Écriture

Les caractères chinois ne représentent pas des mots mais ils sont en fait des éléments qui vont composer un mot. La majorité de mots sont faits avec deux caractères (明 míng : brillant) mais il y a des mots composés avec un seul caractère ( rì : jour) et d’autres, plus rarement, avec trois (明日 míng rì : demain) ou quatre (明明 míng míng : évidemment ).

On peut comparer le chinois avec le français où par exemple, le mot infaisable comprend trois morphèmes : in : non, fais : faire et able : possible. En chinois, on a pour dire infaisable le mot 做不完  zuòbùwán composé de trois sinogrammes ou morphèmes : 做 zuò : faire,  不  bù : non et 完  wán : finir.

Les caractères se tracent en lignes et de gauche à droite. En revanche,  dans le cas des les caractères traditionnels comme par exemple à Taïwan ou au Japon ou aussi pour la calligraphie, ils se tracent en colonnes de haut en bas et de droite à gauche.

 

En Occident, La langue chinoise écrite est souvent dite idéographique, et en réalité moins de 10 % des caractères chinois sont d’origine concrète. Dans La langue chinoise écrite (說文解字 shuōwén jiězì) , le lexicographe Xu Shen (許慎 xǔ shèn 58 – 147) a regroupé les caractères sur la base de six principes constitutifs (六書 liù shū).

La langue chinoise écrite décrit l’origine (說 shuō) de la forme graphique (文 wén) et l’explication (解 jiě) du prononcé du caractère (字 )

象形 xiàng xíng

  • Les pictogrammes représentent des images concrètes, comme soleil (日 rì) ou montagne (山 shān) parfois, une figure exprime une idée, comme tour pour haut (高 gāo).

Pour le ShuoWen, le tableau représente une haute tour, un observatoire élevé : une espèce de pavillon (composé de  et ) élevé sur une substruction ().Le tout paraît assis sur une aire ou une salle inférieure (), classiquement interprété comme : un lieu élevé, un temple sur une éminence.

指事 zhǐ shì

  • Les symboles indicatifs suggèrent des idées abstraites simples, sur, dessus, monter (上 shàng), ou centre (中 zhōng).

Dans 上 on a un petit trait ou un point situé au-dessus d’une longue ligne servant de base () pour indiquer le « haut » (à l’exclusion du dessous). Dans la forme antique  l’index était un petit trait horizontal. Dans les formes modernes, l’index est devenu vertical (), puis progressivement plus compliqué. Dans de nombreux caractères composés,  a conservé sa forme ancienne , qui ne doit pas être confondue avec le radical .

La plupart des significations voient en 中 une  flèche verticale , au milieu de la cible . L’idée évoquée est à la fois celle de milieu, et de la perfection qu’il y a à atteindre sa cible sans écart d’un côté ou de l’autre.

會意 huì yì

  • Les caractères composés réunissent des caractères simples pour représenter une idée: ainsi soleil et lune s’unissent pour signifier luminosité (明 míng).

形聲 xíng shēng

Dans les trois catégories précédentes, il n’existe aucun lien entre son et graphie.

  • Tandis que les composés phonétiques contiennent un élément d’origine phonétique, associé à une unité signifiante.

Par exemple, le phonème yang, emprunté au pictogramme mouton (羊 yáng), signifie océan (洋 yáng) s’il est associé au radical sémantique eau (氵 shuǐ), et il devient maladie (恙 yàng)  s’il est uni a cœur (心 xīn). Cette catégorie offre une variété presque infinie de combinaisons possibles: en effet, si la langue chinoise écrite connait seulement une gamme plutôt limitée de radicaux sémantiques – on en compte aujourd’hui deux cent quatorze – le nombre de caractères s’élève à plus de cinquante mille.

假借 jiǎ jiè

轉注 zhuǎn zhù

  • Les emprunts phonétiques et les faux synonymes, les deux dernières catégories désignées par Xu Shen, se fondent sur les parentés graphiques et phonétiques entre les caractères, et ils sont plutôt rares.