Traité sur le taijiquan attribué à Zhang Sanfeng

太極拳經‧張三丰

tàijí quán jīng‧zhāngsānfēng

Texte tiré de Zhang Sanfeng he tade Taiji quan de Li Ying-ang, p. 129. II se trouve avec quelques variantes reproduit dans tous les livres sur le Taiji quan. Des extraits de ce traité sont d’ailleurs cités dans d’autres textes, introduits seulement par « Il est dit dans le traité. » Si grande est sa renommée qu’on l’a attribué à Zhang Sanfeng. Seul le Yangshi Taiji quan donne un autre nom d’auteur : Wu Yuxiang.

一舉動周身俱要輕靈,尤須貫串。氣宜鼓盪,神宜內斂,無使有缺陷處,無使有凹凸處,無使有斷續處。其根在腳,發於腿,主宰於腰,行於手指,由腳而腿而腰,總須完整一氣,向前退後,乃能得機得勢。有不得機得勢處,身便散亂,其病必於腰腿求之,上下前後左右皆然。

Dés le moindre mouvement (舉動 jǔ dòng), le corps entier (周身 zhōu shēn) doit être léger et agile (輕靈 qīng líng), et toutes les parties reliées (貫串 guàn chuàn). Il convient de stimuler le souffles, de concentrer la puissance spirituelle, de faire en sorte que les mouvements ne présentent aucune rupture, qu’ils n’aient ni creux ni bosse et qu’ils soient sans discontinuité. L’énergie prend racine dans les pieds, se développe dans les jambes, est commandée par la taille et se manifeste dans les doigts. Des pieds, aux jambes, à la taille, il faut une unité parfaite ; ainsi, vous serez capable, dans l’avance ou le recul, de saisir le bon moment et d’obtenir une position avantageuse. Sinon, le corps sera disloqué, défaut provenant des jambes et de la taille.

凡此皆是意,不在外面,有上即有下,有前則有後,有左則有右。如意要向上,即寓下意,若將物掀起而加以挫之之力。斯其根自斷,乃攘[6]之速而無疑。虛實宜分清楚,一處有一處虛實,處處總此一虛實,周身節節貫串,無令絲毫間斷耳。

Ce principe s’applique quelle que soit la direction. Tout cela est une affaire d’intention (意 yì) et non pas une chose extérieure. Le haut ne va pas sans le bas, ni la gauche sans la droite, ni l’avant sans l’arrière ; si l’intention est d’aller vers le haut, placer la pensée vers le bas, tout comme lorsqu’on veut arracher une plante, si l’on y ajoute l’idée de torsion, il est certain que la racine elle-même se rompra et elle sera rapidement détruite Il convient de distinguer clairement le vide (虛 xū) du plein (實 shí). Chaque partie du corps correspond au vide ou à la plénitude. Le corps doit être relié, articulation par articulation, sans la moindre discontinuité.

貫串 guàn chuàn
Toutes ses parties reliées.
Cette expression, signifiant littéralement relier, enfiler, n’est pas sans rappeler le célèbre passage des Entretiens de Confucius :  «Ma doctrine est celle d’une unité reliant tout.
鼓氣 gǔ qì
stimuler le souffle
鼓腹 gǔ fù
battre le ventre comme un tambour
一氣 yī qì
un seul souffle, une unité parfaite
Dans un contexte taoïste, cela désigne souvent le souffle de l’Un, le souffle unificateur, qui est aussi le souffle unifié ou le souffle originel.

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