Entraîné par cette épreuve de la puissance de la raison, notre penchant à étendre [nos connaissances] ne voit plus de bornes. La colombe légère, qui, dans son vol, fend l’air dont elle sent la résistance, pourrait s’imaginer qu’elle volerait bien mieux encore dans le vide. C’est ainsi que Platon quittant le monde sensible, qui renferme l’intelligence dans de si étroites limites, se hasarda, sur les ailes des idées, dans les espaces vides de l’entendement pur. Il ne s’apercevait pas que, malgré tous ses efforts, il ne faisait aucun chemin, parce qu’il n’avait pas de point d’appui, de support sur lequel il pût faire fond et appliquer ses forces pour changer l’entendement de place. C’est le sort ordinaire de la raison humaine, dans la spéculation, de construire son édifice en toute hâte, et de ne songer que plus tard à s’assurer si les fondements en sont solides.
Emmanuel Kant in Critique de la raison pure
intelligence
Le corps intelligent des végétaux ébranle notre philosophie
Renouant avec une tradition longtemps oubliée, les chercheurs se penchent à nouveau sur le règne végétal. Un modèle qui bouleverse radicalement notre conception d’un monde constitué d’individus, explique le philosophe Quentin Hiernaux.
L’homme moderne s’enivre de dissipation
Dans cette conférence prononcée en 1935, Paul Valéry délivre ses impressions sur l’évolution de l’intelligence en une époque où le progrès ne cesse de bouleverser les habitudes et les modes de pensée.