Le matin où j’ai parlé à O-Sensei de mon voyage, je suis allé le voir après l’entraînement. Il était assis dans sa chambre avec des lunettes en lisant un livre. Il s’arrêta de lire et me salua de sa manière habituelle, innocemment joyeuse. J’ai dit : « O-Sensei, j’ai quelque chose à vous dire » et je l’ai informé que j’allais aux États-Unis pour étudier. Il a dit : « L’Amérique ? Eh bien, cela semble merveilleux pour vous ! Je vous souhaite le meilleur. » Il était vraiment content pour moi. Il m’a aussi donné un livre intitulé Aikido comme cadeau de départ. Puis il m’a dit : « Avant de partir, avez-vous quelque chose à me demander ? » Alors j’ai simplement dit : « O-Sensei, qu’est-ce que l’aïkido ? » Il m’a répondu en disant: « Eh bien, laissez-moi l’écrire pour vous et un jour vous pourrez le lire et le comprendre. » Ce qu’il a écrit, ce sont les mots : « entraînement intellectuel, entraînement physique, entraînement à la vertu, entraînement au ki – de ces mots est issue la sagesse pratique. Il a ajouté qu’il ne faudrait pas qu’un seul d’entre eux manque, que l’absence de l’un d’entre eux réduirait le tout à rien et ralentirait inévitablement le développement global de chacun. Il faut, me dit-il, toujours maintenir un équilibre harmonieux entre ceux-ci.
Traduction des propos de Mariye Takahashi in Interview with Mariye Takahashi
En 1960, une jeune Japonaise pleine d’entrain rejoint l’ancien Aikikai Hombu Dojo et tombe sous le charme du charismatique fondateur de l’Aikido, Morihei Ueshiba. Mariye (Yano) Takahashi est progressivement devenue une confidente de la famille Ueshiba et des Hombu uchideshi, nouant des liens d’amitié qui perdurent encore aujourd’hui.