Histoire de l’épée chinoise

On a longtemps utilisé la pierre pour fabriquer des arme. 黄帝 Huáng Dì, l’Empereur Jaune ( 2697 – 2597  AEC ) possédait paraît-il des épées en jade mais aussi en cuivre ou en or. Sous La dynastie 商 Shāng ( 1766 – 1122 AEC ) apparaît le bronze.

Les progrès de la métallurgie sont stimulés par les guerres, chacun recherchant des armes plus efficaces, plus tranchantes et solides.

La dynastie 周 Zhōu fait suite à la dynastie Shāng, et s’éteint en 256 AEC. puis son territoire est intégré au royaume 秦 Qín en 249 AEC. Cette période de l’histoire chinoise correspond à ce que beaucoup considèrent être l’apogée de la fabrication d’objets en bronze. Les forgerons y sont alors tenus en grande estime.


Lors de la période des Trois Royaumes ( 220 – 280 ) le général 曹操 Cáo Cāo possédait des épées d’acier trempé capables de couper le fer.

Les 宋朝 Sòng (960-1279) ont succédé à la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes et furent suivie par la dynastie 元 Yuán. Il s’agit du premier gouvernement au monde à émettre des billets de banque et le premier gouvernement chinois à se doter d’une marine militaire permanente. Cette dynastie a également vu le premier usage connu de poudre à canon, ainsi que la première désignation du vrai Nord à l’aide d’une boussole. Ce brassage de cultures modifie les styles d’épées.

L’évolution se poursuit sous les 明 Míng (1368-1644), où l’on distingue les épées plus lourdes des militaires des épées civiles, parfois incrustées dans la lame de 7 pastilles de cuivre, représentant la constellation de la grande ourse, qui ont pour but de faire circuler l’énergie.

Sous les 清 Qīng ( 1644-1911) apparaissent des épées courtes offertes aux dignitaires ou aux étrangers, dont l’étui était en laque ou en galuchat (peau de raie ou de requin).

太極劍 tàijí jiàn

L’épée du taijiquan est une arme dite courte, à double tranchant, dont la taille varie entre 80 et 110 cm, et qui se manie d’une seule main.

Elle a une garde ( 劍格 jiàn gé ) assez petite qui protège la main, une poignée ( 劍柄 jiàn bǐng ), et un pommeau ( 劍首 jiàn shǒu ), l’extrémité de la poignée la plus proche de nous qui sert de butée pour éviter à la main de glisser et qui, à l’occasion, peut aussi servir à frapper. Sur le pommeau se trouve le chas ( 劍眼 jiàn yǎn ) auquel est attaché le pompon ( 劍穗 jiàn suì ) souvent de couleur rouge et dont les mouvements déconcentrent l’adversaire et parfois le pratiquant lui-même.

La lame, ( 劍刃 jiàn rèn ) se compose d’une pointe ( 劍尖 jiàn jiān ) pour les coups d’estoc, de l’arête ( 劍脊 jiàn jí ), ainsi que des tranchants supérieur ( 上刃 shàng rèn ) et inférieur ( 下刃 xià rèn ) pour les coups de taille.

On peut distinguer trois tiers dans la lame :

  • Le premier tiers côté poignée ( 後下刃 hòu xià rèn ) est le plus épais et s’utilise pour bloquer des coups puissants en prenant garde de ne pas utiliser le tranchant, ce qui entraînerait une détérioration du fil de la lame.
  • Le tiers médian ( 中下刃 zhòng xià rèn ) permet de couper profondément, de trancher, mais aussi de dévier un coup ou même de le bloquer s’il n’a pas trop de force.
  • Le tiers de la lame le plus éloigné de la main, côté pointe, ( 前下刃 qián xià rèn ) est la partie la plus souple, la plus fine. On ne l’utilise pas pour parer un coup, mais pour cisailler et lacérer ou pour des coups de pointe : ceux-ci ne sont efficaces que s’ils pénètrent dans l’axe de la lame.

劍訣 jiàn jué

Si la main droite tient une épée, la main gauche est vide. Avec les doigts on fait un mudra, index et majeurs tendus et joints, les autres doigts repliés, pouce en-dessus. Ce mudra « Pran » , épée magique du taoïsme, contribue à l’équilibre général du combattant.
Symbole de l’épée, on lui confère un sens énergétique. Au-delà de sa fonction d’équilibrage, il semblerait aussi qu’autrefois on combattait avec le fourreau de l’épée, on le tenait en posant les deux doigts en question dessus pour le contrôler. Le fourreau restait contre l’avant-bras, prêt à parer en cas de besoin. Autres explications : l’utilisation d’une dague ou l’attaque de points vitaux de l’adversaire à « doigts nus »…


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