Un jardin à Corfou
Quelque chose d’extraordinairement paisible est suspendu dans l’air, dans la grande clarté dévorante de cette heure qu’on s’imagine ne devoir jamais finir, immobilisée, dirait-on, devenue éternelle dans sa magnificence. Et l’on goûte le charme d’être ainsi toute seule, dans un coin perdu très loin du monde, où crissent les cigales dans l’herbe surchauffée, où les menthes embaument, où l’on entend chanter derrière des murs de neige un chœur doux et triste de moines fantômes.