La Chine est un pays ancien, vertigineux, inextricable. La vie n’y a pas été atteinte par le mal moderne de l’esprit qui se considère lui-même, cherche le mieux et s’enseigne ses propres rêveries. Elle pullule, touffue, naïve, désordonnée des profondes ressources de l’instinct et de la tradition. J’ai la civilisation moderne en horreur, et je m’y suis toujours senti étranger. Ici, au contraire, tout paraît naturel et normal.
Paul Claudel in Lettre à Stéphane Mallarmé
Au milieu de l’âge, épris de la Voie
Wang Wei. Mon refuge au pied du mont Chung Nan
Sous le Chung-nan, j’ai choisi mon logis.
Quand le désir me prend, seul je m’y rends :
Seul aussi à jouir d’ineffables vues…
Marcher jusqu’au lieu où tarit la source,
Et attendre, assis, que se lèvent les nuages.
Parfois, errant, je rencontre un ermite :
On parle, on rit, sans souci du retour.
- Le mythe taoïste en France au XXe siècle – M. Etiemble
- Paul Claudel et la Chine impériale : le « stage du magicien au pays des génies »
- La pensée chinoise par-delà les fantasmes – Rencontre avec Anne Cheng, propos recueillis par Catherine Halpern