Ce bol d’une grande sobriété a été pour la première fois publié par Max Lœr en 1968 à l’occasion de la célèbre exposition Ritual vessels of Bronze Age China.
La forme yu, la plus simple de tous les bronzes de l’époque des Shang, trouve son origine dans la poterie néolithique. À l’époque des Shang, des bols comparables en céramique ont été découverts à Anyang et à Zhengzhou. L’absence d’anse permet de distinguer le yu des gui, mais comme eux, ces récipients étaient destinés à contenir des céréales. Le pied porte un large registre de tourbillons alternant avec des motifs carrés à croissants. Au-dessus, on remarque de petits évents carrés, interprétés fréquemment comme servant à maintenir la pièce dans le moule au moment de la fonte. Le registre du col porte trois têtes animales en relief, chacune entourée par six cigales disposées symétriquement. Leur dessin d’une grande précision se détache avec netteté sur fond de leiwen aux entrelacs multiples.
Référence(s) : Max Loehr, Ritual Vessels of Bronze Age China, New York: The Asia Society, 1968, p.62-63, n°23.
Vadime Elisseeff, Bronzes archaïques chinois au musée Cernuschi, vol.1, t.1, n°23, Paris, L’Asiathèque, 1977, p.68.