氣功療法 qìgōng liáofǎ
Méthode thérapeutique de travail sur le souffle
Je considère que le travail interne correspond à la théorie de la transformation du qì de la médecine nationale : le qì commande le sang ; lorsque le qì circule, le sang circule naturellement, le qì véritable émerge de la tranquillité et du vide, et la guérison des maladies découle de la protection de l’esprit intérieur. Ces principes expliquent l’effet thérapeutique du travail interne. D’après son sens général, le terme 氣功 qìgōng est un choix tout à fait justifiable, et nous pouvons considérer son usage comme préférentiel.
– 黃月庭 Huáng Yuètíng
En développant le concept de qi gong, 劉貴珍 Liú Guìzhēn (1902-1983)l’a assorti d’une description de techniques que recouvre cette notion. Il définit le qi gong comme intégrant la triple discipline du corps, de la respiration et de l’esprit. Sont ainsi regroupées sous une seule catégorie des techniques qui auparavant n’étaient pas toujours coordonnées ; une norme qui sera suivie dans toutes les recherches chinoises sur le qi gong et par la plupart des méthodes.
Le qi gong englobe donc un ensemble de techniques respiratoires, corporelles, méditatives et magiques pratiquées sous différentes formes depuis la haute antiquité chinoise sous des noms variés tels que:
- 行氣 xíng qì
- diriger la circulation du souffle
- 服氣 fú qì
- se nourrir de souffle
- 吐吶 tǔ nà
- expirer et inspirer
- 導引 dǎo yǐn
- conduire et étirer
- 按喬 àn qiáo
- masser
- 數數 shù shù
- compter les respirations
- 食氣 shí qì
- se nourrir de souffle
- 靜坐 jìng zuò
- méditer en position assise
- 臥功 wò gōng
- méditer en position allongée
Malgré la diversité des noms traditionnels de techniques, malgré les variantes entre les techniques pratiquées dans les différentes lignées et traditions, le modèle du qi gong qui se répandra dans les années 1950 possède certaines caractéristiques fondamentales.
三調 sān diào
La triple discipline
- 調形 diào xíng
- discipline du corps
- 調氣 diào qì
- discipline respiratoire
- 調神 diào shén
- discipline de l’esprit
En général, les méthodes de qi gong intègrent la pratique simultanée des trois formes de discipline, dont la discipline respiratoire est le pivot central. En effet, l’entraînement conscient à la respiration nécessite aussi bien l’adoption d’une posture corporelle qu’un haut niveau de concentration mentale. Dans la pratique les trois discipline sont donc intégrées.
Plusieurs méthodes de qi gong impliquent la récitation de mantras, qui aident à la discipline mentale et respiratoire, et sont souvent considérés comme dotés d’une puissance magique.
氣感 qì gǎn
La sensation de qì
La pratique du qi gong suit le principe de la correspondance entre l’esprit et le qì (意氣相隨 yìqì xiāng suí) – c’est-à-dire que l’esprit suit le qì , et le qì suit l’esprit. Après avoir pratiqué assez longtemps, l’adepte peut ressentir des sensations semblables à des picotements provoques par le courant électrique, qu’il identifie au qì. Il peut ensuite, par un effort de concentration, aisément augmenter ou diminuer la sensation de qì et diriger le courant vers différents points de son corps.
自我療法 zìwǒ liáofǎ
L’auto-thérapie
Cette méthode n’est bénéfique que si l’on fournit soi-même des efforts acharnés, que nul autre ne peut fournir à notre place
– 劉貴珍 Liú Guìzhēn
Liu souligne que le qi gong est une forme d’auto-thérapie. Alors que les autres disciplines de la médecine chinoise, qui dépendent de l’usage de drogues ou d’instruments (herbes, aiguilles d’acupuncture…), impliquent une attitude passive de la part du patient, le qi gong se base entièrement sur la volonté personnelle de celui-ci. Il importe donc d’avoir une forte confiance dans l’efficacité du qi gong, afin de pouvoir se donner la volonté de persister dans la pratique et vaincre la maladie.
Le qi gong étant une thérapie holiste, qui n’isole pas des maux particuliers mais stimule le potentiel du corps humain, il rétablit et fortifie l’état de santé général du pratiquant. La pratique soutenue du qi gong peut donc traiter et guérir toutes sortes de maladies.
儀式 yíshì
Le rituel
Le qi gong se pratique sous la forme de rites simples ; à heure fixe tous les jours, en un lieu précis, le corps orienté dans une direction précise, suivant un enchaînement précis de postures et de techniques encadrées par des postures préparatoires (預備式 yùbèi shì) et des postures de clôture (收式 shōu shì) d’une durée précise (généralement entre dix minutes et trois heures). L’heure, le lieu, l’orientation, la forme et la durée du rite quotidien diffèrent selon la méthode.
- Qigong Therapy in 1950s China | East Asian History
- La fièvre du qigong: Guérison, religion et politique en Chine contemporaine (note critique) – Persée