Le qi gong des cinq animaux

Illustration du qi gong des cinq animaux

äș”犜æˆČ wǔ qĂ­n xĂŹ

Le corps humain a besoin de travailler mais il ne faut pas l’Ă©puiser. Si on le secoue, le souffle des cĂ©rĂ©ales se dissout, le sang circule bien, les cent maladies n’apparaissent pas ; comme le gond d’une porte qui ne pourrit jamais. Dans le daoyin, l’ours se suspend et le hibou regarde autour de lui, on Ă©tire et on flĂ©chit la taille ; on bouge chaque articulation afin de faire reculer le vieillissement. J’ai une technique qui s’appelle le « Jeu des cinq animaux Â» ; le premier s’appelle le tigre, le deuxiĂšme le cerf, le troisiĂšme l’ours, le quatriĂšme le singe, et le cinquiĂšme l’oiseau; elle sert Ă  chasser les maladies et elle est bĂ©nĂ©fique pour les membres infĂ©rieurs. Lorsque le corps ne va pas bien, exĂ©cutez le jeu d’un animal jusqu’Ă  sudation, enduisez vous de poudre, le corps devient lĂ©ger et vous recouvrez l’appĂ©tit.

dit de Hua Tuo Ă  son disciple Wu Pu, livre des Han postĂ©rieurs

Le qi gong des cinq animaux a Ă©tĂ© conçu par un cĂ©lĂšbre mĂ©decin de l'AntiquitĂ©, èŻäœ—, HuĂĄ TuĂł, qui vĂ©cut pendant la dynastie des Han (æŒąæœhĂ nchĂĄo), entre 110 et 207 de notre Ăšre. Ce mĂ©decin a dĂ©couvert des points hors mĂ©ridiens, para-vertĂ©braux, nommĂ©s pour cette raison points de Hua Tuo (èŻäœ—ć€Ÿè„Šç©Ž HuĂĄtuĂł jiā jĂ­ xuĂ©), et que tous les acupuncteurs apprennent durant leurs Ă©tudes. HuĂĄ TuĂł est l'exemple mĂȘme des grandes figures de la mĂ©decine chinoise qui avait acquis une maĂźtrise parfaite de l'acupuncture et de la pharmacopĂ©e. En bon mĂ©decin taoĂŻste, il pratiquait le dǎoyǐn et la mĂ©ditation, d'oĂč la rĂ©putation du pouvoir de son esprit pour prĂ©dire le pronostic du patient. HuĂĄ TuĂł a créé ce qi gong, qu'il a nommĂ© äș”犜æˆČ wǔqĂ­n xĂŹ, le jeu des 5 animaux, Ă  partir des imitations d'animaux, tels que le classique de l'ours (熊經 xiĂłng jÄ«ng ) et l’oiseau qui s'Ă©tire (éł„äŒž niǎo shēn).

On doit comprendre que Huå Tuó a sélectionné cinq animaux pour répondre aux cinq éléments et par conséquent pour fortifier chacun des cinq organes principaux de la médecine chinoise:

  • le tigre s'occupe du foie dans l'Ă©lĂ©ment bois,
  • le cerf du cƓur dans l'Ă©lĂ©ment feu,
  • l'ours de la rate dans l'Ă©lĂ©ment terre,
  • la grue du poumon dans l'Ă©lĂ©ment mĂ©tal,
  • le singe du rein dans l'Ă©lĂ©ment eau.

J'ai reçu ce qi gong des cinq animaux d'Alain Baudet d'abord dans le cadre de ma formation en 1995-1998 Ă  l'IEQG puis dans celui du Tao de l'harmonie oĂč j'ai suivi l'enseignement d'Alain et approfondi l'Ă©tude de ce qi gong au cours de nombreuses annĂ©es. Cette mĂ©thode reçue d'Alain Baudet, est certes issue de HuĂĄ TuĂł, mais elle en diffĂšre d'un animal, car cette mĂ©thode est passĂ©e par la tradition du  ć°‘æž—ćŠŸć€« ShĂ olĂ­n gƍngfu, par les Ă©coles martiales de la boxe de l'intention (æ„æ‹ł yĂŹ quĂĄn) ainsi que du ćœąæ„æ‹ł xĂ­ng yĂŹ quĂĄn.

Le jeu des 5 animaux étudié ici est celui qui se rapproche le plus de la forme originale de Huå Tuó.

  • Il invite rĂ©ellement Ă  rentrer dans la peau de l'animal et Ă  s'incorporer les qualitĂ©s intrinsĂšques propres Ă  chacun. C'est lĂ  l'essence du chamanisme, commune au chamanisme indien - d'oĂč est issue la tradition de ShĂ olĂ­n - comme aux chamans d'AmĂ©rique du Nord ou de SibĂ©rie.Le caractĂšre ć·« wĆ« reprĂ©sente l'Ɠuvre (ć·„ gƍng) de deux chamans qui dansent (从 cĂłng) : une incantation. Les caractĂšres anciens ajoutent souvent l'image des deux mains agissant Ă  la base (ć»Ÿ gǒng).Le caractĂšre primitif est une croix symbolisant l'interaction de forces fondamentales, Ă  rapprocher de ć wĂ n. Les mouvements des animaux ont inspirĂ© les danses anciennes, notamment celles qui avaient une fonction apotropaĂŻque ; leurs cris ont Ă©tĂ© imitĂ©s ; des parties de leur corps, peaux ou plumes, ont Ă©tĂ© employĂ©es dans les cĂ©rĂ©monies chamaniques, pour faire venir la pluie, chasser les mauvaises influences ou guĂ©rir.
  • Plus on communie avec l'essence d'un animal, plus celle-ci peut opĂ©rer des transformations, des purifications, dont nous ne soupçonnons pas la portĂ©e.
  • Dans la forme que nous dĂ©veloppons ici, les correspondances des animaux avec l'original sont respectĂ©es. Il n'y a que la substitution du cerf par le serpent pour le feu, qui a Ă©tĂ© opĂ©rĂ©e par les maĂźtres.

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