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Leonard Misonne

Photographie de Léonard Misonne

Le photographe belge le plus connu sur la scène internationale n’a jamais, paradoxalement, quittĂ© la petite ville de Gilly, près de Charleroi, oĂą il est nĂ© et oĂą il mourut. Après des Ă©tudes d’ingĂ©nieur Ă  l’universitĂ© de Louvain, il vĂ©cut de ses rentes, s’adonnant Ă  sa passion de la photographie. En 1896, il devint membre de l’Association Belge de Photographie, importante sociĂ©tĂ© de photographes amateurs qui connaissait depuis quelques annĂ©es un essor remarquable et bĂ©nĂ©ficiait d’une rĂ©putation solide auprès des sociĂ©tĂ©s Ă©trangères. Par la rigueur de son travail et la qualitĂ© de ses Ă©preuves, Misonne devint dès 1900 l’un des chefs de file d’un mouvement international, l’Ă©cole de la photographie artistique, que l’histoire de la photographie a retenu sous le nom de pictorialisme.

Photographie de Léonard Misonne

Ce mouvement dĂ©fendait l’idĂ©e, nouvelle Ă  l’Ă©poque, que la photographie devait figurer parmi les beaux-arts et qu’une image photographique devait ĂŞtre conçue, rĂ©alisĂ©e, exposĂ©e et enfin vue et critiquĂ©e Ă  partir des mĂŞmes critères et avec les mĂŞmes rĂ©fĂ©rences que les autres arts plastiques.

Le sujet n’est rien, la lumière est tout

La photographie moderniste du XXe siècle hĂ©rita de cette idĂ©e. Cependant, quelques reprĂ©sentants du pictorialisme, certains parmi les plus illustres, comme le Français R. Demachy ou l’AmĂ©ricain E. Steichen, ne surent pas imposer de limites au mouvement et pratiquèrent une photographie imitant les arts picturaux jusque dans leur facture. Utilisant des procĂ©dĂ©s de tirage qui facilitaient l’intervention manuelle (tirages au charbon, Ă  la gomme bichromatĂ©e, Ă  l’huile), ils produisirent des images de plus en plus dĂ©nuĂ©es de tout caractère photographique. Misonne aussi usait de ces techniques et n’hĂ©sitait pas Ă  jouer de la gomme et du pinceau pour donner Ă  ses Ă©preuves tout le « cachet Â» d’un tableau. Cependant, il se gardait de toute position extrĂ©miste et n’a, en dĂ©finitive, jamais reniĂ© la spĂ©cificitĂ© de l’art qu’il pratiquait. Il concevait celle-ci dans ce qui fait exister la photographie : la lumière.

Le ciel est la clé du paysage.

Cette philosophie est claire dans de nombreuses images de Misonne, souvent remplies de nuages ​​ondulants, de brouillard matinal ou de rayons de soleil. L’artiste excellait Ă  capturer ses sujets dans une lumière directionnelle dramatique, Ă©clairant les personnages par derrière, ce qui produisait un effet de halo. Misonne privilĂ©giait souvent les sujets sous des parapluies ou contre les rafales d’une tempĂŞte de neige hivernale.

Observez donc la lumière, vous ne la connaissez pas; vous ne la soupçonnez pas! Vous photographiez les choses pour ce qu’elles sont, alors que vous devriez le faire pour ce qu’elles paraissent, c’est Ă  dire pour ce qu’en font la lumière, l’atmosphère.

Leonard Misonne

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Un commentaire

  1. De toute beauté !
    Merci pour ce partage, une formidable découverte pour une néophyte

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