes. A des niveaux supérieurs, le support reste stationnaire et s’ajuste toujours. Le globe s’active au-dessus. Quand on débute, on est incapable de faire bouger le globe sans faire bouger le support, ainsi on gesticule beaucoup.

La partie du corps, correspondant à l’articulation du kua, est fixe. Pourtant, ce qu’il y a dedans peut bouger dans n’importe quelle direction. Le kua ne bouge pas vraiment, pourtant, il ajuste les autres parties de votre corps qui se meuvent librement.

Dans la pratique du taijiquan votre corps ne semble pas se déplacer et pourtant, vous devez créer une action en interne, pour générer une puissance et un dynamisme au moins égal à ceux des arts martiaux externes tels que la boxe. C’est le kua qui répond à ce dilemme. Lorsque le kua est actionné correctement, lui et les autres parties du corps fournissent un cadre fixe : de sorte que votre corps ne semble pas bouger. Pourtant, ils permettent une activité interne qui produit des résultats à l’extérieur.

Transférer

L’énergie interne est activée par le mouvement des articulations ou par une absence de mouvement. C’est un flux dans un cadre. Les articulations ne sont ni étirées, ni étendues ni translatées horizontalement, elles pivotent uniquement.

Les deux kua sont fixés sur le cadre que forme votre corps. Ils ne bougent pas de ce cadre, ils pivotent, uniquement.
Ceci est très différent de vos deux mains qui peuvent se déplacer librement, sans connexion avec le reste du corps. Les kua ne peuvent pas se déplacer horizontalement. Vous ne pouvez pas avoir un kua sur votre corps et l’autre éloigné de votre corps. Vos deux kua sont toujours alignés, c’est une réalité physique. Lorsque vous pensez que vous bougez votre kua, vous en tournez un par rapport à l’autre.

Le kua est une jonction essentielle pour la génération d’énergie. L’énergie du taijiquan est le résultat d’une rotation articulaire, le rôle des kua est le plus important, car ce sont les plus grandes articulations. La rotation d’une petite articulation génère un petit mouvement. Lorsque vous faites pivoter une grande articulation, vous générez un grand mouvement. Quand vous faites pivoter vos deux kua, ils entraînent la rotation de tout votre corps. Il s’agit d’un
mouvement coordonné et proportionnel. Parce qu’il est une grande articulation, le kua assure une grande amplitude au mouvement de la taille. Il s’agit d’une caractéristique des mouvements du taijiquan, ils sont générés par une rotation articulaire, et non par une contraction-extension des muscles. Ceci est radicalement différent de l’activité normale de l’homme, qui emploie ses muscles pour un effort physique. Les muscles poussent ou tirent de manière indépendante les différentes parties du corps.

En plus d’être la plus grande articulation, les kua se situent dans une position stratégique. La puissance générée dans la partie supérieure du corps, provient de la rotation des kua, grâce à leur situation intermédiaire et au solide appui des jambes sur le sol.

Neutraliser

Dans l’absorption et dans la neutralisation quand on est poussé par un adversaire, vous pouvez maintenir
votre équilibre ou ajuster les parties du corps pour absorber la force, la neutraliser et la rediriger. On utilise les kua pour faire une rotation de taille. Une rotation d’un demi-tour de taille se traduit par 30 à 50 centimètres de déplacement. Ceci est considéré comme une grande amplitude de mouvement, en termes de neutralisation.

Si le ballon pivote correctement, le centre ne bouge jamais. Ainsi, on arrive à une neutralisation naturelle. Le mouvement doux, lisse et fort provoque la redirection. Dire d’un mouvement qu’il est une redirection, une poussée, une absorption est incorrect.

Lorsque vous maîtriserez la rotation du centre de votre corps, vous aurez peng, lu, ji, an et toutes les autres énergies du Tai chi. L’utilisation correcte des kua entraine la création d’un centre nécessaire aux techniques avancées en taijiquan.

Par un entrainement régulier, vous finirez par sentir le corps pivoter autour d’un seul point. Tout tourne et bouge autour de ce centre. Parce que tout pivote autour de lui, vous savez où est votre centre, alors que votre adversaire ne peut pas le trouver. Le taijiquan demande à être centré, et à ne pas révéler à votre adversaire où se trouve ce centre. Votre adversaire ne devrait rien sentir. Où qu’il pousse, il ne peut pas attraper ce qu’il ne peut pas trouver. Mais si vous ne connaissez pas votre propre centre, votre adversaire le trouvera à tout moment. Lorsque vous poussez vous-même, vous créez un centre (il intervient directement dans la poussée) et votre adversaire le trouvera.


Tant que nous n’aurons pas développé la conscience de ce centre, il sera facile à notre adversaire de
le trouver puisque nous l’utiliserons pour pousser.

Grâce à l’entrainement, je peux établir un centre en moi que vous ne pouvez pas reconnaître ni être en mesure de localiser. Avant que vous ne commenciez à me pousser, j’ai déjà formé un centre à l’intérieur de mon corps. Comme vos actions sont conçues pour essayer de trouver mon centre, vous ne pouvez pas créer un centre en vous. Sans centre vous êtes perdu. Vous n’avez donc pas conscience de l’équilibre provenant de ce point central.

S’entrainer

Pour savoir si les kua sont ouverts, il vous faut toucher votre aine pour voir si tous les tendons à l’intérieur sont lâches. Si des tendons sont étirés, les kua ne sont pas ouverts.

Les gens rencontrent des difficultés pour ouvrir (开 kāi) les kua car ils compensent toujours une partie du
corps par une autre pour essayer de ressembler à la forme de leur enseignant.

  • Les mouvements du corps doivent toujours être connectés et guidés par la rotation des articulations, et non par le mouvement indépendant des parties du corps.
  • La forme doit se pratiquer en position verticale et stable.
  • Le corps ne doit ni se pencher en avant ou en arrière ni se balancer d’un côté sur l’autre.
  • La colonne vertébrale doit être verticale et pivoter à partir du centre.
  • Les bras suivent le torse, grâce à la rotation des kua, eux mêmes guidés par les jambes.

C’est seulement de cette manière que vous pouvez finalement développer l’ouverture des kua. Les kua pivotent en permanence et le corps s’ajuste en conséquence.
Beaucoup de gens ne développent que l’amplitude du mouvement des kua et non pas leur fonctionnalité. Un mouvement sans rotation stable ne mène à rien. Seule une rotation des kua équilibrée et coordonnée engendre la souplesse, la rondeur, la stabilité, la neutralisation, la redirection : toutes les caractéristiques du taijiquan. Le taijiquan demande un ajustement mutuel de chaque kua en totale coordination, tout en gardant l’équilibre de la zone qui est au-dessus des kua.

L’ouverture des kua est une question de millimètres. Si votre kua est ouvert, un mouvement très petit peut donner de grands résultats. L’utilisation correcte des kua permet d’avoir une puissance provenant du corps entier. Lorsque le kua est ouvert, il permet d’unir le corps à l’énergie qui circule dans un cadre fixe.

Si le corps est lié, avec un bon alignement structurel, une toute petite orientation des kua lui donne une énorme puissance, parce que tout son poids peut être orienté vers le point de contact.


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