宋朝 Sòng cháo
La dynastie Song a régné sur la Chine entre 960 et 1279. Elle a réunifié le pays pour la première fois depuis la chute de la dynastie Tang en 907. Les années intermédiaires, connues sous le nom de Période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes, avaient été pour toute la Chine une période de morcellement et d’instabilité.
La dynastie Song se divise en deux périodes distinctes :
- Les Song du Nord (960-1127) correspondent à la période pendant laquelle la capitale était située dans la ville de Kaifeng, au Nord ; la dynastie contrôlait alors toute la Chine.
- Les Song du Sud (1127-1279) correspondent à celle ou les Song ont perdu le contrôle de la Chine du Nord au profit de la dynastie jurchen des Jin. C’est à ce moment que la capitale fut établie au Sud du Yangzi, dans la ville de Hangzhou.
La dynastie des Jin fut détruite en 1234 par les Mongols qui prirent le contrôle de la Chine du Nord. Ils entretinrent des relations houleuses avec la cour des Song du Sud qu’ils anéantirent en 1279, ayant eux-mêmes établi leur propre dynastie, Yuan, en 1271. La Chine, de nouveau réunifiée, fut englobée dans l’immense empire mongol.
Les fondateurs de la dynastie Song mirent en place une bureaucratie centralisée efficace, régie par des fonctionnaires civils lettrés. Les gouverneurs militaires régionaux et leurs alliés furent remplacés par des cadres nommés par le pouvoir central. Ce système conduisit à une plus grande concentration du pouvoir entre les mains de l’empereur et de son administration, héritage des dynasties précédentes.
L’art et la culture parvinrent sous la dynastie Song à un haut degré de raffinement, notamment dans les domaines des écrits historiques, de la peinture, de la calligraphie et de la porcelaine. L’idéal de l’homme universel de la dynastie Tang, à la fois lettré, poète, peintre et homme d’État, fut ressuscité. Les intellectuels Song ont cherché des réponses à toutes les questions philosophiques et politiques issues des Classiques confucéens. L’intérêt renouvelé pour les idéaux confucéens antiques coïncida avec le déclin du bouddhisme, considéré comme étranger et apportant peu de recettes pratiques aux problèmes politiques et sociaux. Le néo-confucianisme s’en inspira néanmoins fortement, ainsi que du taoïsme, pour développer sa métaphysique.
Les philosophes néo-confucéens, cherchant à retrouver la pureté des anciens textes classiques, rédigèrent de nombreux commentaires. Le plus influent parmi eux fut Zhu Xi, dont la synthèse des pensées confucéenne, bouddhiste et taoiste devint l’idéologie officielle a partir des Song et le resta jusqu’a la fin du XIXe siècle. Intégrée au système d’examens mandarinaux, la philosophie de Zhu Xi donna par la suite un ensemble de principes officiels rigides, accentuant l’obligation d’obéissance du sujet envers le souverain, de l’enfant envers les parents, de la femme envers le mari, des jeunes envers les aînés. Cette idéologie puritaine a sans doute longtemps entravé le développement social de la Chine. Elle fut jusqu’à la fin du XIXe siècle un facteur de stabilité sociale, mais aussi d’immobilisme institutionnel. Les doctrines néo-confucéennes ont eu un role dominant dans la vie intellectuelle en Corée, au Vietnam et au Japon.