La pronation et la supination sont deux termes de physiologie qui correspondent à des gestes particuliers du bras.
Le mot supination date du XVIIe siècle, il est dérivé du latin « pronare » qui signifie « incliner en avant », verbe qui provient de « pronus » soit « penché en avant », lui-même formé à partir de « pro » : « en avant, devant ». La supination, elle est étymologiquement issue du latin « supinationem », venant de « supinus » qui signifie « renversé sur le dos ».
La supination est le mouvement de l’avant-bras et de la main dans lequel le radius tourne latéralement autour de son axe longitudinal de telle façon que la paume de la main s’oriente antérieurement (la paume regarde en avant) et que le dos de la main s’oriente postérieurement (le dos de la main regarde derrière). Le mouvement inverse est la pronation.
Le terme est parfois associé au mouvement du pied.
Avant-bras
La position anatomique de référence est :
- bras le long du corps ;
- coude en extension ;
- poignet dans l’axe de l’avant-bras ;
- pouce en extension (c’est-à-dire éloigné de la main, dans le plan coronal ou aussi appelé plan frontal) tourné vers l’extérieur (et non vers le corps).
La supination est un mouvement permis par les muscles supinateurs, qui font exécuter à l’avant-bras et à la main un geste qui fait que la paume regarde en avant.
Les deux muscles supinateurs sont constitués par le muscle long supinateur et le muscle court supinateur, un muscle profond enroulé autour de la tête du radius près du coude. Le muscle du bras appelé biceps brachial joue également un rôle lors de la supination.
Pied
Au niveau du pied, la supination est un mouvement combiné qui soulève le bord médial du pied. Elle permet donc de mettre face à face les plantes de chaque pied (vers « l’intérieur », vers le plan sagittal). Elle peut se faire avec un seul pied.
Concernant les pieds, nous devrions parler d’inversion lorsque l’on oriente le pied vers l’intérieur, et d’éversion lorsqu’on l’oriente vers l’extérieur. Il en est de même en appui, à la différence que le pied étant au sol, talon au sol, ce n’est plus lui qui se mobilise par rapport à la jambe, mais la jambe qui se mobilise par rapport au pied ! Ceci a pour conséquence lors d’une éversion (pronation) de déporter la cheville vers l’intérieur et d’aplatir l’arche interne du pied, comme si vous ‘’basculiez’’ la cheville vers l’intérieur, et lors d’une inversion (supination) de déporter la cheville vers l’extérieur et de creuser l’arche interne, comme si vous ‘’basculiez’’ la cheville vers l’extérieur.
Au-delà du mouvement du pied, nous pouvons résumer qu’un pied pronateur est orienté vers l’extérieur par rapport à la jambe et, à l’inverse, un pied supinateur est orienté vers l’intérieur. Le pied dit ‘’universel’’ est quand à lui orienté vers l’avant, dans l’axe du tibia, en position neutre, c’est-à-dire ni en inversion ni en éversion. La pronation/supination n’est donc qu’une question d’orientation du pied par rapport à la jambe. Ce mécanisme devient problématique lorsque l’orientation du pied se « fige » dans l’une ou l’autre de ces positions, ou que le pied n’est pas suffisamment maintenu en appui rendant instable cette région, nous parlerons alors ‘’d’instabilité de la cheville’’.
Le pied doit pouvoir changer de forme instantanément en fonction du sol et de l’orientation ou de l’inclinaison de la jambe pour assurer un contact optimal et limiter les contraintes.
La pronation et la supination de la jambe sont notamment nécessaires lors de la course à pied : en effet, la foulée commence par le contact du talon au sol, qui est suivi par un déroulement vers le côté externe du pied, appelé supination, avant un basculement vers l’intérieur appelé pronation.
Dans un second temps, le fait de repasser en supination aide à absorber l’énergie envoyée par le sol : celle-ci est alors transférée vers l’avant en vue de la propulsion. La poussée se termine sur le gros orteil, avec un retour à la pronation.