Pratiquer le qi gong ce n’est pas pratiquer des postures statiques et des mouvements dynamiques. C’est la conscience de l’esprit (精神 jīng shén) qui dirige le souffle du corps dans l’actualisation du 太極 tài jí en tant qu’expressions variées du 陰陽 yīn yáng.
Il y a beaucoup plus dans la pratique du taijiquan que ce qui est considéré comme une performance physique. Il y a tout ce qui ne se donne pas à voir et qui échappe aux livres, aux vidéos, aux cours en ligne. Ce qui se donne à voir relève de l’avoir et non de l’être. Il n’existe pas d’être qui ne soit en même temps devenir et changement. Les structures vivantes ne peuvent être que si elles sont en devenir ; elles ne peuvent exister que si elles changent. Changement et évolution, transformation (化 huà) dirait les taoïstes, sont les qualités inhérentes du processus de la vie.
C’est cette transformation qui nous importe dans notre cheminement. L’autre est un reflet de nous-même, il nous indique le chemin parcouru ou à parcourir. Nous aimons nous classer par rapport aux autres, mais finalement cela n’a pas d’importance. Ce qui importe c’est de pratiquer, d’expérimenter, d’ouvrir sa sensibilité à l’inconnu, d’être l’explorateur de nous-même et de notre interrelation avec l’autre, avec l’altérité.