Tristesse

Le sentiment du poumon


La tristesse 悲 c’est 心, le cœur qui se refuse 非, le dos à dos de la personne à elle-même dans son cœur, en proie à la contradiction, à la négation, voire la négativité. L’épuisement qui résulte de cette lutte stérile détruit les souffles dans la région du cœur et du poumon. L’opposition se fait rupture des communications qui émanent du cœur et coupe de la joie de la vie ; le blocage devient faiblesse, la douleur, désolation.

精氣并於心則喜
并於肺則悲
Quand les essences et les souffles annexent le poumon
il y a tristesse

La tristesse correspond au poumon et est la perversion du mouvement du métal. Ce dernier a le tranchant des épées et des faux qui coupent les têtes ou moissonnent les céréales. Il est ainsi le rythme qui marque la fin de l’expansion yang et le début du retour au yin. Le métal est condensation et concentration, afin de ramener les richesses de la vie à l’interne. Dans la
tristesse, il devient compression qui broie le cœur, gênant aussi bien la circulation d’un sang dont la qualité diminue, que l’expansion des esprits ; cette obstruction anéantit également liquides et souffles du poumon.

悲則氣消
Quand il y a tristesse, les souffles sont détruits
悲則心系急
肺布葉舉
而上焦不通
榮衛不散
熱氣在中
故氣消矣
Quand il y a tristesse, le système relationnel propre au cœur est serré, le poumon se dilate et ses feuilles se lèvent, le réchauffeur supérieur n’assure plus ses communications, reconstruction et défense ne se diffusent plus, les souffles chauds sont au centre. C’est ainsi que les souffles sont détruits.

C’est l’opposé de l’allégresse, qui permettait à la reconstruction ainsi qu’à la défense de se propager aisément. Au contraire, la tristesse serre le cœur; ce qui n’est pas une métaphore, car l’exagération de la concentration propre au métal resserre les voies par lesquelles le cœur communique. Le système relationnel propre au cœur c’est d’abord le lien du cœur avec les
autres organes, lien immatériel et spirituel, mais qui se rend visible par les circulations sanguines, en particulier les artères qui partent du cœur. Les souffles du Poumon, saisis par la tristesse, bloquent les passages et les circulations de sang et souffles, alors qu’ils devraient assurer leur propagation jusqu’aux confins du corps. Les souffles bloqués dans la poitrine génèrent de la chaleur; chaleur qui détruit les souffles.
On peut ajouter que le cœur ne pouvant plus communiquer par le sang et les souffles, ne peut plus répandre la lumière de sa raison, donner l’inspiration des esprits, maintenir dans la réalité de l’existence.

Physique de la tristesse retrace la vie d’un inconnu naviguant à travers ses souvenirs de jeunesse en Bulgarie, lesquels le ramènent à la mélancolie et au déracinement croissants qui plombent son existence d’adulte au Canada : quête éperdue d’un point d’ancrage, d’une famille, de soi.

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