On a découvert dans le village de Dong Son nord du Viêt Nam, les vestiges d’une culture du bronze, sans doute arrivée depuis le nord vers 300 av. J.-C. Les plus connus de ces objets de bronze sont des tambours de bronze rituels. Riziculteurs, les Dong Son ont transformé le delta du Fleuve Rouge en une grande région productrice de riz. L’essentiel de cette culture disparaît avec la conquête de la région par les Chinois au IIe siècle AEC.
Les Dong Son avaient des échanges avec d’autres peuples d’Asie du Sud-Est. L’influence de leur art s’étend sur une région qui couvre, outre l’actuel Viêt Nam, le Laos, le Cambodge et l’Indonésie. Elle se traduit par une grande diversité d’objets rituels en bronze, souvent décorés de motifs humains ou animaux, moulés par la méthode de la cire perdue dans laquelle le métal est fondu dans des moules en cire, parmi lesquels des tambours rituels et des haches.
L’actuelle Birmanie serait la première région de l’Asie du Sud-Est continentale à entrer en contact avec l’Inde. Selon la tradition bouddhique, dès le IIIe siècle AEC, l’empereur Ashoka aurait eu des contacts avec les Môns, un peuple qui habite le sud de la Birmanie et une partie du centre de la Thaïlande. Toutefois, les premiers vestiges indiens dans le bassin du fleuve Irrawaddy en Birmanie ne datent que du ve siècle. C’est en tout cas par les Môns que l’influence indienne touche les Birmans.
Des sites découverts sur la rive ouest du fleuve Chao Phraya en Thaïlande, datés du vie au XIe siècle, ont révélé une civilisation à laquelle les historiens thaïlandais ont donné le nom de Dvaravati, en raison du nom Sridvaravati gravé sur des pièces de monnaies trouvée sur ces sites. Les gens de Dvaravati étaient Môn et de religion bouddhique.
Le site d’Óc Eo dans le sud du Viêt Nam a révélé une culture qui s’est répandue au Vietnam, au Cambodge et en Thaïlande. Cette culture, qui montre une influence indienne, entretenait des relations avec la Chine. Les premiers textes chinois concernant l’Asie du Sud-Est apparaissent au IIIe siècle. Ils parlent d’un royaume qu’ils appellent Fou-nan et dont l’apogée semble avoir été le règne de Fàn Shīmàn (vers 205 – vers 225).
Au Ve siècle les Khmers, un peuple cousin des Môns, s’établissent dans l’actuel Cambodge et dans le sud de l’actuel Viêt Nam. Au début du vie siècle, les textes chinois mentionnent un royaume qu’ils appellent Chenla. Ce royaume, peuplé par des gens qui semblent être Khmers, s’étend sur le Cambdoge actuel et le plateau de Korat, dans le nord-est de la Thaïlande actuelle. C’est de cette époque que datent les premiers travaux hydrauliques pour rendre cultivable le delta du Mékong.
Au début du VIIe siècle, le roi khmer Içanavarman établit sa capitale à Sambor Prei Kuk, au nord de l’actuelle Kompong Thom, mais cinquante ans plus tard, Jayavarman Ier transfère la capitale à Angkor Borei. Le VIIIe siècle est une période de troubles pour les Khmers. Le royaume du Tchen-la éclate d’abord en deux royaumes rivaux, puis en cinq principautés.
Vers le VIIe siècle arrivent en Birmanie les Pyu, qui s’installent dans le bassin de l’Irrawaddy dans le sud et fondent des cités-États dont la plus importante est Sri Ksetra. La Birmanie est alors sur une route commerciale terrestre reliant la Chine à l’Inde.
Plus au nord, les Birmans commencent également à s’établir dans la région. En 849, ils fondent Pagan, qui s’étend progressivement vers le sud et prend la ville môn de Thaton en 1057. Le royaume de Pagan est menacé par les Mongols au nord, qui prennent finalement Pagan en 1287.
Selon la tradition, des chefs de clan thais renversent leur suzerain khmer à Sukhothai en 1238 et y fondent un nouveau royaume.
Le royaume hindouiste du Champa a occupé la zone centrale du Viêt Nam actuel entre les IIe et XVIIe siècles. Au début du Ve siècle, le moine bouddhiste chinois Faxian, sur le chemin du retour d’Inde en Chine, fait escale et décrit « le fort nez droit et les cheveux noirs et bouclés » de ses habitants ainsi que leurs pratiques funéraires de la crémation au son des tambours.
La notion de zomia permet de mieux appréhender une partie des conflits, pré-coloniaux, coloniaux et post-coloniaux, d’antagonismes et de complémentarités entre des zones (basses terres) sous contrôle gouvernemental à économie de riziculture irriguée et zones (hautes terres) hors contrôle gouvernemental : Zomia.