Pratique de la marche consciente

正念行走 zhèngniàn xíngzǒu


Entraînez vous tout d’abord pieds nus, pour mieux sentir le contact avec le sol. Vous ferez quelques pas le plus lentement possible afin de décomposer au maximum l’aspect mécanique de la marche et de mieux en percevoir les effets dans le corps entier. La respiration abdominale accompagne la marche consciente. Le pied et la jambe  » arrière » requièrent toute Notre attention.

  • Avancez un pied, comme pour faire un pas normal, puis conservez vos deux pieds à plat (ils se trouvent donc sur deux lignes parallèles). Redressez tout le corps en prenant consciemment appui de vos pieds sur terre. Relâchez vos épaules et maintenez la tête droite en rentrant un peu le menton.
  • Les mains se placent sur les hanches, pour sentir la position du bassin et le placer selon un axe vertical; pour ce faire, le coccyx est légèrement poussé en avant et le ventre s’allonge vers l’estomac. A chaque pas, le bassin doit rester dans cet axe, comme si les ischions étaient des roues glissant sur des rails. Les deux hanches sont sur le même plan horizontal.

La clé d’une marche efficace réside dans le pied arrière. Pour effectuer un pas, c’est le pied et la jambe arrière, au moment du pas, qui vont devenir actifs. Le pied arrière va vous propulser vers le haut puis en avant, grâce à un étirement de toute la jambe et du fessier correspondant.

  • En inspirant, déroulez complètement le pied arrière jusqu’à la pointe des orteils, en retardant au maximum le moment où vous devez plier le genou. Atten- tion, ne laissez pas, pour tendre la jambe arrière, monter la hanche correspon- dante ! Dans ce mouvement, tous les muscles de la jambe arrière et du fessier sont mobilisés et étirés. L’aine correspondante s’ouvre complètement et le ventre s’allonge, puisque le bassin reste vertical et les deux crêtes iliaques sur un plan parallèle au sol. Grâce à ce déroulé complet du pied arrière et cet étirement de la jambe, tout le corps s’allonge de façon naturelle vers le haut, en même temps qu’il est propulsé vers l’avant.
  • Lorsque le déroulement total du pied arrière est effectué, laissez se plier le genou et passez la jambe vers l’avant en expirant. Le pied se pose ainsi devant, sans poids, bien à plat sur le sol. L’autre pied, qui est devenu le pied arrière, reste à plat.
  • Reportez votre attention vers le pied arrière qui, dans un nouvel inspir, peut commencer à se dérouler. Peaufinez alors tous les détails vous permettant de rendre cette jambe arrière active… vous êtes en route !

Pendant l’étirement progressif de la jambe arrière, une sensation remarquable anime la face avant du corps: l’aine s’ouvre, le ventre s’allonge, puis la cage s’ouvre, libérant le souffle. Les épaules restent donc basses et ouvertes et la nuque ne fournit pas d’effort. Autre sensation nouvelle : ce n’est plus la tête qui mène la danse, mais le pied, la jambe et le ventre et donc bien sûr le hara.

Dans cette nouvelle façon de marcher, vous ne subissez plus la pesanteur, mais vous prenez appui sur la terre pour vous élancer. Vous faites l’expérience du « jeune yang », cette énergie vive du printemps qui exprime la vie naissante. Le corps entier participe et les muscles travaillent dans l’étirement. Avec l’habitude, cette marche déliée s’effectue avec naturel. Elle peut aussi, en guise d’exercice, se pratiquer tous les jours pendant quelques minutes, dans la plus grande lenteur et conscience.

Source jaillissante, 涌泉 yǒng quán, est le premier point du méridien du rein.

Un point d’acupuncture important se trouve stimulé dans la marche. Il s’agit du premier point du méridien du rein, nommé source jaillissante, qui se trouve sous la plante du pied. Par ce point, à chaque pas, le pied tel une ventouse capte l’énergie de la terre, pour élancer le corps vers le ciel et vers l’avant. Les principes yin et yang s’équilibrent; lorsque la terre nous propulse, nous donne l’élan, elle nous offre le dynamisme du yang. Puis, accueillant notre pied, elle manifeste les qualités du yin.

Cette marche déliée, rythmée par la respiration, permet de parcourir de longues distances sans fatigue. Elle est naturelle par exemple chez les Afghans qui, devant accomplir de longs périples à pied dans les montagnes, accompagnent leurs pas de respirations appropriées aux reliefs du terrain; selon qu’il s’agit de montées, de descentes ou de plats, ils allongent ou raccourcissent les temps de l’inspir et de l’expir tout en conservant un pas régulier.

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