Un être qui serait sain, dont toutes les actions seraient immédiatement spontanément et nécessairement conformes à la loi, n’aurait pas conscience de quelque chose comme un impératif. L’impératif, le commandement, c’est la forme que prend la loi pour un être dont l’action n’est pas immédiatement conforme à la loi. En tant que nous sommes des êtres sensibles, nous sommes sujets à des inclinations qui n’ont rien de mauvaises en elles-mêmes mais dont la conformité à la loi est contingente. C’est-à-dire que ce que je désire n’est absolument pas nécessairement conforme à la loi morale et c’est pourquoi cette loi prend la forme de ce que je dois.
Antoine Grandjean