Le classique de la transformation des muscles et des tendons (易筋經 yì jīn jīng) et Le classique de la purification des moelles (洗髓經 xǐ suǐ jīng) sont deux méthodes d’exercices internes attribuées à Bodhidharma (達摩 dámó), un moine bouddhiste légendaire du 5e ou 6e siècle qui est souvent crédité d’avoir transmis le bouddhisme en Chine. Bodhidharma aurait enseigné ces exercices aux moines du monastère de Shaolin dont les corps étaient faibles. Les moines utilisaient le yì jīn jīng et le xǐ suǐ jīng comme méthodes de culture du corps et de l’esprit pour créer un corps plus fort et plus flexible qui pourrait ensuite être utilisé comme véhicule pour la culture spirituelle. Toujours selon la légende, la pratique du yì jīn jīng et du xǐ suǐ jīng ont conduit au développement des arts martiaux de Shaolin (功夫少琳 gōng fū shào lín). Certaines sources disent qu’avant la dynastie Song (960-1279), le yì jīn jīng n’était enseigné qu’aux moines du temple Shaolin, et ce n’est que sous les dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1911) que le yì jīn jīng est devenu populaire et se déclina en plusieurs styles.
Bodhidharma aurait conservé les deux séries d’écrits dans sa grotte de méditation dans le temple de Shaolin :
- le 易筋經 yì jīn jīng , une méthode pour changer et renouveler les tendons et les tendons,
- le 洗髓經 xǐ suǐ jīng, une méthode pour nettoyer et laver la moelle (renouvelant ainsi l’essence du corps (精 jīng).
Lors d’une rénovation d’un mur de grotte au temple Shaolin (少林寺 shàolín sì), les deux écritures ont été découvertes et sont devenues connues du public. Il y a un certain désaccord si ces deux pratiques sont en fait la même pratique, deux pratiques liées ou deux pratiques entièrement distinctes.
Les premiers écrits sur le yì jīn jīng ont été publiés sous la dynastie Song ( 960-1279), parmi ceux–ci figure L’essentiel des sept sections du Canon taoïste (雲笈七籤 yún jí qī qiān), recueil de textes non rituels de 張俊房, Zhāng Jūnfáng.
En 1858, Pan Wei (潘尉), un expert médical, adapte La vraie transmission pour atteindre la longévité (寿世传真 shòu shì chuán zhēn) de Xú Wénbì (徐文弼), dans un livre appelé Techniques clés afin de renforcer la santé (卫生要术 wèi shēng yào shù). Il attache une importance primordiale à la prévention plutôt qu’au traitement et défend que les exercices de qi gong permettent de prévenir les maladies. Le livre a été réédité par Wang Zu Yuan (王祖源) en 1881 et intitulé Une explication illustrée du qigong interne (内功图说 nèigōng túshuō). Ce travail comprend Le classique de la transformation des muscles et des tendons dans Les méthodes pour prévenir les maladies et prolonger la vie ( 却病延年法: què bìng yán nián fǎ ). Cette version du yì jīn jīng comprend douze illustrations de ces exercices.
Il existe également une version enseignée à Taïwan qui contient 18 mouvements au lieu de 12. De plus, diverses versions du yì jīn jīng ont été transmises par les sectes taoïstes, qui voient le yì jīn jīng comme une méthode de culture de soi et de transcendance, et par des écoles martiales qui emploient le yì jīn jīng pour renforcer le corps et développer la puissance.
Le yì jīn jīng a également été adopté comme pratique médicale, et ses mouvements analysés du point de vue de la médecine traditionnelle chinoise.