Vide et vacuité en esthétique chinoise

Luna et Vivre de paysage, photographie de Dominique Clergue

La forme simple du vide est la pause musicale ou la brume en tant qu’interruption, suspension, dans la continuité visuelle ou sonore ; une forme plus subtile en est ce qui renvoie à un espace sans limites, à l’espace infini, comme la coda en musique ou le prolongement au-delà du cadre en peinture, l’échappée hors du contexte en poésie. L’inachevé provient de ce moment, de cet espace, indéfinis et révélant une pluralité de possibles ; sa supériorité naît de cette absence d’énoncé borné, limitatif, alors virtuellement riche, suggestive.

Iki

Hakudo Nakayama

Iki est une notion esthétique japonaise qui peut être caractérisée par un certain détachement, une forme d’élégance, le charme de la discrétion, le sens de l’urbanité, celui de l’ombre plutôt que de la lumière, l’amour des couleurs sobres, le goût des saveurs âpres…

Sabi

Ginkakuji, le temple du Pavillon d'argent

Le sabi fait référence à la sensation face aux choses dans lesquelles on peut déceler le travail du temps ou des hommes. Le caractère sabi (寂) est ainsi gravé sur la tombe de l’écrivain Junichirō Tanizaki (1886-1965), dans le temple Hōnen-in (dédié au moine Hōnen), à Kyoto.