太极扇 tàijí shà
L’éventail (搧 shān) était doté de lames en acier ou en bambou recouvertes de soie qui servait ainsi à les dissimuler. Derrière son aspect inoffensif, il recelait de dispositifs secrets abritant des lames aiguisées, des pointes acérées, du poison sur les bordures de la soie. Pratique et discret, l’éventail pouvait surprendre l’adversaire, manié avec dextérité il devenait redoutable.
L’éventail (太极扇 tàijí shàn) est l’une des armes du taiji quan, il permet de bloquer une attaque, de piquer, de frapper et de trancher… Dans la pratique, il est recouvert d’un tissu et doté d’une armature en bambou. Il émane de cette pratique grâce et esthétisme derrière laquelle se cachent une maîtrise de l’équilibre, du souffle et de l’énergie.
La forme se réalise dans la lenteur et la vitalité, dans la douceur et la fluidité ; circulaires et harmonieux, les mouvements de l’éventail sont très esthétiques et s’exécutent dans la légèreté et la souplesse. Sa pratique permet de développer dextérité et précision du geste.
La pratique de l’éventail développe l’acuité des sensations, le corps et l’éventail ne font qu’un, ainsi l’ouverture de l’éventail n’est que l’expression du souffle. Dans la pratique de son enchaînement, on expérimente l’alternance parfaite du yin et du yang ; la douceur et la grâce pour le côté yin, la vivacité et le claquement sec de l’éventail à son ouverture pour le côté yang. De cette union des contraires, naît un sentiment de plénitude.
Lorsqu’on le pratique, l’on ressent beaucoup de joie, de légèreté, car il est lié à l’élément vent, l’éventail au bout des doigts prolongement du corps, l’on se sent emporté, léger, libre et la magie opère. Connectés des pieds à la tête, attentifs et pleinement présents à nos déplacements et à nos gestes, l’esprit se libère, laissant place au lâcher prise. L’éventail rend l’apprentissage de l’enchaînement joyeux et insouciant.
